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18¢ Siècle.

Événements politiques.

Dates. 1771

(20 janvier)

1772

1774 (10 mai)

SUPPRESSION DES PARLEMENTS.

Le chancelier Maupeou fait signifier par des huissiers aux membres du parlement la confiscation de leurs charges, et leur exil par des mousquetaires. En brisant ainsi la magistrature, Maupeou veut affranchir l'autorité royale et ministérielle du frein parlementaire. Il voulait, disait-il, retirer la couronne du greffe.

Le parlement, d'abord l'instrument de la couronne, voulait en devenir le contre-poids. Louis XIV lui avait imposé un silence de soixante ans; après sa mort il redevint frondeur et opposant; l'exercice de sa prérogative et son ambition de corps le portaient à s'opposer aux forts et à seconder les faibles. La popularité était son unique mobile.

Premier partage de la Pologne entre la Russie, l'Autriche et la Prusse. Cel acte, le plus inique des temps modernes, ne fit aucune impression sur Louis XV, absorbé dans les délices du Parc aux Cerfs.

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PACTE DE FAMINE. Une société secrète s'était formée dans laquelle le roi lui-même, si l'on en croit des mémoires du temps, était actionnaire pour dix millions. Cette société accaparait les blés, les faisait sortir de France, excitait la hausse et réimportait ces mêmes blés avec d'énormes bénéfices. Le peuple, poussé aux dernières limites de la misère, conçoit contre le gouvernement, les nobles et les riches, la haine la plus atroce, haine qui devait un jour se traduire en d'horribles vengeances.

Louis XV meurt à Versailles de la petite vérole, « laissant à son petit-fils, dit un historien, une cour livrée à un faste dévorant, des finances en désordre, un royaume intérieurement troublé par des mécontentements sourds. Les murmures, l'inquiétude générale annonçaient des orages; le relâchement des liens entre le peuple et le souverain faisait craindre la dissolution totale de l'État. Louis XV, dit-on, prévoyait ces malheurs, mais au lieu de travailler à les prévenir, craignant la peine, et tout entier aux jouissances du moment, il semblait dire à la révolution : « Attende: que je n'y sois plus ! »

Les provinces réunies à la France sous ce règne, par cession et traité, sont : la Lorraine, le Comtat d'Avignon et la Corse.

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

le roi ne peut ni les exiler ni les briser; s'il a la plénitude de la souveraineté, eux, ils ont la prérogative des remontrances, et la faculté de refuser l'enregistrement, grande limite pour l'autorité royale: « La cour doit également reconnaître comme maxime invariable que le lit de justice est une usurpation ministérielle, un abus tout moderne dans l'action du pouvoir; de sorte que si jamais les parlements reprenaient leur rang et leur prérogative, la première chose serait l'abolition du lit de justice. » Et ces théories s'écrivaient dans les livres publiés et approuvés.

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1773. Les premières querelles sanglantes entre les Anglais et les Américains éclatent à Boston. Le droit que l'Angleterre s'arrogeait de charger sa colonie d'impôts était la pomme de discorde depuis 1766.

La magistrature se divisait alors en deux classes, les vieux et les jeunes. les uns fermement décidés à soutenir les droits parlementaires, tels qu'ils les croyaient fondés par la constitution; groupés autour du duc de Choiseul en disgrâce, ils ne désespéraient pas de voir renaître le parlement, et de poursuivre en haute trahison le chancelier Maupeou. Les jeunes, plus avancés dans l'opinion philosophique, appelaient Carle Vanloo. - Bouchardon. - Coustou. — Pigale. — CoyRameau. - Samuel Bernard, surnommé le Lucullus de son siècle, le plus riche banquier de l'Europe. - Jean

Par suite du monopole du riz, usurpé par lord Clive et les autres agents de la compagnie des Indes, une épouvantable famine désole l'Inde anglaise et emporte plusieurs

quelque chose de nouveau pour se concilier les encyclopédistes, désirant les états généraux ou une assemblée solennelle sous une autre forme.

millions de victimes.

Boufflers. Malfilâtre. Destouches. Marmontel. - Bezout. La Condamine. - Vaucanson. Réaumur.

sevox.

-

-

Baptiste Rousseau, poëte lyrique. — Alexandre Pope, poëte anglais. — Jacques Thompson, poëte anglais.—Le chancelier d'Aguesseau.

18 Siècle.

Dates.

Événements politiques.

LOUIS XVI

1774

(mai)

(août)

LOUIS-A

OUIS-AUGUSTE, duc de Berry, depuis Louis XVI, né à Versailles le 23 août 1754, fut tenu sur les fonts de baptême par le duc d'Orléans, au nom du roi de Pologne, électeur de Saxe, et par madame Adélaïde, sa tante. Son enfance fut confiée à la comtesse de Marsan, née princesse de Rohan, qui, le voyant d'une santé faible, le conduisit au château de Bellevue, où elle l'entoura de soins jusqu'à l'âge de six ans. Au mois de septembre 1760, il passa entre les mains des hommes, et fut confié au duc de la Vauguyon, qui choisit pour précepteur M. de Coetlosquet, évêque de Limoges, pour sous-gouverneur le marquis de Sinety, et pour sous-précepteur l'abbé de Radonvilliers, membre de l'Académie française.

Louis XVI monte à vingt ans sur un trône que les dernières années de Louis XV avaient compromis, en éloignant du souverain le respect du peuple.

La première fois que le nouveau roi réunit son conseil, le 20 mai 1774, il y prononça les paroles suivantes : « Ma juste douleur cède au devoir indispensable de la royauté. Je vous ai mandés pour vous instruire de mes intentions. Indépendamment des conseils où je me propose d'assister régulièrement, et où j'appellerai les personnes qui m'en ont paru dignes par leur zèle et par leurs lumières, que chacun de vous se tienne prêt, aux heures que j'indiquerai, à me rendre un compte clair et exact de son département, et à y prendre mes ordres pour la sûreté des opérations qui y sont relatives. Comme je ne veux m'occuper que de la gloire de mon royaume et du bonheur de mes peuples, ce n'est qu'en vous conformant à ces principes que votre travail aura mon approbation.» (Registres du conseil; Archives de l'Empire.) Louis XVI constitue son premier ministère; il met à la tête de ce ministère le comte de Maurepas, agréable conteur, ami du pouvoir absolu, homme d'un esprit vif, mais superficiel. Louis XVI croit avoir appelé un sage parce qu'il a appelé un vieillard; mais il n'a qu'un vieux courtisan qui ne s'occupe qu'à garder un pouvoir tranquille. Les autres ministres sont : Hue de Miromesnil, garde des sceaux ; le comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères, habile négociateur; le maréchal du Muy, ministre de la guerre; de Sartines, ministre de la marine; Turgot, contrôleur général des finances, auxquels fut adjoint l'année suivante (2 juillet 1775) M. Lamoignon de Malesherbes comme ministre au département de Paris, en remplacement du duc de la Vrillière. Ce qu'on appelait alors le département de Paris, dans le ministère, comprenait la police, la maison civile du roi, les lettres de cachet et l'intendance supérieure des spectacles.

-

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

- (10 mai.) Louis XVI, monté sur le trône à vingt ans, remet à ses sujets le tribut féodal, évalué à 24 millions, et connu sous la dénomination de droit de joyeux avénement.

L'édit publié à ce sujet est précédé d'un préambule dont les termes méritent d'être rapportés :

1774. CATACOMBES. Plusieurs maisons s'écroulent à Paris sans cause apparente et dans le même quartier; cela donne lieu à des recherches on reconnaît bientôt que le sol manquait de solidité et de puissance en cet endroit, et qu'il en était de même pour une

grande partie de la surface que Paris occu

pait. Pour empêcher de nouvelles catastrophes, on descend dans ces galeries souter

pierre qu'elles fournissaient s'était offerte aux ouvriers; on procède d'une manière ingénieuse aux travaux de soutènement.

(5 septembre.) Le premier congrès des États-Unis est tenu à Philadelphie par cinquante-un membres des onze provinces; il arrête de ne point se soumettre aux actes de l'Angleterre, faits à l'égard de l'Amérique sans sa participation. Il émet la mémorable déclaration qui fixe les droits de l'homme par rapport à l'État.

Découverte de l'oxygène par Priestley, chimiste anglais. Avant cette époque, on considérait l'air comme une substance simple. On savait qu'il existait d'autres gaz, mais on les connaissait mal; on les regardait comme de l'air plus ou moins vicié. C'est à Lavoisier qu'on doit la détermination des merveilleuses propriétés de l'oxygène.

« Assis sur le trône où il a plu à Dieu de nous élever, nous espérons que sa bonté soutiendra notre jeunesse et nous guidera dans les moyens qui pour-raines percées irrégulièrement selon que la ront rendre nos peuples heureux : c'est notre premier désir; et connaissant que cette félicité dépend principalement d'une sage administration des finances, parce que c'est elle qui détermine un des rapports les plus essentiels entre le souverain et ses sujets, c'est vers cette administration que se tourneront nos premiers soins et notre première étude. Nous étant fait rendre compte de l'état actuel des recettes et des dépenses, nous avons vu avec plaisir qu'il y avait des fonds certains pour le payement exact des arrérages et intérêts promis, et des remboursements annoncés; et considérant ces engagements comme une dette de l'État, et les créances qui les représentent comme une propriété au rang de toutes celles qui sont confiées à notre protection, nous croyons de notre premier devoir d'en assurer le payement exact. Après avoir ainsi pourvu à la sûreté des créanciers de l'État, et consacré les principes de justice qui feront la base de notre règne, nous devons nous occuper de soulager nos peuples du poids des impositions; mais nous ne pouvons y parvenir que par l'ordre et l'économie; les fruits qui doivent en résulter ne sont pas l'ouvrage d'un moment, et nous aimons mieux jouir plus tard de la satisfaction de nos sujets que de les éblouir par des soulagements dont nous n'aurions pas assuré la stabilité. Voulant que cet édit, le premier émané de notre autorité, porte l'empreinte de ces dispositions, et soit comme le gage de nos intentions, nous nous proposons de dispenser nos sujets du droit qui nous est dû, à cause de notre avénement à la couronne; c'est assez pour eux d'avoir à regretter un roi plein de bonté, éclairé par l'expérience d'un long règne, respecté dans l'Europe par sa modération, son amour pour la paix et sa fidélité dans les traités. »>

Révolution musicale. Arrivée en France

de l'immortel GLUCK. Christophe Gluck, né en 1712, dans un village du haut Palatinat, sui

les frontières de la Bohême, alla en Italie à

l'âge de dix-sept ans, et apprit la composition

à Milan sous le célèbre San-Martino. Il écrivit en Italie plus de quarante opéras dans l'espace de dix-huit ans. Gluck débuta à Paris par Iphigénie en Aulide. La haute position de Marie-Antoinette l'aida puissamment à surmonter les obstables inséparables de tout début. Son apparition produisit une inexprimable sensation, et son système y fut l'objet d'une discussion qui-dure encore sous l'invocation de noms plus modernes. Les ennemis de Gluck, ayant fait venir à Paris un compositeur déjà célèbre par des succès obtenus en Italie, profitèrent des grandes beautés que renfermèrent les ouvrages de Piccini pour attaquer le système de la musique dramatique

18 Siècle.

Dates,

4775 (juin)

1776

Événements politiques.

Rappel de l'ancien Parlement.

Le comte de Maurepas conseille à Louis XVI de défaire ce qu'avait fait le chancelier Maupeou. Le roi eut tort de suivre ce conseil. Maupeou avait raffermi la monarchie en brisant le pouvoir parlementaire, qui depuis Louis XIV avait mis son point d'honneur à contrecarrer la couronne. Il fallait que Louis XVI profitât du coup un peu rude porté aux Parlements, et se gardât bien de les rappeler, car ils ne pouvaient revenir qu'avec un redoublement de rancune et d'ambition. Quand le duc de la Vrillière vint signifier au chancelier Maupeou sa révocation, celui-ci répondit : « J'obéirai. J'ai fait gagner au roi un procès qui durait depuis trois cents ans, il veut le reperdre, il est bien le maître. » Le chancelier vécut assez longtemps pour assister à la ruine de la monarchie, car il mourut en 1792, en léguant 800,000 livres à la nation.

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Le roi est sacré à Reims.

Louis XVI arrive au pouvoir au moment où toute la France, sans distinction de caste, de fortune et de profession, se confondait dans une pensée unique, celle d'une réforme universelle. On a fait mille fois le portrait de ce prince: un cœur droit, des mœurs pures, des intentions généreuses sous un extérieur un peu raide et froid, caractérisaient Louis XVI; mais il manquait de deux qualités indispensables dans un temps de troubles il n'avait ni le génie suffisant pour maîtriser son siècle, ni le courage nécessaire pour le suivre. Les facultés intellectuelles du prince étaient assez étendues, mais ses facultés morales manquaient d'énergie active; c'était un homme bon et juste, mais faible et timide; assis sur le trône, il ne put jamais occuper la première place dans l'administration, et son caractère le condamna toujours au rôle d'instrument. On a dit que dans un siècle tranquille, le règne de Louis XVI eût glissé dans l'histoire sans laisser aucun souvenir de gloire ou de honte, mais qu'à l'époque de la révolution, la médiocrité du prince se trouvant en désaccord avec la grandeur des circonstances, il succomba. Cette appréciation n'est pas entièrement juste. Si Louis XVI n'eut pas la force de résister au torrent des idées révolutionnaires, il faut, pour le juger, faire la part de cette situation nouvelle où des événements inattendus vinrent le jeter. Tant qu'il fut maitre de son gouvernement, son ambition fut de grandir la France, de lui donner une marine, de la poser en glorieuse rivale de l'Angleterre, et il y réussit. Pour l'administration intérieure, il prit l'initiative de certaines améliorations importantes, telles que l'abolition de la corvée et de la question en matière criminelle. La plupart des édits rendus par lui dans la première période de son règne sont écrits de sa main.

Maurepas avait toute la confiance du roi pour le choix des ministres. Nous avons vu qu'il avait appelé aux affaires Turgot, le soutien des réformateurs, et Malesherbes. Turgot, qui peut-être voulut aller trop loin et trop vite dans l'application du système de l'école économiste, échoua, malgré l'appui sincère du roi, contre les partisans de l'ancien système de Colbert, et contre les habitudes et les préjugés du peuple. En abolissant les jurandes et les maîtrises, il encourut la haine des corporations d'arts et métiers; en décrétant la liberté absolue du commerce des grains, il excita une inquiétude générale, suivie presque aussitôt d'une disette réelle ou factice. Il y cut dans plusieurs provinces des émeutes pour le pain, et à Paris les magasins de blé et les boutiques de boulangers furent pillés. Le ministre impassible ne

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