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18' Siècle.

Dates.

Événements politiques.

CONSULAT

1799

(13 decemb.)

L

Ja journée du 18 brumaire fut accueillie par des acclamations presque unanimes. Un brillant prestige environnait le général Bonaparte, et l'orgueil national jouissait de la gloire dont il avait décoré la patrie,

Constitution de l'an VIII. BONAPARTE, premier consul, Deux registres sont ouverts : l'un pour l'acceptation, l'autre pour la non-acceptation de la constitution. Ces registres clos sont envoyés au ministre de l'intérieur. La constitution de l'an VIII, enfant déguisé de celle de Sieyès, institue le gouvernement absolu, Elle investit le premier consul de prérogatives immenses, crée un Sénat dont la composition est laissée presque entièrement à Sieyès et à Roger-Ducos, et qui, sous une indépendance apparente, cache une servilité réelle, Les assemblées primaires et les colléges électoraux ne sont plus que des réunions préparatoires : ils nomment des candidats pour toutes les fonctions publiques, pour le Corps législatif et le Tribunat; mais le Sénat choisit à volonté parmi ces candidats. Le Corps législatif est rendu muet; il doit prononcer sans discussion l'adoption ou le rejet des lois proposées par le premier consul, et débattues entre le Tribunat et le Conseil d'État. La première de ces assemblées offrait une apparence d'opposition; mais lorsqu'elle voulut être libre, on la mutila, et elle fut promptement anéantie. Le Conseil d'État, réunion de défenseurs officieux du gouvernement, est revêtu d'attributions législatives et judiciaires; institution contraire à toute législation constitutionnelle, il devint la sauvegarde des fonctionnaires publics, qui ne purent être accusés que sous son bon plaisir, et furent inviolables comme leur chef. Enfin, le jury, altéré dans son principe, devint une commission spéciale. La constitution de l'an VIII place Sieyès et Roger-Ducos dans le Sénat; elle adjoint au premier consul Cambacérès et Lebrun; mais ces deux consuls secondaires, n'ayant que voix consultative, ne sont que deux ministres privilégiés.

Votée dans la nuit du 12 au 13 décembre 1799, la constitution fut promulguée le 15. Elle était précédée du préambule suivant :

<«< Citoyens, une constitution vous est présentée. Elle fait cesser les incertitudes » que le gouvernement provisoire mettait dans les relations extérieures, dans la >> situation intérieure et militaire de la république.

>> Elle place dans les institutions qu'elle établit les premiers magistrats dont le » dévouement a paru nécessaire à son activité.

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, eto.

1799. Dans le dix-huitième siècle, cinquante une années de guerre extérieure, une de guerre religieuse, six de guerre civile; en tout cinquantehuit années de guerre et quatre-vingt-treize batailles.

Ainsi, dans l'espace de cinq siècles, on trouve trente-cinq années de guerres civiles, quarante de guerres religieuses, soixante-seize de guerres sur le sol de la France, cent soixante-cinq de guerres à l'extérieur; en tout, trois cent vingt-six années, pendant lesquelles se livrèrent cent quatre-vingtquatre batailles rangées.

(10 novembre). Il n'y a plus de Directoire, et ne sont plus membres de la représentation nationale Aréna, Bigonnet, etc., etc. (ensemble soixante-un), pour excès commis..... et notamment dans la séance de ce matin. Le gouvernement crée provisoirement une COMMISSION CONSULAIRE EXÉCUTIVE, composée des citoyens Sieyès, Roger-Ducos, ex-directeurs, et Bonaparte, général, qui porteront le nom de Consuls de la république française. Le Corps législatif s'ajourne au 1er ventôse (19 février).

· (11 novembre). Arrêté des Consuls: 1° exil de trente-deux jacobins : Aréna, Félix Lepelletier, Charles Hesse (prince de Hesse-Rothembourg), Maignet, Fournier (l'Américain), etc., etc.; 2° mise sous la surveillance, à la Rochelle, de vingt-six individus: Antonelle, Poulain-Grandprey, Grandmaison, Santhonax, etc., etc., ex-députés. (Cet arrêt fut depuis modifié.)

-(13 novembre). Commission des Conseils: Vu le message de la commission consulaire exécutive, la loi du 22 messidor an VII, relative aux otages, est abrogée. Ils seront sur-le-champ mis en liberté; tout séquestre sera levé, les fruits perçus seront restitués.

Cette loi, qui rendait responsables les parents des Vendéens des actes commis dans les provinces révoltées, avait soulevé l'animadversion publique, et son abrogation fut reçue avec joie. « Le général Bonaparte, dit M. Thiers, alla lui-même à la prison du Temple, où beaucoup d'otages vendéens étaient détenus, pour briser leurs fers de ses mains glorieuses, et recueillir ces nombreuses bénédictions

1799 (9 décembre). Georges WASHINGTON, l'un des principaux fondateurs de la liberté américaine, meurt. (Il était rentré depuis trois ans dans la vie privée.) Né en 1732, à BridgeCreek (Virginie), il fut d'abord ingénieurarpenteur, puis servit comme officier de milice pendant la guerre des Anglais contre les Français du Canada (1754-1760), fit preuve de talent et se retira avec le grade de colonel. Lors des troubles des colonies anglaises, il fut un des sept députés de la Virginie au congrès de Boston (1774), et reçut presque aussitôt le commandement en chef de l'armée angloaméricaine (1775). Il suppléa à l'absence de toutes les ressources par une prudence, une constance et une capacité rares, et, soutenu par quelques secours français, résista non sans peine aux généraux anglais Howe, Clinton, Burgoyne, Cornwallis; après des succès York-Town et le forcer à une capitulation variés, il finit par enfermer ce dernier dans (1781), que suivirent la paix de Versailles et la reconnaissance de l'Indépendance américaine par l'Angleterre. Washington alors opéra le licenciement de l'armée sans trouble, puis remit sa commission de généralissime et rentra dans la vie privée. Dès qu'un gouvernement régulier eut été établi (1789), Washington fut élu président de l'Union pour quatre années; il fut réélu, en 1793, pour quatre nouvelles années: il maintint la paix avec

l'Europe, que la Révolution française mettait en feu, resta neutre pendant la guerre de la France et de l'Angleterre, mais perdit un peu de sa popularité en s'opposant aux doctrines démagogiques; il résigna le pouvoir en 1797. Il mourut, deux ans après, regardé universellement comme un des hommes les plus sages et les plus probes qui aient jamais gouverné une nation. La vie de Washington a été écrite par Marshall (traduite en 1807), par Ramsay (traduite en 1811). M. Guizot a publié, en 1839: Vie, correspondance et écrits de Washington, 8 vol. in-8°.

1800 (21 mars). Les sept iles loniennes et les côtes qui en dépendent sont constituées en république, par suite d'un traité entre la Russie et la Porte; «elles sont sous la protection de la Porte et lui payent un tribut; Prévésa,

18 Siècle.

Dates.

1799

(décembre)

1800 (24 janvier)

(février)

(20 mars)

(25 avril)

Événements politiques.

» La constitution est fondée sur les vrais principes du gouvernement représen» tatif, sur les droits sacrés de la propriété, de l'égalité, de la liberté.

» Les pouvoirs qu'elle institue seront forts et stables, tels qu'ils doivent être pour » garantir les droits des citoyens et les intérêts de l'État.

» Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée; ELLE EST

» FINIE. »

La clôture des sociétés politiques est ordonnée; le nombre des journaux est limité et la pensée est soumise à des censeurs. Une police active, tracassière, est organisée sous la direction de Fouché.

Après le 18 brumaire, qui coûta à peu près dix millions, Bonaparte s'installa aux Tuileries (fin décembre). Les mesures immorales, insensées de la révolution, la loi des suspects, l'emprunt forcé, sont révoqués. La cour des Tuileries est purgée de toutes les impuretés du Directoire. On bannit du beau langage les titres de citoyen et de citoyenne. Fouché se charge des Jacobins. Les plus capables sont employés dans l'administration publique; les conventionnels ont des préfectures, des places au Sénat, au Corps législatif ou au Conseil d'État. Les plus compromis sont jetés obscurément dans quelques places subalternes. La petite monnaie montagnarde est employée dans la police et les jeux. Quant aux obstinés, aux enragés, comme les appelait Fouché, le ministre les faisait venir et leur disait familièrement : « Veux-tu de l'argent? En voici. Un passe-port? Je suis chargé de te l'offrir; mais si tu remues, tu sais que Bonaparte ne badine pas, il te fera fusiller comme un chien. » Après de telles ouvertures, beaucoup se ralliaient, d'autres se réservaient pour des temps meilleurs.

Entrevue du général Bonaparte avec MM. Hyde de Neuville et d'Autichamp, chefs royalistes. - Le général Hédouville est envoyé en Vendée et signe une suspension d'armes avec MM. de Châtillon, d'Autichamp et de Bourmont.

Un traité signé à El-Arich entre Kléber et le grand vizir, porte: « Les troupes turques rentreront dans les places de Salahieh, Catieh, Belbeis et Damiette. L'armée retournera dans les ports de France, tant sur ses bâtiments que sur ceux qu'il sera nécessaire que la Porte lui fournisse. » L'Angleterre s'oppose à l'exécution de ce traité.

-Soumission des chefs vendéens de Bourmont, d'Autichamp, de Châtillon et Georges Cadoudal, par la signature de l'acte de pacification. M. de Frotté, qui avait offert de se soumettre à la condition de garder ses armes, est pris et fusillé, exécution regrettable qui ensanglanta la pacification des provinces de l'Ouest.

-

Kléber, se confiant au traité d'El-Arich, a remis au grand vizir les places stipulées, lorsqu'il reçoit une lettre de lord Keith, qui somme l'armée de mettre bas les armes. Kléber dit aux soldats : « On ne répond à de telles insolences que par la victoire. » L'armée turque, de plus de soixante mille hommes, dont l'avant-garde s'est avancée à une lieue du Caire, est mise en fuite sur les ruines d'Héliopolis par dix mille Français, et perd son camp, ses chameaux et son artillerie.

-Le Caire s'était soulevé; Kléber s'en remet en possession, ainsi que des postes

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

qu'inspira si constamment et si justement le pouvoir réparateur du Consulat. »

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ÉLARGISSEMENT DES PRÊTRES. Beaucoup de prêtres, bien qu'ils eussent prêté à la constitution civile du clergé le serment qui était devenu l'origine du schisme, avaient été cependant persécutés. Ces prêtres, qu'on qualifiait du titre d'assermentés, se trouvaient, les uns cachés et fugitifs, les autres détenus aux iles de Ré et d'Oléron. Les consuls ordonnèrent l'élargissement de ceux qui étaient encore prisonniers. Cette mesure devait faire rentrer en France ou reparaître au jour tous les prêtres de la même classe qui avaient cherché leur salut dans la fuite ou dans la retraite.

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(29 juin). Le premier consul, après sa

courte campagne d'Italie, pose, à son passage à Lyon, la première pierre des façades de la place Bellecour.

(Juillet). Les Anglais entravent de plus en plus le commerce neutre maritime; ils capturent une frégate danoise avec son convoi.

(8 novembre). L'empereur Paul, irrité contre l'Angleterre au sujet de l'occupation de l'île de Malte, met l'embargo sur les bâtiments anglais.

-(Septembre). Vers ce temps des bandes d'assassins, connus sous le nom de chauffeurs, désolent plusieurs départements.

(16 décembre). Acte de neutralité armée de la Russie, de la Suède, du Danemark et de la Prusse, contre l'Angleterre, rédigé sur les bases du traité de l'année 1780: le principe

que le pavillon couvre la cargaison est de nou

veau proclamé par ces puissances.

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- (24 décembre). Première représentation, à Paris, de la Création, oratorio d'Haydn. — François-Joseph HAYDN vit le jour à Kohrau, à sept lieues de Vienne, le 31 mars 1732. Il était l'aîné d'une nombreuse famille; son père, Mattia Haydn, avait eu vingt enfants de ses deux femmes. A l'âge de sept ans, Joseph Haydn accompagnait la voix de sa mère avec deux morceaux de bois, qu'il tenait en guise de violon. Un de ses cousins, bon musicien, voulut se charger de l'enfant et l'emmena. En peu de temps, Haydn apprit à jouer de plusieurs instruments. Sa belle voix le fit remarquer au lutrin. C'est là que Reuter le distingua et conçut la pensée de l'emmener à Vienne, pour l'attacher à la chapelle de Saint-Étienne. C'est sous la direction de Reuter qu'à l'âge de dix ans il composa des sonates à trois instruments, qui furent dans la suite imprimées à

Nouvelle CONSTITUTION en France, dite de l'AN VIII. Trois Consuls, un Sénat, un Corps législatif et un Tribunat. Le premier Consul jouit de la principale autorité; il nomme et destitue les ministres, les généraux, les ambassadeurs et les conseillers d'État. Le Corps législatif est composé de trois cents membres et le Tribunat de cent; leur nomination est confiée au Sénat, ainsi que celle des Consuls, sur une présentation de candidats; les places administratives et judiciaires sont à la nomination du premier Consul. Le Conseil d'État rédige les projets de loi et les présente au Corps | Londres.

19¢ Siècle.

Événements politiques.

Dates.

1800

(avril)

(16 mai)

qui ont été remis aux Turcs, conformément au traité d'El-Arich. — L'Égypte entière est de nouveau soumise.

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A l'époque du 18 brumaire, toutes nos conquêtes en Italie étaient perdues; les postes s'étaient repliés sur le sommet des Alpes; toute l'Allemagne était évacuée. Bonaparte fait rassembler sur le Rhin une armée de cent quarante mille hommes; sur les derrières de cette armée, il réunit en silence une réserve importante, et fait cantonner sur les hauteurs de Gênes les débris de l'armée d'Italie, réduite à trente mille hommes.

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Mélas commence les hostilités en marchant sur Gênes et sur Savone. Aussitôt l'armée française des bords du Rhin pénètre en Allemagne, qu'elle trouve dégarnie de ses principales forces, et obtient en Souabe de grands succès. - Mélas arrive sur le Var. Conquête de l'État de Gênes. L'alarme se répand dans la Provence, qui se voit sur le point d'être envahie. Mais Bonaparte se dispose à franchir le SaintBernard avec l'armée de réserve et à prendre à revers l'ennemi. Pour mieux le tromper, aucune troupe ne se montre sur la route naturelle d'Italie, mais les régiments filent en silence vers Genève. Mélas se porte sur Nice, après avoir fait attaquer le mont Cenis.

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PASSAGE DU MONT SAINT-BERNARD. Bonaparte quitte Paris pour se rendre à Genève, où il s'arrête pour prendre, près du général Marescot, chargé de s'en occuper, des renseignements sur la situation topographique et militaire du mont SaintBernard. Ce général avait remarqué tous les points où les avalanches étaient le plus à craindre ; il avait eu même occasion d'observer quelques-uns de ces redoutables accidents. En écoutant son rapport, Bonaparte ne s'arrêta à aucun détail, et se borna à cette question : « Peut-on passer ? — Oui, dit Marescot, cela est possible. Eh bien, partons! » Ce mont, qui est le seul point praticable pour communiquer de la Suisse en Piémont, est situé entre le Valais et la vallée d'Aoste; couvert de glaces aussi vieilles que le monde, son front escarpé se perd dans les nues, à 7,540 pieds au-dessus du niveau de la mer. Sur ce point se trouve un monastère, fondé dans le dixième siècle, par Bernard de Menthon, et qui passe pour l'habitation la plus élevée du globe. Le 17 mai, l'avant-garde, commandée par le général Lannes, se met en marche et rencontre d'innombrables difficultés : ce ne sont que ravins, que torrents, que précipices, que rochers à franchir. Les habitants, effrayés de voir des armées où jusqu'alors ils n'avaient vu que des animaux sauvages, s'enfuient de tous côtés. Perchés sur la crête des montagnes, ils contemplent nos bataillons gravissant avec ardeur ces sommités perdues où les plus hardis d'entre eux ne se hasardaient qu'en tremblant. Lannes voit à Saint-Pierre la fin du chemin praticable; il n'a plus devant lui qu'un sentier tellement étroit, que deux hommes ne peuvent y marcher de front; ce sentier, frayé dans les neiges, est en mille endroits coupé par des précipices. Le gros de l'armée suit de près l'avant-garde. Reconnus insuffisants pour le transport de l'artillerie, les moyens ordinaires sont remplacés par d'autres ignorés jusqu'alors; les affûts, les caissons sont démontés pièce à pièce et placés, les uns sur des traîneaux à roulettes, les autres sur le dos des chevaux du train; des arbres creusés reçoivent les canons et les obusiers; des hommes vigou

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