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La misère était grande; l'hectolitre de blé était monté à plus de 40 fr. au mois de mars.

En Eure-et-Loir, pour obtenir les fonds nécessaires à ces distributions, le Conseil général dut voter trois centimes. additionnels.

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Général Marceau. Le 1er vendémiaire an XIII (23 septembre 1804), eut lieu l'inauguration du monument élevé à la mémoire de Marceau, sur la place du marché neuf.

Là, s'élevait l'obélisque, ombragé par quatre peupliers; le maire, Chevard, prononça l'éloge de Marceau, à la cérémonie publique.

Au Conseil, il fit le résumé de la vie du héros:

» J.-J. Marceau naquit en 1769, à Chartres; il apprit peu au collège, c'est le camp qu'il lui fallait. Son père le destinait à l'étude des lois; à quinze ans, la passion pour les armes l'emporta.

Il entra comme simple soldat dans le régiment de SavoyeCarignan; il apprit la théorie, la tactique et la castramétation; il étudia sans maître les mathématiques. En deux ans, il avait lu, médité Xénophon, Polybe, Feuquières, Saxe, Folard, le grand Frédéric et les meilleurs historiens.

» Le colonel de Seran le fit sergent. Son père conservait un fort ressentiment contre lui, pour avoir préféré la vie pénible du soldat au tranquille exercice du barreau. Une distance de 200 lieues le séparait d'une sœur qu'il aimait ; après cinq ans d'absence, il obtint un congé et vint près d'elle à Paris.

» Le 14 juillet 1789, à la tête d'un détachement de la section du Bon Conseil, il s'oppose à l'approche des troupes que la Cour faisait avancer sur Paris; il reçoit son congé absolu de l'armée; il vient alors à Chartres, est fait commandant du bataillon en formation contre les puissances voisines; il met six mois à donner l'instruction militaire à ses hommes et part pour les frontières.

>> Marceau était, dans Verdun, assiégé par les Prussiens; il offre de tout conduire; il répond du succès; mais la

terreur des habitants l'emporte; la reddition est résolue. Le colonel Beaurepaire qui commandait dans la place, se donne la mort, indigné de la honte de ses défenseurs; Marceau est choisi pour porter la capitulation au Roi de Prusse; devoir cruel, que les lois de la guerre imposaient au plus jeune officier.

>> Marceau fut envoyé dans la Vendée comme lieutenantcolonel de la légion germanique ; des fautes sont commises; l'état-major est emprisonné; Marceau passe en jugement, accusé par le représentant Bourbotte. Sa défense fut simple et persuasive. Sa jeunesse, sa bravoure, les grâces naïves de son langage, firent expirer le reproche sur les lèvres de son accusateur qui le serre dans ses bras.

>> Peu après, Marceau sauve Bourbotte de la mort, en marchant vers Saumur, attaqué par les royalistes. Il est nommé général de brigade et commandant en chef de l'armée de l'Ouest.

>> Il livra tous les jours des combats; la bataille du Mans fut décisive; il périt dans ce jour, funeste aux deux partis, dix mille républicains et trente-six mille vendéens.

» Un jour, une jeune fille vendéenne armée est prise en se battant contre les républicains. « Sauve-moi, s'écrie-telle, en tombant aux pieds de Marceau ». Celui-ci la relève, la rassure, l'admire et la confie à une famille.

Dénoncé, Marceau qui avait fait grâce à une vendéenne, prise les armes à la main, devait périr. Bourbotte accourt de Paris, se présente à la commission, demande indigné les pièces du procès, et les déchire. La jeune vendéenne, à peine âgée de 17 ans, fut guillotinée. Marceau désespéré, voulut la suivre dans la tombe; il ne l'oublia jamais.

» Nommé général de divison, Marceau est bientôt appelé à l'armée de Sambre-et-Meuse; il assista aux grandes batailles les plus disputées, avec les généraux Jourdan, Lefèvre, Championnet, Bernadotte et Kléber.

>> Dans un mouvement de retraite de l'armée de Sambreet-Meuse, le 3o jour complémentaire, an IV, il est blessé à mort à Altenkirken d'une balle d'un chasseur tyrolien.

<«< Son corps fut enterré à Coblentz, auprès d'un fort; l'armée lui éleva un monument, construit sur le plan de Kléber. >>

XI. LA RESTAURATION; LOUIS XVIII; CHARLES X

Politique; mairie; cent jours; occupation. Le gouvernement provisoire, après la chute de Napoléon, envoya une députation en Angleterre, à Louis XVIII, pour lui offrir la couronne. Le comte d'Artois arriva de Nancy à Paris, le 12 avril 1814, comme lieutenant-général du royaume.

Il fut bien accueilli sur sa route, parce qu'il avait sans cesse à la bouche ces mots qui résumaient tous les désirs et les griefs de la France: « La paix! plus de conscription! plus de droits réunis. »

Le 25 avril, le comte d'Artois signa, avec les puissances alliées, un acte préliminaire de la paix et le 3 mai, au lendemain de la déclaration de Saint-Ouen, Louis XVIII fit son entrée à Paris.

Curiosité et indifférence du côté des classes populaires, qui n'avaient d'affection et de regret que pour l'Empereur; enthousiasme et allégresse du côté des classes bourgeoises et élevées, à qui la dynastie nouvelle apportait la paix et la liberté.

Dès le 8 avril, le Conseil municipal envoie l'adresse suivante au gouvernement provisoire :

« Nos seigneurs,

« Les actes émanés du Sénat et du Gouvernement provi»soire, depuis le 2 de ce mois, ont rempli l'espérance et le » vœu de tous les Français; à peine délivrés du joug sous

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lequel nous gémissions, nous profitons des premiers mo» ments de notre liberté pour manifester nos sentiments; >> nous nous empressons, tant en notre nom personnel qu'en >> celui des habitants de cette cité, de vous transmettre notre >> adhésion entière et formelle, et l'assurance de notre fidé» lité à l'illustre fils de Henri IV et de Saint Louis que nos » cœurs, d'accord avec la nouvelle Charte constitutionnelle >> et les droits de sa naissance, appellent à régner sur la >> France.

>> Nous devons aux augustes souverains, qui donnent en » ce moment au monde un si grand exemple de générosité et de modération, le bonheur qui nous attend.

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» Nous avons l'honneur d'être, avec un profond respect,

nos seigneurs, vos très humbles et très obéissants servi

>>teurs. >>>

Une proclamation est affichée dans les carrefours et lieux publics.

«Habitants de Chartres,

L'antique et noble race des Bourbons va de nouveau >> régner sur nous, pour notre bonheur; une nouvelle cons>>titution rend à nos vœux le fils d'Henri IV et de Saint >> Louis; la paix est faite; la conscription n'enlèvera plus >> nos enfants au toit paternel: nous n'aurons à supporter >> que des contributions justes et modérées; tous les gen>> res de prospérité nous sont à jamais assurés.

>> Honneur aux augustes souverains dont la magnanimité nous assure ces précieux avantages.

» Vive le roi Louis XVIII! Vive Alexandre! Vive le roi » de Prusse! Vivent les princes alliés. >>

<< Cette proclamation sera imprimée à 300 exemplaires, à la diligence de M. le Maire dont la conduite mesurée, ferme et prudente a mérité la reconnaissance générale de tous les administrés. Le Conseil lui vote des remerciements les plus exprès.

» Aillé, Juteau, Courtois père, Hüe de Lorville, Masson, Le Tellier, Letexier de Montainville, Barré, Vallou de Lancé, Levassor, M. Coubré, Coubré, Boisseau, Levassort-Mon

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