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enlevée le 9, à la baïonnette, par le général Clawfurd. La possession, de ce poste favorisait le progrès des attaques. Marmont avait laissé dans la place une garnison trop faible; elle ne s'élevait pas au-delà de dix-sept cents hommes; tout porte à croire que les habitans avaient instruit les Anglais de cette particularité. Assuré d'éprouver une faible résistance, lord Wellington prit la résolution d'enlever la place de vive force, en combinant une attaque par assaut et une autre attaque par escalade. Six colonnes se dirigèrent sur CiudadRodrigo le 19., durant la nuit; elles se rendirent maîtresses de la place en moins de deux heures de combat.

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Ainsi finit la campagne de 1811 dont les bons et les mauvais succès furent balancés. Les Français s'emparèrent de Tortone, de Tarragone, de Badajos, de Sagonte, de Valence. Ils battirent leurs ennemis à Gebora, à Baza et à Murviedro; ils firent lever deux fois le siège de Badajos. Les alliés gagnèrent les batailles de Barrossa, d'Albuera et de Fuentes de Onora; ils se rendirent maîtres d'Olivenza, d'Almeida et de CiudadRodrigo. L'expulsion de Massena du Portugal fut sans doute un avantage immense pour les Anglais, mais elle fut due à la famine et non aux attaques des alliés.

Si lord vicomte de Wellington ne permit pas, aux Français de s'établir en Portugal, toutes les

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autres provinces de la péninsule espagnole leur paraissaient soumises. Cinq armées françaises y dominaient; la première sous le nom d'armée du centre, sous la conduite immédiate du roi Joseph', campait dans les environs de Madrid etde Tolède; la seconde, appelée armée du midi, commandée par les niaréchaux Soult et Victor, faisait le siège de Cadix, et occupait les principales villes de l'Andalousie; le maréchal Suchet dirigeait la troisième dans les royaumes de Murcie et de Valence; la quatrième était celle de Catalogne, répandue sur les bords de l'Ebre ; enfin, la cinquième, dont le maréchal Marmont était le chef, occupait les frontières du Portugal, depuis les bords du Tage jusqu'aux sources du Minho."

Malgré la présence de ces armées, la résistance des Espagnols ne s'affaiblissait pas. Les Français étaient maîtres des seuls pays où se trouvaient leurs armées; s'ils sortaient d'un canton, ce canton fournissait des hommes, des vivres, de l'argent aux insurgés; il devenait insurgé lui-même. On ne trouvait aucune ressource dans les campagnes. Les villageois enfouissaient leur argent et leurs vivres, et envoyaient leurs bestiaux dans les forêts. Si on demandait la raison de ce dénuement, les habitans accusaient les guerillas d'avoir tout enlevé; ils étaient eux-mêmes les guerillas. Les villes n'étaient guères mieux fournies: on n'y trouvait ni commerce, ni manufactures; la misère s'y

montrait, sous, me face idense. Les superhos troupeaux de mérinos à laine soyeuse, répandus dans les montagnes, devenaient la nourriture or→ dinaire du soldat; il coupait, pour se chauffer pendant les nuits pluvieuses, les oliviers et les

orangers.

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Si on en croyait les journaux français, la grande majorité, des Espagnols, vaincue par la guerre et par l'anarchie dont la guerre était la suite, se soumettait à sa destinée, et cherchait la tran→ quillité sous la domination du nouveau rói. Toutes les lettres particulières venues d'Espagne disaient Je contraire, elles attestaient l'impossibilité: de subjuguer une grande nation, fière, ignorante et crédule, persuadée par les prêtres et par les moines que les Français, étaient des athées, et que, malgré toutes les proclamations du roi Joseph Bonaparte, la religion, catholique se trouverait en Espagne dans un, péril éminent si Bonaparte en restait le maître. Tous les Espagnols, regardant le ciel comme leur récompense assurée s'ils mou-raient pour leur religion et leur patrie, devenaient d'intrépides soldats, the indus slowguilty and Joseph avait fait un voyage à Paris au mois d'avril; c'était, disait-on, pour complimenter son frère au sujet de la naissance, du roi de Rome. Les hommes accoutumés à calculer combien peu les affections de famille infiuent sur les actions des rois, regardaient ce motif comme un vain

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prétexte; ils pensaient que Joseph, témoin des dispositions générales en Espagne, venait proposer à l'empereur des Français de rappeler ses troupes et de faire un arrangement avec Ferdinand VII. Bonaparte était bien éloigné d'adopter un système de modération. Joseph vint se rasseoir sur un trône, dont bientôt après le sort des armes devait le forcer de descendre.

1812.

LIVRE X X.

I. Intérieur de la France depuis 1811 jusqu'à l'abdication de Napoléon Bonaparte. Nouveau mode de recrutement pour les armées. Concile de Paris. Concordat signé et non exécuté. II. Campagne de 1812 en Espagne. Bataille de Salamanque. Les Anglais sont reçus dans Madrid. III. Levée du siège de Cadix. Les Français rentrent dans Madrid. IV. Campagne de Russie. Disposition des armées. Passage du Niémen. Passage du Dnieper. Bataille de Smolensk. V. Départ de Smolensk. Bataille de la Moscova. Les Français entrent dans Moscou. Abbaye de Zwenighorod. Vue de Moscou. VI. Description de cette capitale; elle est détruite par les flammes. VII. Séjour de Bonaparte dans les décombres de cette capitale. VIII. Départ de l'armée. Destruction du Kremlin. Bataille de Malo-Jaroslavetz. IX. Voyage de Mozaick à Smolensk. Inhumation du fils de l'hetman Platow. Excès du froid. X. L'armée arrive à Smolensk. Bataille de Krasnoë. XI. Passage de la Beresina. XII. L'armée traverse la ville de Wilna. Bonaparte abandonne ses soldats. On parvient à Koenigsberg. XIII. Retour de Bonaparte à Paris. Préparatifs pour la campagne de 1813.

I. DEPUIS la convocation de l'assemblée conventionnelle, cent cinquante mille jeunes gens, enlevés chaque année aux sciences, aux arts, a l'agriculture et au commerce, prenaient le parti des armes; peu d'entre eux revenaient dans la suite à l'état auquel ils avaient été destinés par

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