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pulation de 11,000 âmes qui pouvait bientôt lui être rendue et en état de lui devenir utile, par cela même qu'elle n'aura pas été froissée par les violences de l'ennemi, ne pouvant plus consulter pour ce moment que les devoirs de nos fonctions paternelles, M. le maire a observé à l'officier commandant, que la ville, ainsi qu'il le voyait, était sans défense; qu'il lui était impossible de s'opposer à ce qu'il en prît possession, mais qu'il réclamait pour les citoyens sûreté, protection et surtout que la garde établie pour l'ordre intérieur continuât son service et demeurât sous les armes tout le temps que les circonstances l'exigeraient. Ce à quoi le commandant a consenti, et, s'étant rendu, au milieu d'une foule immense, à la mairie, il a été introduit, et est resté environ une demi-heure, en nous annonçant que, dans la nuit, sa colonne entrerait, et que nous ayons à préparer des logements pour mille hommes et quatre cents chevaux ; dont et du tout nous avons dressé le présent procès-verbal, pour constater la conduite des magistrats, et des principaux citoyens qui ont signé après lecture.

L. BONNE,

Maire.

(Suivent soixante-quatre signatures.)

N° 3

Proclamation du maire de Mâcon à ses administrés,

le jour de l'occupation de la ville par les Auirichiens. 12 janvier 1814. (Extrait des registres municipaux.)

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Les chances de la guerre nous placent aujourd'hui dans une situation pénible. Sans forces et sans espoir d'en avoir, le salut de la ville a commandé à vos magistrats de céder aux circonstances. Que la sagesse nous guide, que la prudence règne dans toutes nos démarches et nous garantirons nos épouses, nos enfants, nos propriétés des désastres qui accompagnent presque toujours la guerre. Point de provocations, point d'injures:

ce sont les armes des ennemis du repos : du sang-froid, de la réserve et vous prouverez que vous êtes dignes d'occuper un rang distingué parmi les nations.

J'ai l'assurance que vous continuerez de veiller à votre sûreté, concurremment avec les troupes qui viennent occuper cette ville. C'est vous dire que vous êtes maîtres d'être heureux au milieu des revers, si vous suivez les conseils paternels de vos magistrats. Montrez que vous connaissez les lois de l'hospitalité; c'est le gage le plus précieux que vous puissiez donner de votre confiance à ceux qui veilleront sans cesse pour vous.

L. BONNE.

Maire.

N° 6

Rapport du baron de Mercey (genéral Legrand), commandant le département de Saône-et-Loire, à M. le général Liġer-Belair, commandant la 18o division militaire, sur la délivrance de Mâcon, le 23 janvier 1814. (Extrait du dépôt de la Guerre )

Mâcon, le 23 janvier 1814. A dix heures du soir.

Général,

Depuis plusieurs jours, je m'occupais de mettre Chalon en état de défense et de reprendre Mâcon, occupé par l'ennemi. Dès que j'ai pu compter sur une force à peu près suffisante, je me suis mis en marche. Je suis parti de Tournus, ce matin, à neuf heures, à la

tête d'une colonne de garde nationale bien disposée, cinquante hommes du dépôt du 144 régiment de ligne, et une pièce de canon seulement, ne voulant pas dégarnir Chalon. Mon mouvement a été rapide. A quatre heures, j'ai culbuté les avant-postes de l'ennemi, à l'entrée de la ville. Il a paru vouloir tenir au pont, je l'ai chargé vigoureusement. Ma pièce de canon a fait merveille. L'ennemi a laissé sur le terrain six morts, parmi lesquels un officier. Il a eu un grand nombre de blessés; nous avons pu en juger par les traces de sang laissées sur la neige. Nous avons fait prisonniers trentesix, tant sous-officiers que hussards et fantassins et un officier. J'ai mené l'ennemi jusqu'à l'extrémité de la chaussée qui conduit à Bourg. J'ai dû m'arrêter à l'approche de la nuit, et en ce moment, je m'occupe à retrancher et couvrir cette route, de manière à ôter à l'ennemi les moyens de pénétrer à l'avenir par ce point. J'aurai l'honneur de vous adresser les détails plus particuliers de cette expédition dans un autre moment. Je pars à l'instant pour visiter mes postes et surveiller les travaux.

Nous n'avons eu que deux hommes légèrement blessés et un cheval tué.

J'ai l'honneur, etc.

LEGRAND

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