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grande armée, et le peuple s'amusant à l'abattre et criant: à bas le tyran.

On parlait beaucoup dans la foule du désir du peuple pour le rétablissement des relations amicales avec la Grande Bretagne.

L'occupation de Lyon et de Bordeaux était connue de tout le peuple, ainsi que les déclarations de cette derniere ville en faveur de Louis XVIII et la prise de la cocarde blanche, mais non l'indépendance de la Hollande....

Dépêche de Sir Charles Stewart, datée de Paris, le ler Avril.

Milord,

J'ai l'honneur de joindre ici copie de la capitulation de la ville de Paris. Je sens qu'il est impossible de donner à Votre Seigneurie une idée exacte ou une juste description de la scene qui eut lieu hier dans cette capitale quand Sa Majesté Impériale l'Empereur de Russie, le Roi de Prusse, et le Prince de Schwartzenberg firent leur entrée à la tête des troupes alliées. La joie et l'enthousiasme qu'on fit éclater doivent avoir de beaucoup surpassé ce que l'ami le plus ardent de l'ancienne dynastie de France eût pu figurer à sou imagination, et ceux qui étaient les moins personnellement intéressés, mais également ardents pour la cause ne pouvaient hésiter plus long-temps à prononcer, que la restauration de leur légitime roi, la chûte de Buonaparté et le désir de la paix sont devenus le premier et le plus cher des souhaits des Parisiens, qui ont été par les événements de ces deux derniers jours, affranchis d'un systême de terreur et de despotisme impossible à décrire, tandis qu'ils ont été tenus dans l'ignorance par des artifices des mensonges, des tromperies incroyables pour un peuple éclairé, et incompréhensibles pour la partie réfléchissante du genre humain.

La cavalerie sous le commandement de Son Altesse Impériale le Grand Duc Constantin, et les gardes de toutes les différentes forces alliées étaient formées en colonnes de grand matin sur la route de Bondy à Paris. L'Empereur de Russie, avec tout son état-major, ses généraux et leurs suites, se rendirent à Pantin où le Roi de Prusse les joignit avec un semblable cortége; ces souverains entourés de tous les princes qui sont dans l'armée, avec le prince

feld-maréchal et l'état-major autrichien, passerent par le faubourg St. Martin, et entrerent par les barrieres de Paris sur les onze heures, les Cosaques de la garde formant la tête de la marche. Déjà la foule était si considérable, les acclamations si vives, qu'il était difficile d'avancer, mais avant que les monarques fussent arrivés à la porte St. Martin pour tourner sur les boulevards, il y eut impossibilité morale de poursuivre. Tout Paris semblait être assemblé et concentré sur un seul point. Un seul et même esprit dirigeait évidemment tous les mouvements. Ils se portaient en telles masses autour de l'Empereur et du Roi, qu'avec toute leur condescendance il était inutile de penser à satisfaire la populace. On les dévorait sans exagération au milieu des cris de Vive l'Empereur Alexandre, Vive le Roi de Prusse, vivent nos Libérateurs; et ce n'était pas de ces seules acclamations que l'air retentissait, car elles étaient mêlées à d'autres acclamations bien plus vives encore, s'il était possible, de Vive le Roi, Vive Louis XVIII, vivent les Bourbons, à bas le tyran! La cocarde nationale paraissait presque généralement; plusieurs des gardes nationales que je vis, la portaient. Les applaudissements bruyants de la multitude étaient secondés par des démonstrations semblables de toutes les maisons, le long de la ligne jusqu'aux Champs-Elisées, et l'on voyait les mouchoirs blancs ainsi que les jolies mains qui les agitaient, semblaient en réquisition continuelle. En un mot, Milord, pour avoir une idée de ce sentiment électrique que manifesta tout Paris, il faut en avoir été témoin. Ma faible plume ne peut vous la faire concevoir. Les souverains fient halte aux Champs-Elisées, où les troupes défilerent devant eux dans l'ordre le plus admirable, et les quartiers-généraux furent établis à Paris.

J'ai l'honneur de joindre ici la Déclaration de l'Empereur Alexandre. Il paraît maintenant que Buonaparté s'était mis en marche avec son armée de Troyes vers Fontainebleau, où, à ce que je suppose, les débris des corps des maréchaux Mortier et Marmont le joindront Il arriva à Fromout avant-hier, il aurait été à Paris, si cette ville n'avait pas été dans la possession des Alliés; mais quand il apprit ce qui était arrivé, il se retira à Corbeil, d'où il a probablement rassemblé son armée dans le voisinage de Fontainebleau Je regarde comme très-probable qu'il tentera un coup de désespoir, si son armée, qui est encore forte de 40 à 50 mille hommes, reste avec lui: mais la chose est

très-douteuse, si le sénat et la nation se prononçaient. Les armées alliées se mettront en marche demain, à l'exception des gardes et des réserves, vers Fontainebleau, et prendront position selon ce que l'on apprendra des mouvements de Buonaparté,

SECONDE GAZETTE EXTRAORDINAIRE DE LA

COUR, DU SAMEDI, 9 AVRIL,

Bureau des Affaires Etrangeres, à huit heures du soir.

Il a été reçu ce soir à ce Bureau des dépêches du général lord vicomte Cathcart annonçant l'abdication des couronnes de France et d'Italie par Napoléon Buonaparté dans les termes suivants:

"Les Puissances Alliées ayant proclamé que l'Empereur Napoléon était le seul obstacle au rétablissement de la paix del'Europe, l'Empereur Napoléon, fidele à son serment, déclare qu'il renonce pour lui et ses héritiers aux trônes de France et d'Italie, et qu'il n'est aucun sacrifice personnel, même celui de la vie, qu'il ne soit prêt à faire pour l'intérêt de la France. Fait au Palais de Fontainebleau, le....Avril 1814.

VOL. XLV.

L

La nouvelle Constitution de Hollande a été acceptée le 28 Mars, par l'assemblée des Notables du pays, et le lendemain elle a été proclamée comme étant la loi fondamentale de l'Etat des Pays-Bas, par une ordonnance du Prince Souverain, qui, le 30, a été inauguré solennellement. Il a rendu ensuite une proclamation, par laquelle il a déclaré qu'il avait prêté serment à la Constitution, qu'elle avait actuellement force de loi, et fixé le 6 Avril, pour des actions de grâce et prieres générales.

Les journaux de Hollande contiennent les particularités suivantes sur l'arrivée de MONSIEUR dans la capitale de la Lorraine :

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Nancy, le 20 Mars.-S. A. R. MONSIEUR, frere de Sa Majesté Louis XVIII, est arrivé hier ici. Le Gouverneurgénéral, M. Alopeus, avait envoyé un détachement aux frontieres du gouvernement pour l'accompagner dans son voyage. Son Altesse Royale est descendue à l'église de Bon Secours, où elle a été reçue par le Gouverneur-général, qui lui a présenté M. Mique, subdélégué, à la tête d'une députation de la ville. Elle a écouté avec la plus grande attention le discours de M. Mique, et a répondu de la maniere la plus touchante, annonçant que le Roi son frere désirait de fermer les plaies de la nation, et surtout de faire des Français un peuple de freres, oubliant tout ce qui pourrait troubler leur bonne harmonie. Des cris de Vive le Roi; Vive le Comte d'Artois!" ont éclaté de tout côté, et ont été réitérés par une foule nombreuse et composée de personnes de tout rang. Son Altesse Royale est allée ensuite au palais du gouvernement, où elle a diné avec le général Comte Witgenstein, et plusieurs antres généraux Russes et Prussiens. Les cris de " Vive le Roi!"'ont été répétés sur la grande place, et ont accompagné Son Altesse Royale lorsqu'elle est allée à la maison qu'elle habite, en attendant que l'évêché soit prêt pour sa réception."

Sa Majesté le Roi de France a perdu, il y a quelques jours, un de ses plus fideles sujets, par la mort du comte d'Escars. Ce digne et loyal gentilhomme était âgé de 76 ans. Il était pourvu de la charge du premier maître d'hôtel du Roi, qu'il avait exercée auprès de Louis XVI. Il était doué des qualités les plus estimables; et non moins attaché à la monarchie qu'à la personne de son Souverain, il s'était montré constamment opposé à toute innovation tendante à en altérer les vrais principes, comme à tout pacte avec les oppresseurs de la France. La mere du comte d'Escars était la 3e fille du Maréchal de Berwick.

VARIÉTES.

La déchéance de Buonaparté a été prononcée dans la semaine de la Passion, et le plan de la nouvelle Constitution aura été offert au peuple français par un évêque marié pendant les jours de tenebres.

Jamais le Sénat Conservateur n'avait mieux mérité son titre que lorsqu'il a songé à se conserver lui-même.

On a fait avec les lettres initiales des cinq rois membres de la dynastie Napoléon, un acrostische très-heureux, très-expressif et surtout trèsvrai.

Zapoléon, roi de France et d'Italie.
osephus, roi d'Espagne.

Hieronymus, roi de Westphalie.
oachimus, roi de Naples.
udovicus, roi de Hollande.

Nihil, rien.

Un bel esprit a trouvé, au commencement de l'an 1814, l'anagramme suivante, lettre pour lettre, dans

NAPOLÉON EMPEREUR DES FRANÇAIS;

CE FOL EMPIRE NE DURERA PAS SON AN.

Les Parisiens disaient lors des opérations militaires sur la Seine et la Marne: "Et nous aussi, nous avons eu notre siége de Troie; mais malheureusement nous n'avions que la moitié d'Hector."*-(Tort.)

Jamais on n'a donné autant de pieces non

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