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7. Les généranx que le gouvernement précédent avait nommés aux fonctions de colonels-généraux, auront le titre de premiers inspecteurs-généraux de leurs armes respectives, sous les ordres des princes que nous avons nommés colonelsgénéraux, et conserveront le traitement, les honneurs et les pérogatives dont ils jouissent en ce moment.

8. Notre ministre de la guerre est chargé de l'exécution de la présente ordonance.

Donné à Paris, le 15 Mai, 1814.

(Signé)

LOUIS.

Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France, etc. Sur le compte qui nous a été rendu par notre ministresecrétaire-d'état de la guerre, que par suite d'une fausse interprétation de l'arrêté du gouvernement provisoire, du 4 Avril, 1814, plusieurs militaires se seraient crus autorisés à quitter leurs drapeaux, pour retourner dans leurs familles, sans avoir préalablement obtenu leur congé absolu ;

Voulant user de clémence euvers eux, et en même temps faire jouir des mêmes avantages ceux qui sont restés fideles à leurs drapeaux, et qui peuvent être susceptibles, par leur position, d'obtenir des congés absolus;

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'état de la guerre,

Notre Conseil-d'Etat entendu,

Avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Art. 1er. Les conscrits de la classe de 1815, qui sont sous les drapeaux, sont autorisés à rentrer dans leurs familles; ceux qui y sont rentrés y sont maintenus.

2. Tous les autres militaires en activité de service qui, par une fausse interprétation de l'arrêté du gouvernement provisoire, du 4 Avril, 1814, ont quitté leurs drapeaux pour se rendre dans leurs familles, saus en avoir obtenu la permission légale, sont considérés comme étant en congé limité.

3. Notre ministre, secrétaire d'état de la guerre, se fera rendre compte du nombre de militaires de chaque corps qui sont dans cette position. Il fera délivrer des congés absolus à ceux qui y out des droits, et il fixera un terme aux autres, pour qu'ils aient à rejoindre leur corps respectifs.

4. Notre ministre, secrétaire-d'état de la guerre, est chargé de l'exécution de la présente ordonnance. Donné à Paris, le 15 Mars, 1814.

(Signé)

LOUIS.

On a omis d'annoncer dans l'article relatif au service solennel qui a eu lieu Samedi 14 de ce mois, que, d'après les ordres du roi, une députation de deux grands cordons et de deux grands officiers de la légion-d'honneur avait, selon l'usage, assisté à cette cérémonie.

S. A. R. MONSIEUR est allé aujourd'hui à l'hôtel royal des Invalides. Il a visité avec le plus grand soin, et en donnant partout les marques du plus vif intérêt, les salles, les dortoirs, la bibliotheque, l'infirmerie; il est ensuite entré au réfectoire, où les militaires invalides réunis l'ont salué des cris de vive le Roi! vive Monsieur! S. A. R. a goûté la soupe, et s'est fait ouvrir le pain dont elle a examiné la qualité. Parvenu à l'extrémité du réfectoire, MONSIEUR s'est fait verser du vin, et de ce ton de franchise chevaleresque qui est son partage, il a bu à la santé des braves soldats invalides. Les acclamations réitérées de ces dignes vétérans, les témoignages de leur profonde émotion, la vive et unanime expression de leur dévoûment au Roi et à son auguste maison, ont été leur réponse au toast du prince, qui a paru extrêmement sensible à l'enthousiasme que sa présence excitait. Il a daigné promettre de rendre compte au Roi des bons sentiments dont il avait reçu l'hommage, et s'est retiré en témoignant sa satisfaction de l'ordre et de la tenue de toutes les parties de l'établissement.

S. M. l'Empereur d'Allemagne, accompagné de son grand-chambellan, S. Ex. M. le comte de Wrbna, de son premier aide-de-camp, M. le baron Kutschera, de son premier médecin, M. le conseiller-d'état de Sliff, et de plusieurs autres grands-officiers de sa maison, a visité aujourd'hui les catacombes de Paris, qu'aucun souverain n'avait encore visitées jusqu'à ce jour. M. Héricart de Thury, ingénieur en chef des mines, et inspecteur-général des travaux du département, a eu l'honneur de recevoir S. M. aux portes des catacombes. Après avoir vu ce monument, au sujet duquel S. M. a témoigné sa satisfaction à M. Héricart de Thury, elle a été visiter les anciennes carrieres des faubourgs SaintJacques et Saint-Germain, et en parcourant l'étendue des souterrains; elle s'est fait expliquer les différentes modes des travaux de recherche, d'exploitation et de consolidation.

A sa sortie des carrieres par l'escalier de la rue du Potde-Fer, S. M. a été visiter le fontis qui s'est formé le 14 de ce mois devant la grille du Luxembourg, rue de Fleurus, et après s'être fait expliquer les circonstances qui accom

pagnent ces accidents, autrefois si fréquents et aujourd'hu si rares, elte a daigné agréer, pour le cabinet impérial d'histoire naturelle de Vienne, 19 une collection géologique de tous les minéraux et fossiles des environs de Paris, semblable à celle que M. Héricat de Thury a formée dans les catacombes, et que S. M. a examinée en détail avec le plus grand intérêt, et 2°. la premiere livraison des gravures des catacombes avec le prospectus de la description que l'ins pecteur-général des carrieres va en publier.

L'empereur de Russie s'est rendu, il y a deux jours, au château de Saint-Leu, près de Montmorency. S. M. I. y a dîné avec le prince Eugene, sa mere et sa sœur.

On cite un mot plein de bouté de la part de M. le prince de Condé. En reprenant possession de son palais, il a demandé tous les anciens domestiques qui lui étaient attachés avant son départ, et qui se trouvent encore à Paris. Un grand nombre ont repris leur service; mais un de ceux désignés sur la liste du prince n'est pas revenu. S. A. R. en a demandé la raison; on lui a répondu que cet homme, âgé de 71 ans, était aveugle.-C'est égal, a dit S. A. R., je veux qu'il vienne auprès de moi; son âge et ses infirmités ne doivent pas me priver du plaisir de le voir.

L'ARRIVÉE A L'ISLE D'ELbe.

Les vigies de Porto-Ferrajo signalent un bâtiment de guerre en vue de l'île d'Eibe. Déjà l'on y était instruit des événements dont la France avait été le théâtre; l'arrivée d'un vaisseau ne laisse plus de doute sur ceux dont l'île est menacée. On accourt en foule sur le rivage: on se parle; on s'interroge comme dans les calamités publiques; on se demande si l'on recevra dans ces contrées paisibles et séparées du continent celui qui en a si long-temps troublé le repos. Cependant, le vaisseau entre dans le port. Mais on n'entend pas les matelots saluer, comme c'est leur usage, la terre par des acclamations. Aucun cri de joie ne part du vaisseau; le plus morne silence regne sur le rivage. Il semble que ce navire, poussé par des vents ennemis, soit du nombre de ceux qui, venus des pays du Levant, récelent la contagion dans leurs flancs, et l'apportent aux contrées malheureuses. qui les reçoivent sur leurs bords. Un esquif se détache du bâtiment il vogue, il touche à la terre. Celui qui en descend le premier fixe à l'instant sur lui tous les regards. On lit dans tous ces traits le désespoir d'une grandeur déchue: on croirait voir un des Anges tombés de Milton. La multi

tude l'environne, mais sans s'approcher de lui on le considere long-temps en silence avec un secret sentiment d'effroi. Tout-à-coup, perçant la foule, un vieillard s'avance et dit: "Qui est-tu toi qui étends les bras vers cette terre, comme pour en prendre possession? Est-tu bienfaisant, sage, humain, pacifique? Viens, nous t'accueillerons, et si tu es le plus vertueux, tu seras le plus estimé. Aimes-tu la guerre? Te plais-tu à voir couler le sang? Te fais-tu un jeu de la perfidie, et du despotisme un systême? Fuis cette contrée; elle produit du fer, mais ici l'on n'en forge point des chaînes, il sert à punir les tyrans. Ici le climat nous accorde une longue suite d'années, on n'y veut point d'un prince qui rendrait inutile à ses peuples les bienfaits de leurs climats; ici l'on ne consent à dévancer le terme fixé par la nature, que lorsqu'il n'y a plus d'honneur à vivre et qu'il serait honteux de ne pas mourir; alors on meurt. De quel droit viens-tu parmi nous? Qu'avons-nous fait au continent? De quel crime sommes-nous coupables? Depuis quand, sans aucun motif de haine, sans aucun prétexte de vengeance, les peuples disent-ils aux autres peuples: Nous vous envoyons la servitude et la guerre! Nous ne craignons pas l'une quand elle est juste, légitime; mais nous abhorrons l'autre sous quelque nom qu'elle paraisse. La possession des îles que ces flots environnent a toujours été funeste au tyrans. César-Borgia régna quelque temps sur nous; il était sans foi, sans, pitié; rappelle-toi sa fin. Non loin d'ici s'élevent les rochers de Caprée; Tibere y vécut neuf ans rappelle-toi sa fin. On dit que tu as voulu subjuguer le monde et tu te contente aujourd'hui d'une île de quelques lieues de tour; n'a-t-il donc pas dépendu de toi de te contenter encore d'un plus petit espace de terre? Pourquoi faut-il que l'île d'Elbe qui, la premiere, a souffert de tes usurpations, soit encore la derniere à en gémir? Pourquoi faut-il que nous soyons le prix de la liberté du monde? O mer qui baigne ces rivages! tu nous as plus d'une fois amené la tempête; les vents qui la chas saient devant eux, les torrents et la foudre qu'elle renfer mait dans son sein ont ravagé nos campagnes, détruit nos habitations et frappé parmi nous des concitoyens et des freres 'dont nous pleurons encore le trépas; ô mer qui baigne ces rivages! remporte Buonaparté et rends-nous la tempête!"

Imprimé pour SCHULZE et DEAN, 18, Poland-St. Oxford-St. chez lesquels on peut souscrire, à Londres. Prix, Cinq Guinées par An.

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Not CCCCII.-Le 30 Mai, 1814.

RELATION DU VOYAGE

De Son Altesse Royale Mgr. le Duc de BERRY, depuis son Débarquement à Cherbourg, jusqu'à son Entrée à Paris.

Le 13 Avril 1814, le pavillon blanc avait été arboré solennellement dans toute la rade à Cherbourg par M. le préfet maritime, à la tête des autorités de la marine, convoquées à cet effet. Cette cérémonie venait d'être célébrée aux acclamations de toute la population et au bruit de nombreuses salves d'artillerie, quand sur les dix heures du matin, l'apparition d'une frégate, portant le pavillon blanc au haut de son mât, mit le comble à l'allégresse publique. On ne douta doint qu'elle ne fût montée par Mgr. le duc de Berry, dont on connaissait l'arrivée à Jersey, et vers lequel une députation avait été envoyée la veille dans cette ile, pour le prier de vouloir bien débarquer à Cherbourg. C'était en effet la frégate anglaise l'Eurotas, armée de quatre caronades, qui conduisait S. A. R. à Caen; mais le cœur du prince était impatient d'aborder la premiere terre de France; et à la vue du pavillon blanc qui attestait que la ville de CherVOE. XLV.

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