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gnoles dans l'Amérique du Sud. Une population soulevée s'y défendait contre la métropole. La tendance de cette époque de 1815, en Europe, fut sans contredit l'esprit de liberté et de constitution. Partout les Gouvernements cherchaient à satisfaire les vœux des peuples, leurs besoins impérieux. On lisait dans un journal allemand de ce temps-là, ces réflexions remarquables : « Les rapports de l'Europe ont subi des changements essentiels depuis un certain nombre d'années. C'est de la guerre d'Amérique, c'est surtout des guerres auxquelles la révolution française a donné naissance, qu'est sorti ce nouvel esprit européen. L'Europe est constitutionnelle. Presque tous les souverains préparent, de concert avec leurs peuples, des constitutions représentatives, analogues à leurs besoins et à leurs mœurs. A Naples on parle d'un parlement à l'instar de celui de Sicile, et d'une constitution conforme aux lumières du siècle. En Prusse il est également question d'une constitution, et l'époque n'est pas éloignée où s'assembleront les États pour délibérer sur le bien-être d'un peuple qui a tant contribué par son énergie à la paix de l'Europe. La Bavière, le Hanovre, presque tous les petits États de l'Allemagne tendent au même but. Dans le Wurtemberg, ces bienfaits retardés par quelques difficultés entre les États et le prince, vont recevoir une entière exécution. »

Le droit des gens tendait à se moraliser par la proclamation de principes chrétiens. On a vu les efforts de lord Castlereagh pour demander l'abolition de la traite des Noirs, l'une des idées les plus populaires en Angleterre, et la plus utile à sa politique. L'amiral Sydney Smith présenta au congrès de Vienne un Mémoire très-remarquable sur le moyen de faire cesser la piraterie des États barbaresques. M. de Châteaubriand y mêla sa noble voix. Le congrès prêta quelque attention à ce Mémoire, mais absorbé par des divisions de territoire, par des idées de circonscription européenne, il renvoya la question des États barbaresques à des temps plus tranquilles. C'était pourtant un moyen de donner une grande popularité au congrès. Cette situation de

l'Europe, cet esprit universel des peuples, contribua puissamment à arrêter la réaction royaliste en France. Les nations dont les armées étaient alors sur notre territoire se trouvaient préoccupées d'assurer leur constitution. Ainsi, la marche libérale du ministère, secouant la majorité de 1815 pour arriver au 5 septembre, fut protégée par cette action des étrangers!

FIN DU TOME PREMIER.

CHAPITRE VIII.

Premier ministère du duc de Richelieu. Réactions royalistes. Septembre et Octobre 1815....

CHAPITRE IX.

La France et l'Europe à la fin de 1815. Septembre à

Décembre 1815..

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