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18 Siècle.

Dates.

Événements politiques.

LOUIS XV

1715

1716

Le siècle de Louis XV, précédé des grandeurs et des désastres du siècle de

Louis XIV, et suivi des destructions et de la gloire du siècle de la révolution, disparaît écrasé entre ses pères et ses fils.

Louis XIV avait, par testament et codicille, confié la régence au duc du Maine, prince légitimé, élève de madame de Maintenon, reine in partibus, et des jésuites. Après la mort du roi, Louis-Philippe d'Orléans, s'appuyant sur son droit de naissance, fait casser le testament par le parlement, qui lui décerne la régence et le commandement suprême des troupes, ne réservant au duc du Maine que la surveillance de l'éducation de Louis XV.

Le parlement avait cassé le testament de Louis XIV à la sollicitation et au profit du duc d'Orléans, mais il y avait plus que de l'ambition dans le mobile qui faisait agir ce prince; il se souvenait de tout ce qu'il avait eu à souffrir des princes légitimés ; il ne pouvait d'ailleurs tolérer, dans leur droit de succéder à la couronne, la supposition odieuse de l'extinction de sa famille : il résolut en conséquence d'anéantir les prérogatives de leur père. Les princes résistèrent de toutes leurs forces à cette entreprise du régent, et peu s'en fallut qu'une querelle domestique n'amenât la révolution.

-La cour prend une face nouvelle : le despotisme est remplacé par la prodigalité, l'esprit et la débauche. Le régent appelle à siéger au conseil secret, entre ses compagnons d'orgies, son entremetteur, l'abbé Dubois, qui était le vice personnifié, et qui avait sur Philippe d'Orléans l'influence la plus funeste.

Banque et systÈME DE LAW. - Jean Law, Écossais, fils d'un orfévre ou agent de change, avait sucé, pour ainsi dire, avec le lait l'étude de la circulation des espèces et du crédit. De bonne heure il s'appliqua au calcul, et les combinaisons des jeux de hasard captivèrent surtout son esprit spéculatif.

Parvenu à l'âge d'homme, il conçoit et rédige le plan d'une compagnie qui payerait en billets les dettes d'un État, et se rembourserait par les profits. Il fit la première proposition de cet établissement au duc de Savoie, qui craignit de livrer au hasard les faibles ressources de son duché. En France, en 1708, vers la fin du règne de Louis XIV, dans le temps d'une guerre malheureuse, Desmarets, contrôleur général des finances, n'osa pas non plus tenter cet essai. Enfin, en 1716, le duc d'Orléans, régent, effrayé de l'énormité de la dette publique, qui se moutait à

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

83

1715. Cette année, il n'est point donné de successeur au ministre de la marine Phelippeaux (Jérôme); un conseil de marine est chargé des affaires de ce département.

-FINANCES. Après quelques réformes impérieusement commandées par le parlement et exécutées par le duc de Noailles, président du conseil des finances, réformes qui consistaient en renouvellement des fermes, en obligation de la part des fermiers généraux de faire rentrer à l'épargne 64 millions mis en circulation; en vérification de créances qui apportèrent sur les rentes une première réduction de 237 millions 200 mille livres; en une nouvelle émission de papier appelé billets d'État, portant intérêt à 4 p. 100, garantis et signés par les receveurs de l'Hôtel de Ville; en opérations de la chambre ardente qui rapportèrent 220 millions; en réduction sur les rentes; en application des écritures doubles à la gestion de tous les comptables des deniers publics; en encouragements donnés au commerce et à l'agriculture; en changements opérés dans l'administration générale des impôts, les dépenses éprouvèrent une diminution de 27 millions; mais le déficit était encore de près de cent millions, et il fallut recourir à de nouveaux emprunts. Le système de Law vint renverser les plans de M. de Noailles.

1716. Création de la banque de Law et compagnie, par édit du 2 mai; le fonds est fixé à mille deux cents actions de 1,000 écus chacune.

1718 (30 mai). Édit du régent qui ordonne une nouvelle refonte générale et une hausse énorme des monnaies. Le marc d'argent est porté de 44 à 60 livres.

Discréditer l'or et l'argent, dont la masse est limitée au profit des billets multipliables, tel était le but de cette mesure, contraire à la foi publique.

(4 décembre.) La banque de Law et compagnie est déclarée banque royale. Le

1716. Victoire de Peterwaradin, remportée par le prince Eugène sur les Turcs.

1717. Voyage du czar Pierre à Paris. Le titre de czar parut pour la première fois, cette année, sur les listes des souverains imprimées en France.

Le régent de France fait l'acquisition du diamant le Pitt ou Régent, pour la somme de 3,375,000 francs. Son poids est de cent trente-six karats un quart. Il est presque sans défaut. En 1731, une commission de joailliers l'estima 300 millions.

- (16 août.) Bataille de Belgrade, livrée entre l'armée impériale, forte de cent cinquante-cinq mille hommes, sous les ordres du prince Eugène de Savoie, et une armée turque, forte de cent soixante-quatorze mille hommes, sous les ordres du grand vizir Hatschi-Hali.

Milady Montague, à son retour de Constantinople, introduit en Angleterre l'inoculation, dont la première épreuve se fit en 1721.

1718. CHARLES XII, roi de Suède, est tué devant Frederichstall. Il est prouvé que la balle qui frappa ce prince n'était qu'une balle de pistolet, et l'on ne saurait plus douter que ce héros, qui avait échappé aux dangers de tant de batailles, n'ait péri assassiné. Ulrique-Éléonore, sœur du roi, est proclamée reine.

1719 (17 juin). Mort d'ADDISON (Joseph), célèbre poëte anglais, né le 1er mai 1672, à Milston, dans le Wiltshire. Il publia le 1er mars 1711 le premier numéro du Spectateur, ouvrage périodique qui fut traduit dans toutes les langues. En 1713, Addison fit paraître sa tragédie de Caton, dont le succès fut extraordinaire. Il s'essaya aussi dans la comédie. Il mourut âgé de quarante-huit ans.

1720. Léopold exécute ce que l'on doit regarder réellement comme la première machine de haute pression avec vains, à appliquer la machine à vapeur à la remorque des balancier. On pensa alors, si l'on en croit quelques écri

bâtiments. En la plaçant dans une barque à cet effet, on la fit mouvoir par le moyen de roues à palettes placées sur les côtés de la poupe.

Ulrique-Éléonore, reine de Suède, cède le gouvernement à son époux, Frédéric de Hesse-Cassel, qui monte sur le trône, du consentement des États.

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- (19 décembre.) Ile nouvelle sortie de la mer près de Terceire. Cette ile, à peu près ronde, peut avoir environ deux lieues de diamètre.

1721. Dixième voyage autour du globe, commencé et non achevé par un Allemand au service de la Hollande.

- (22 octobre.) Le czar Pierre prend le titre de Pierre le Grand, empereur de Russie, père de la patrie.

1723. Entre autres vestiges d'habitation trouvés au Groënland, on découvre les ruines d'une église de plus de cinquante pieds de long sur vingt de large, des murailles épaisses de six pieds, etc.

18. Siècle.

Dates.

1717

10 avr.)

Événements politiques.

2 milliards 62 millions de capital, portant 90 millions d'intérêt, prêta l'oreille aux propositions de Law.

Voici sur quelles raisons le financier basait son système : « Le crédit d'un particulier, bien ménagé, décuple la valeur de sa fortune, c'est-à-dire qu'avec 1,000 fr. d'argent comptant, il peut faire pour 10,000 francs d'opérations. Ce que peut un homme privé, pourquoi un État ne le pourrait-il pas? Le secret serait de créer une compagnie nationale dans laquelle tomberaient tous les effets commerçables du royaume, d'intéresser tous les particuliers à la spéculation publique, et d'organiser la nation en une vaste société de commerce. Dès lors l'État, avec 200 millions d'argent monnayé, ferait face à 2 milliards de dettes, et sortirait, par la création du crédit, de la crise dont il est menacé. »

Cette idée, simple en théorie, souriait au régent; mais comment la mettre en pratique et par quel moyen intéresser tous les particuliers à la spéculation publique, dans un moment où le papier de l'État était tombé de moitié et où la confiance était perdue? Afin d'établir la vérité pratique de sa conception, Law demanda et obtint la permission de créer une banque générale. Il divisa le fonds social de cette banque en douze cents actions de 1,000 écus chacune, et versa 2 millions, qui composaient sa fortune, pour faire face aux premières opérations. Ces opérations consistaient à délivrer contre espèces des billets payables à vue et au porteur, pour éviter aux particuliers la tare des sacs et les inconvénients de l'argent monnayé ; à escompter les effets qui lui étaient présentés, moyennant 5 sous de banque par 1,000 écus; à recevoir les dépôts et opérer les versen: ents.

La fidélité avec laquelle furent exécutés les premiers engagements de cette banque, la modicité du prix d'escompte, les facilités que ce dépôt général d'argent, cette caisse centrale, jusqu'alors inconnue en France, présentaient aux particuliers, attirèrent la confiance, et les actions s'enlevèrent avec rapidité. De toutes parts l'or et l'argent venaient s'entasser dans la caisse de Law.

Dans les transactions privées, les billets de banque avaient cours et doublaient et quadruplaient les richesses, qui, auparavant resserrées par la défiance, recommençaient à circuler avec profusion.

Jusque-là tout allait bien; les actions avaient aussi doublé et quadruplé de valeur; et si l'on eût employé à des entreprises sûres et lucratives les sommes immenses apportées par la confiance en échange des billets, certes, avec le fonds social de 1,200,000 écus, on eût réalisé des bénéfices en proportion décuple; l'État alors se serait emparé de cette banque, et les bénéfices eussent dégrevé le trésor. Mais on se hâta, on agit sans réflexion; l'argent amassé fut dissipé en folles entreprises; et ce qui devait être un instrument de salut fut une cause de ruine et de banqueroute. Le régent, émerveillé du succès rapide de la banque de Law, et voyant dans l'application large et publique de son système le salut du trésor de l'État, facilitait son extension de tout son pouvoir. Un édit obligea les fermiers et receveurs d'impôts à acquitter en espèces les billets de banque toutes les fois qu'il leur en serait présenté. Dès lors, par toute la France, le papier-monnaie circula; de tous les points du royaume les métaux se précipitèrent dans la caisse du banquier écossais, qui, avec un capital de 6 millions, put émettre 50 millions de billets.

Pour utiliser ces trésors accumulés, Law conçut le projet d'une association entre

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, eto.

gouvernement rachète, argent comptant, toutes les actions, dont une partie avait été fournie en billets d'État perdant 70 p. 100.

1719. Arrêt du conseil ordonnant une nouvelle fabrication de 100 millions de billets de banque; les payements en argent au-dessus de dix livres, et en or au-dessus de 300 livres, sont interdits. Les monnaies d'or et d'argent étant discréditées par les refontes continuelles, les billets de banque sont préférés à l'argent; trois cent mille actions, du prix de 5,000 livres, sont cédées à des personnes privilégiées; le public les achète au double en seconde main.

Law tente de convertir en actions de la compagnie des Indes toute la dette publique il offre au gouvernement, au nom de la compagnie, un prêt de 1,600 millions à 3 p. 100, afin de rembourser les créanciers de l'État; et, pour remplir ce prêt, il émet trois cent mille nouvelles actions de 5,000 livres, lesquelles devraient être acquises en effets royaux, c'est-à-dire en créances sur l'État. On se dispute avec frénésie les effets royaux, et les actions finissent par valoir 18 et 20,000 livres, c'est-à-dire quatre fois le pair!

Après avoir remboursé ainsi la dette publique en papier et converti les créances sur l'État en actions, Law voulait convertir les actions en billets de banque. Il parvint à ce but, et ce fut au but même qu'il trouva sa perte.

1724. Commencement de l'exploitation des mines d'Anzin. La France est redevable de cette somme immense de richesses au marquis Desandroin et à l'ingénieur Jacques Mathieu. Desandroin employa trois millions à faire, pendant quatorze ans, des essais qui furent longtemps infructueux, en raison de la profondeur des veines de charbon; en effet, les puits d'extraction ont jusqu'à trois cent quatrevingt-neuf mètres de profondeur à plomb. Ces mines emploient aujourd'hui plus de cinq mille ouvriers.

1730. Anna Ivanowa, duchesse de Courlande, fille cadette de Ivan V, frère aîné de Pierre le Grand, est appelée par le sénat de Moscou à monter sur le trône impérial de Russie. Le règne de cette princesse, dans ce qu'il eut de grand comme dans ce qu'il eut de sanglant, fut moins le sien que celui de son amant, Jean de Biren, homme d'une basse extraction et d'un caractère dur et sévère, qu'elle avait emmené de Courlande. Ennemi déclaré de la noblesse, il frappe sur la vieille aristocratie moscovite avec un bras que le luxe des supplices ne put jamais lasser. On compte que plus de douze mille personnes périrent sur l'échafaud par ses ordres, et que vingt mille furent envoyées dans les déserts de la Sibérie. Biren n'était nullement par lui-même un homme d'une haute capacité politique; mais, secondé par Osterman dans la diplomatie, et par Munich sur les champs de bataille, il parvint à maintenir dans une prospérité suffisante les affaires de la Russie. Anna mourut le 23 octobre 1740, âgée de quarante-sept ans. Elle avait choisi pour successeur Ivan, petit-fils de sa sœur aînée Catherine et fils de sa nièce. Presque aussitôt, il fut détrôné par Élisabeth Petrowna, seconde fille de Pierre le Grand. Ivan périt assassiné sous le règne de Catherine II.

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1731. Un affreux tremblement de terre désole les capitales de la Chine et du Japon. A Méaco, la plupart des édifices furent renversés, et la multitude incroyable d'habitants, de tout âge et de tout sexe, qui y périrent, est évaluée à un mil

lion. Pékin devint en quelques instants un amas de ruines : les palais, les maisons, tous les édifices, soulevés d'abord perpendiculairement, s'écroulaient ensuite alternativement dans les deux sens contraires. A quatre lieues de Pékin, le sol étant entr'ouvert, il en sortit une fumée et un épais

1722 (16 février). Édit qui ordonne l'élar- brouillard; la terre se couvrit d'une eau qui varia de cougissement des grands chemins de France et une plantation d'arbres des deux côtés.

Établissement du corps des pompiers.

leur en quelques localités, tantôt jaunâtre et tantot noire, rougeâtre, etc. Le 30 novembre 1731, plus de cent mille individus périrent à Pékin par l'effet d'un événement du même genre. Des bourgades entières furent renversées dans les environs de cette capitale, et tous leurs habitants engloutis. Deux minutes suffirent pour que Pékin offrît l'image d'une ville qui aurait été bombardée avec fureur pendant plusieurs mois.

1723. M. de Fleuriau, ministre de la marine. La même année le portefeuille fut confié à Phelippeaux de Maurepas; ceux qui lui succédèrent en cette qualité furent 1733 (1 février.) Mort de COUSTOU (Nicolas), célèbre Rouillé (1749); Machault (1754); Pereine sculpteur, né à Lyon en 1658. Il vint à Paris à dix-huit ans, de Mauras (1757); Berryer (1758); Choi à l'école de Coysevox, son oncle, obtint le grand prix de seul d'Amboise (1761); Choiseul de Praslin | sculpture à vingt-trois ans, et fut nommé membre de l'Aca

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