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18 Siècle.

Dates. 1746

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Événements politiques.

Les Anglais font une descente en France, et prennent terre à deux lieues de (1er octobre.) Lorient : la ville est sommée de se rendre; mais les Anglais, près d'être attaqués, se rembarquent le 8.

1747 (2 juillet)

(5 décembre)

1748.

BATAILLE DE LAWFELD, près de Tongres, gagnée par Louis XV en personne et par le maréchal de Saxe sur les confédérés, commandés par le duc de Cumberland. Dix mille ennemis restent sur le champ de bataille. Cette victoire est suivie de la prise de Berg-op-Zoom par le comte de Lowendal, après deux mois de siége. Cette place, l'une des plus fortes du Brabant hollandais et le chef-d'œuvre du célèbre ingénieur Cohorn, était réputée imprenable.

-

Révolte de Gênes contre les Autrichiens. Neuf régiments sont chassés de la république. Marie-Thérèse envoie une armée contre cette ville pour la ruiner de fond en comble. Cinq mille Français, commandés par le maréchal de Boufflers, et partis de Marseille, parviennent à s'introduire dans Gênes et forcent les ennemis à lever le siége. Mort du maréchal de Boufflers. Il est remplacé par le duc de Richelieu, qui défend cette ville contre les attaques de l'Autriche, de l'Angleterre et du roi de Sardaigne.

Congrès d'Aix-la-Chapelle paix signée entre la France, l'Angleterre et la Hol(18 octobre.) lande; Louis XV ne garde rien de toutes ses conquêtes. Rupture subite de la paix par les Anglais.

1750

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Prise de Maëstricht par le maréchal de Saxe. Le duc de Cumberland, à la tête d'une armée de quatre-vingt mille hommes, se trouve réduit par les savantes manœuvres du maréchal à rester le triste témoin de cette prise importante, qui ouvre aux Français le territoire de la Hollande et force les Provinces-Unies d'entamer des négociations pacifiques, pour mettre la république à l'abri d'une invasion générale. La marquise de Pompadour est maîtresse de la France. Elle nomme les ministres, les généraux. Elle reçoit des ambassadeurs et entretient des correspondances avec les cours étrangères. Née bourgeoise, elle affecte quelques velléités de patriotisme, de philanthropie et d'amour pour les lettres.

Un événement, arrivé au mois de mai de cette année, atteste quelle opinion le bas peuple parisien avait de son roi. A défaut de dispositions légales et régulières sur la répression du vagabondage et de la mendicité, la police, quand Paris semblait trop encombré de gens sans aveu, expulsait, ou même enlevait pour les colonies, les individus dépourvus de profession et de ressources, opération qui s'exécutait avec l'arbitraire le plus brutal et souvent avec l'iniquité la plus révoltante. Quelques exempts profitèrent d'une de ces mesures générales pour arracher des enfants à leurs mères, sans doute afin d'extorquer de celles-ci une rançon. Aux cris des mères désolées, le peuple s'attroupa, et le bruit courut dans les groupes que les médecins avaient prescrit à Louis XV des bains de sang humain pour ranimer son corps épuisé par la débauche, et que les enfants enlevés étaient destinés à lui rendre cet horrible service. Ce bruit, complétement faux, se propagea rapidement malgré son absurdité. Toutes les mères tremblèrent et passèrent bientôt de la crainte à la fureur; la population du faubourg Saint-Antoine, théâtre de cette scène étrange, se souleva, courut sus aux exempts, descendit dans Paris, et, grossie par des flots de peuple de tous les quartiers, assaillit l'hôtel du lieutenant de police. Ce peuple était encore neuf à la révolte; les gardes françaises et suisses et la maison du roi dissi

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Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

mais cette diminution ne fut pas le résultat d'une sage économie : ce fut plutôt la conséquence d'une banqueroute réelle qui ruina tous les malheureux rentiers coupables de trop de confiance dans le gouverne

ment.

1772. Ordre de WASA (nom suédois qui signifie une gerbe); la décoration est un épi d'or attaché à un ruban bleu de mer ondoyée. Le nom du fondateur est inscrit dans un ovale de pourpre.

1773. Le pape Clément XIV (Ganganelli) abolit l'ordre des jésuites par toute la chré tienté et meurt peu de temps après. On prétendit qu'il avait été empoisonné.

ÉCOLE ENCYCLOPÉDique. On peut à bon droit reprocher aux encyclopédistes du dix-huitième siècle de s'être plutôt occupés du genre humain que de la France. C'est ce qui explique l'antipathie qu'avait l'empereur Napoléon pour les rêveurs et les utopistes. Il avait répugnance pour les sciences morales et politiques, nul ne possédait à un plus haut degré le sentiment de ce qui fait la grandeur d'un pays, et il savait que les encyclopédistes n'avaient guère souci de la France. Les correspondances de Diderot, de d'Alembert, de Voltaire, prouvent que ces génies étaient beaucoup plus Prussiens que Français et plus philosophes que patriotes. Ils applaudissaient Frédéric de Prusse et Catherine de Russie, et en recevaient des pensions, des médailles d'or, en échange de leurs flatteries en vers et en prose.

Cette guerre que l'école encyclopédique fit d'abord à la religion catholique s'étendit bientôt au gouvernement, à la royauté; de l'examen en matière religieuse à l'examen en matière politique, la transition fut rapide. On trouverait dans les archives de Berlin, de Saint-Pétersbourg et de Vienne la preuve que l'étranger comptait toujours sur l'appui du parti encyclopédique, qui lui était dévoué et vendu. Ce parti fut une des causes des grands embarras diplomatiques

1763. James WATT, né à Greenock, en Écosse, en 1736, perfectionne les machines à vapeur. Il était à vingt-un ans fabricant d'instruments de mathématiques de l'université de Glasgow. Ayant reçu du professeur de philosophie naturelle

de cette ville la mission de réparer un modèle de la machine de Newcomen, la difficulté qu'il éprouva à fournir de la vapeur à la machine lui suggéra l'idée d'un condensateur sé

paré avec le projet de produire le vide, et, par une suite d'expériences fort curieuses, il parvint à rétablir avec exactitude la quantité de calorique consommé dans l'évapora tion. Il résulta de ce perfectionnement une action plus puis sante et plus régulière de la vapeur, et une très-grande économie dans la consommation du combustible. Les machines à vapeur à condensation suivant le système de Watt furent appelées à basse pression. En 1775, Watt vint se fixer en Angleterre, et commença la fabrication de machines à vapeur sous la raison Bolton et Watt. La grande économie qui résultait de ce puissant moteur en fit bientôt adopter l'usage dans les mines du comté de Cornouailles et dans tout le reste de l'Angleterre. - Cet illustre mécanicien est mort le 25 août 1819, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Une statue colossale, en marbre de Carrare, lui a été élevée à Westminster.

OPÉRA. A cette époque, l'opéra comique a le pas sur le grand opéra. Les œuvres de Philidor, de Monsigny, de Grétry avaient plus de mélodie, plus de musique véritable que les compositions emphatiques de l'Académie royale. C'est alors que Philidor, Monsigny et Grétry abordèrent enfin cette place qui se défendait toujours. Grétry débuta par Céphale et Procris. GLUCK assistait aux répétitions de cette pièce. L'Iphigénie en Aulide de ce génie, représentée en 1774, fut un coup de tonnerre.

Marie-Antoinette, à qui il avait donné des leçons de musique et qui l'avait attiré en France, l'imposa à l'Académie royale de musique. Gluck y entraîna le public par la puissance de son inspiration.

Orphée, Alceste, Armide mirent le comble à sa réputation. Mais ces beaux ouvrages ne passèrent pas sans contestation.

L'Olympiade, de Piccini, traduit en français, refusé par l'ascendant de Gluck à l'Opéra, fut joué à la ComédieItalienne. On en trouva la mélodie plus riche que celle du compositeur allemand. Gluck fit interdire la pièce après la quatrième représentation.

1764. François DE BERNIS, comte de Lyon, cardinal de Bernis, se fit d'abord connaître par l'élégance de son esprit et la galanterie de ses manières. Après la mort du cardinal de Fleury, qui ne l'aimait pas, il se fit nommer à l'ambassade de Venise, s'acquitta bien de ses fonctions, et fut admis au conseil d'État, puis appelé au ministère des affaires étrangères, où il ne fit que des fautes. Ayant donné sa demission, il vécut en disgrâce jusqu'en 1764. Il fut nommé à cette époque à l'archevêché d'Albi, puis ambassadeur à Rome,

18 Siècle.

Dates.

1756

1757

(7 novembre)

1758

1760

Événements politiques.

pèrent aisément une multitude désarmée, et plusieurs des mutins furent pendus. Cet événement était néanmoins sous tous les rapports d'un menaçant augure.

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GUERRE DE SEPT ANS. La France déclare la guerre à Frédéric II, qui vient de conquérir la Saxe. Elle envoie trois armées en Allemagne. Le roi de Prusse voit presque toute l'Europe se déclarer contre lui.

--Conquête de l'île de Minorque par les Français. Trois cents bâtiments de transport, escortés de dix-sept vaisseaux de guerre, commandés par le maréchal de Richelieu, sortent de Toulon. On avait fait courir le bruit qu'il s'agissait d'une descente en Angleterre. Georges II lui-même y fut pris et s'occupa sérieusement à défendre ses côtes. Mais le duc de Richelieu débarque dans cette île, dont la possession assure aux Français l'empire de la Méditerranée. Il occupe Port-Mahon. L'amiral Bing veut en vain dégager les Anglais réfugiés dant le fort Saint-Philippe, réputé imprenable; il est repoussé, et, pour cet échec, l'amiral fut peu après traduit devant une cour martiale et condamné à mort. Cependant Richelieu fait donner un assaut à tous les ouvrages qui défendaient la citadelle de Port-Mahon. Cette entreprise si audacieuse réussit, et cette place, la plus forte de l'Europe après Gibraltar, se rend le 26 juillet.

Louis XV reçoit d'un fanatique, nommé Damiens, un coup de canif dans les côtes, en présence de son fils, au milieu des gardes et de sa cour. Damiens est puni du supplice infligé autrefois à Ravaillac.

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La guerre recommence entre la France et l'Angleterre au sujet des limites du Canada. On lit pour la première fois le nom de Washington dans le récit d'un obscur combat donné dans les forêts entre quelques sauvages, quelques Français et quelques Anglais.

BATAILLE DE ROSBACH en Saxe; le prince de Soubise, favori de madame de Pompadour, à la tête de cinquante-cinq mille Franco-Allemands, est battu par Frédéric II, roi de Prusse, qui n'a que vingt mille soldats. La déroute des Français est aussi complète que celle des Prussiens cinquante ans plus tard, à léna.

-BATAILLE DE CREVELT, entre Clèves et Cologne, gagnée sur les Français commandés par le comte de Clermont. Frédéric II les oblige de repasser le Rhin.

Le duc de Choiseul entre au ministère. Cet homme d'État, protégé de madame de Pompadour, brillant, hardi, fécond en moyens, prompt à exécuter, plaît à l'indolent Louis par son habileté à lui sauver les épines de toutes les affaires et à no lui en montrer que le côté facile. Le nouveau ministre conclut avec Marie-Thérèse un traité d'alliance offensive.

Combat de Closter-Camp. Les Prussiens, commandés par le prince de Brunswick, assiégent Wesel. Le marquis de Castries s'avance au secours de cette place; il y jette six cents hommes et vient camper à un quart de lieue de Closter-Camp. Le prince de Brunswick se porte pendant la nuit au-devant de lui, dans l'intention de le surprendre; mais les Français étaient sur leurs gardes. Le chevalier d'Assas, capitaine au régiment d'Auvergne, tombe dans une embuscade. Des grenadiers ennemis l'environnent et le menacent de la mort s'il fait du bruit. Pour toute réponse, d'Assas s'écrie: «A moi, Auvergne, voilà l'ennemi! » Il tombe aussitôt percé de coups. Mais l'éveil est donné : la bataille commence au milieu des ténèbres et dure

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