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bord le commandant de la place, les maires de SaintLaurent et de Mâcon et tous les signataires du procèsverbal ci-joint; c'est-à-dire presque tous les habitants marquants de la ville. Ce procès-verbal de reddition de la place est un monument d'ignominie, il renferme en outre des faits notoirement faux :

1o D'abord on m'a assuré qu'il avait été rédigé le 14 et non pas le 12.

20 Il y avait encore cinquante hommes au moins du 16° régiment d'infanterie légère.

3o Il n'était pas sorti un seul homme de la garde départementale.

4° La gendarmerie était à Mâcon au nombre de quarante hommes.

Il est donc faux qu'il n'y eût pas de moyens de défense.

Il est vrai que le 11, au soir, je donnai l'ordre aux receveurs et au payeur de mettre en sûreté les caisses, et aux administrateurs de s'éloigner; c'était une précaution qui m'était prescrite, que je devais prendre, mais qui ne prouvait nullement l'impossibilité de se défendre, puisque jusqu'au dernier moment je fis tous mes efforts pour une résistance facile.

L'évacuation de toutes les autorités n'était pas faite, puisque j'étais à Mâcon, que je n'en suis sorti que lorsque j'ai perdu tout espoir de sauver l'honneur de cette ville. L'ennemi entrait, je me suis précipité sur l'aigle mpériale comme le seul dépôt que je ne pouvais aban

donner ou avec lequel je devais périr, et je me suis sauvé, comme Enée emportant ses dieux.

J'ai l'honneur, etc.

Le Préfet de Saône-et-Loire,

ROUJOUX.

N° 4

Procès-verbal de la reddition de Mâcon aux troupes autrichiennes, le 12 janvier 1814. (Extrait des registres municipaux.)

Aujourd'hui, douze janvier, dix-huit-cent-quatorze, sur les deux heures après midi, nous maire et adjoints, réunis en permanence à l'hôtel-de-ville, depuis hier, onze du courant, à huit heures du matin, avec MM. les commandant et chefs de la cohorte urbaine, pour raison des bruits généralement répandus que l'eunemi était devant Bourg, chef-lieu du département de l'Ain, distant de six lieues de notre ville, bruits qui se sont confirmés le même jour, à six heures du soir, par la déclaration de plusieurs témoins oculaires de l'occupation de ladite ville de Bourg, à l'instant de leur départ ;

Déclarons que n'y ayant plus de forces militaires dans la ville de Mâcon, depuis le départ de la 16e légère ainsi que d'une partie de la garde départementale depuis le onze du courant; que M. le général commandant le département, s'étant porté dès le 10 de ce mois sur la ville de Chalon également menacée par la présence de l'ennemi, dans la commune de Saint-Marcel qui n'est qu'à la distance d'une demi-lieue de ladite ville, il y a impossibilité même d'établir une ligne d'instructions depuis les points menacés jusqu'à nous, par l'absence detroupes légères et le défaut de moyens d'en établir; que, n'ayant d'autres forces que la cohorte urbaine employée au service de la garde de la ville et au maintien de l'ordre, laquelle était insuffisante pour réaliser les projets de défense formés par M. le préfet, qui lui-même ne trouvait aucun noyau de troupes de ligne dans tout son arrondissement, attendu que le peu qui en existait était employé à la défense de Chalon, Louhans, et lieux environnants, menacés plus évidemment que nous ; que l'ordre d'évacuer la place ayant été transmis à toutes les administrations civiles, militaires et judiciaires, hier, à dix heures du soir, par M. le préfet, ce qui constatait l'impossibilité de pouvoir s'opposer à l'entrée de l'ennemi :

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Aujourd'hui, à une heure trois quarts de l'aprèsmidi, l'ennemi s'est présenté sur le pont, à l'entrée de la ville, et le commandant, après avoir détaché trois hommes de sa troupe, s'est rendu à la mairie; que dans le même moment, le maire, sortant de l'hôtel et voyant arriver un cavalier, le sabre à la main et poussant son

cheval à outrance, ne sachant à quoi attribuer cette conduite dont le public s'effrayait, n'a entendu qu'un cri : « Les voilà! » qu'à l'instant deux hommes du poste du pont sont arrivés pour le prévenir de l'entrée de l'ennemi et l'inviter à se transporter à celle du pont; qu'ayant continué sa route vers le pont, accompagné des adjoints et grand nombre de citoyens groupés autour d'eux, ils ont trouvé sur la place même du marché l'officier autrichien qui s'avançait et se dirigeait, par la rue Municipale, accompagné de son escorte; que les citoyens qui accompagnaient cet officier ayant, à la vue de M. le maire, annoncé sa présence, ledit officier s'est avancé à lui et lui a dit, en langue autrichienne qu'il venait le prier de se rendre, à l'entrée du pont, auprès de l'officier supérieur de l'es

corte.

Nous y étant rendu, avec un grand concours de citoyens, nous avons en effet, rouvé le commandant, à la tête de quatorze hussards, lequel nous a invité, en français, de le recevoir, avec sa troupe qui précédait une colonne de quelque mille hommes, qu'il garantissait sûreté aux personnes et aux propriétés, et qu'ils venaient en amis.

Considérant que n'ayant jamais eu aucun moyen de résistance dans cette ville, et que l'évacuation de toutes les autorités étant faite, nous ne devions plus songer qu'à garantir nos concitoyens des suites fâcheuses et inévitables qu'occasionnerait un refus qui, d'ailleurs, devenait inutile, et qu'en se rattachant à ces puissantes considérations nous conservions au scuverain une po

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