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Planche cinquième.— Saint Charles Borromée communiant les pestiférés. Tableau de la galerie du Muséum, par Van-Oost, le père; figures de grandeur

naturelle.

Charles Borromée fut nommé cardinal et archevêque de Milan, à l'âge de 23 ans. Il donna, dans cette dignité éminente, l'exemple de toutes les vertus. Près d'assister un de ses suffragans, à ses derniers momens, il apprit que la peste s'était manifestée dans le voisinage de Milan, et menaçait cette ville; il y retourna aussitôt, et prodigua aux fidèles confiés à ses soins tous les secours de l'humanité, toutes les consolations de la religion. Sans cesse partagé entre la prière et le soin de soulager les pestiférés, il demandait à Dieu d'épargner le peuple, et de le prendre pour seule victime. Il eut, peu de temps après, la consolation de voir cesser ce fléau.

La peinture a souvent retracé ce sujet, qui offre aux artistes tous les moyens de déployer leur génie. Le tableau de Van-Oost mérite une estime particulière. Ce peintre, très-connu dans son pays, qu'il a orné des nombreuses productions de son pinceau, tient un rang distingué parmi les maîtres de l'école flamande.

L'ordonnance de ce tableau a de la noblesse et de la simplicité. Il y a, dans l'attitude et dans l'expression des malades, ce mélange de souffrances physiques et de piété, que le sujet prescrivait, mais qu'il était difficile de bien exprimer. Rien de plus intéressant que cet homme qui, d'une main cherche à se garantir des vapeurs pestilentielles, et de l'autre écarte un jeune en

fant se précipitant sur le sein de sa mère qui vient d'expirer. La vue de ce groupe rappelle le plus célèbrè tableau du peintre grec, Aristide, dont Pline nous à transmis la description. L'artiste avait représenté une femme blessée à mort dans une attaque de ville, et qui cherchait à éloigner de son sein l'enfant qu'elle allaitait, de peur qu'il ne suçât son sang avec son lait.

Le coloris a de la vigueur. On doit savoir gré au peintre de ne lui avoir pas donné trop d'éclat ; il en est plus convenable à l'austérité de l'histoire et à ce sujet pathétique. L'étole du saint archevêque est d'un rouge assez vif; mais les teintes de son camail, d'un violet tirant sur l'ardoise, et celles de son rochet blanc sont adoucies par de larges demi-teintes. L'habit du malade qui s'apprête à recevoir le viatique, est brun ainsi qu'une partie des vêtemens de la femme qui est près de lui. Cette femme a de plus une draperie verte. Sur le devant, les couleurs sont plus entières, sans avoir trop de vivacité. L'artiste a suivi le même principe pour les draperies rouges et jaunes de la femme morte, pour le manteau bleu de l'homme dont on ne voit que les épaules, et le linge étendu sous le corps de l'enfant qui vient de suc comber à la contagion.

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5. Vol

Raphael pinx

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