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dans l'impossibilité de nationaliser la guerre, et par conséquent de résister à la supériorité de l'Autriche.

Que l'on proclamât ou non l'indépendance de l'Italie, une diversion en faveur de la France exigeait l'union intime et le concours sincère de Murat et du prince Eugène combattant tous les deux au nom de Napoléon et comme ses lieutenans. Cette union était impossible; déjà divisés par de vieilles rivalités de familles, ils ne pouvaient s'accorder sur la question du commandement. Le roi n'aurait pas obéi au vice-roi. Celui-ci, représentant l'Empereur, ne se serait pas mis, avec une armée française, aux ordres de Murat, d'un prince se disant étranger. Ils en étaient si convaincus, qu'il n'en fut pas question entre eux. Sur ce point, l'Empereur ne s'était point expliqué, se réservant, malgré l'éloignement de ces deux armées indépendantes, de diriger lui-même leurs mouvemens. Une réunion de circonstances fatales dominait les affaires en Italie. Le caractère de Murat, ses inquiétudes, ses prétentions, ses embarras, se peignaient parfaitement dans sa correspondance.

Lorsque, par sa lettre, du 25 décembre, il se flattait encore de sauver l'Italie, il ne le pouvait plus. D'abord il n'était plus à temps de recevoir une réponse de l'Empereur, et il était obsédé par les ennemis. Quelques jours après, le comte de Neyperg, plénipotentiaire autrichien, était arrivé à Naples pour proposer un traité d'alliance, et porteur d'une lettre de l'empereur d'Autriche on ne peut pas plus flatteuse. On en négociait les conditions.

Le 3 janvier, Murat écrivit à l'Empereur : « Me voilà parvenu au jour le plus douloureux de ma vie; me voilà livré aux tourmens les plus pénibles qui jamais aient agité mon âme. Il s'agit de choisir : je vois d'un côté la perte inévitable de mes états, de ma famille, de ma gloire peut-être; et de l'autre, des engagemens contraires à mon éternel attachement à votre majesté, à mon inaltérable dévoûment à la France. » Après ce début qui annonçait assez clairement le parti qu'il allait prendre, Murat développait longuement sa justification. Ses peuples voulaient la paix. L'Empereur ne lui avait donné aucun pouvoir dans les pays que l'armée napolitaine avait traversés; il n'y avait rencontré qu'oppositions et obstacles; l'autorité royale et le service avaient été compromis. Quand l'Empereur lui avait demandé de se porter sur la Piave, il n'avait pas déterminé à qui appartiendrait le commandement, lorsque son armée serait réunie à celle du vice-roi. Cependant le plus parfait ensemble, la plus parfaite combinaison des mouvemens étaient nécessaires au succès des opérations. Aux instances qui avaient été faites pour qu'un plénipotentiaire napolitain fût admis au congrès, l'Empereur n'avait pas répondu; on assurait qu'il avait proposé des stipulations contraires aux intérêts du roi de Naples. L'Empereur ne lui montrait que défiance, tandis que les puissances lui prodiguaient les marques les moins équivoques de considération, d'estime, de bienveillance, et les offres les plus flatteuses. S'il commandait à des Fran

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çais, il hasarderait tout, il combattrait partout; à tout évènement, il tâcherait de s'ouvrir une retraite par la rivière de Gênes; mais pouvait-il en agir ainsi avec des troupes napolitaines? Pouvait-il se flatter de les conduire au-delà des Alpes? Malgré leur attachement pour lui, n'abandonneraient-elles pas un souverain qui abandonnerait leur patrie? Ces circonstances pouvaient lui faire un devoir d'embrasser un parti contraire aux plus chères et aux plus constantes affections de son âme. S'il en arrivait ainsi, l'Empereur devait le plaindre, car il aurait fait à ses sujets, à ses enfans, à sa couronne, le plus douloureux sacrifice qui pût lui être arraché. Enfin Murat terminait en conjurant l'Empereur de faire la paix qu'il lui avait conseillée avant la bataille de Dresde, après la bataille, en se séparant de lui, depuis son retour à Paris. Quelque détermination que la fatalité lui imposât, son cœur resterait toujours français.

Murat ne demandait pas mieux, mais il voulait, dans tous les cas, conserver son royaume. C'était impossible. Il fallait opter franchement la pour France ou pour la coalition, mêler son armée avec celle du prince Eugène, tirer au sort le commandement en chef, et se lier tête baissée à la fortune de Napoléon, ou abjurer hautement sa patrie et imiter Bernadotte. Mais Murat était un ambitieux sentimental, combattu entre son cœur et sa tête.

Le 11 janvier, il signa un traité de paix et d'alliance avec l'empereur d'Autriche. L'alliance avait

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