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<«<< Le moment était difficile. Il fallait subvenir par la Marne et la Seine à tous les besoins et les embarras qu'une si grande agglomération devait entraîner, réunir les approvisionnements à Vitry, les faire transporter au camp de Vertus, acheter, requérir et en même temps faire peser aussi peu que possible ce fardeau sur les pauvres habitants inoffensifs qui, pour surcroît de charges et d'embarras avaient encore à subir le passage de cette armée russe après la levée du camp et en outre celui de deux corps d'armée prussiens et d'un corps d'armée bavarois.

<< Löwenstern se tira de tous ces embarras de la manière la plus satisfaisante et pour l'armée et pour les habitants, ce qui lui valut de la part des habitants une épée en or, ainsi que le prouvent les documents ci-joints.

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Ces documents, que nous reproduisons ci-dessous, ont été tous conservés par le général de Löwenstern et figurent dans son livre d'or.

ANNEXE VII
(PAGE 450)

LES PRUSSIENS, L'HÔPITAL DE VITRY-LE-FRANÇOIS ET LÖWENSTERN.

« En 1815, au moment de prendre le commandement de la ville de Vitry-le-François et la trouvant dans un désordre systématiquement organisé par un siège qui venait d'être terminé et par l'occupation momentanée des Prussiens, une députation des plus notables habitants se présenta chez Löwenstern pour témoigner leur désespoir de la spoliation totale d'un établissement de bienfaisance (l'hôpital) riche par des dotations pieuses qui dataient de plusieurs siècles. Les Prussiens venaient d'enlever tout le mobilier, linge, vaisselle, lits et vins. Les infirmes, les femmes, les enfants, les vieillards couchaient sur la paille et n'avaient pas de quoi manger à leurs repas.

«< Löwenstern, à peine installé, en fut indigné, n'hésita pas une minute, fit mettre de suite 100 Cosaques à cheval, leur ordonna de courir après ce transport, composé de 30 chariots attelés à 4 chevaux et de leur faire rebrousser chemin de vive force. Tout fut exécuté à merveille; les Prussiens s'en plaignirent; mais les effets furent remis à l'hospice, ce qui combla toute la ville de joie, et en reconnaissance on plaça le portrait de Löwenstern parmi le nombre des bienfaiteurs de cette Institution dans la grande salle de réception, et le procès-verbal de cet acte lui fut présenté par une députation.

«A Monsieur le baron de Löwenstern, colonel au service de Russie et commandant supérieur de la place de Vitry-le-François pour Sa Majesté l'Empereur de Russie,

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«L'administration de l'hôpital civil, au moment de votre départ, acquitte une dette sacrée en vous témoignant les regrets qu'Elle a de vous perdre.

«Vos vertus, votre humanité, vos soins paternels pour un établissement consacré au soulagement des pauvres, la protection constante dont il a joui ne sortiront jamais de notre mémoire.

«Dans les malheurs irréparables des circonstances, notre sort et celui de l'hôpital n'a pas cessé d'être heureux.

« Nous avons l'honneur de vous remercier de votre protection constante et des marques de bonté que vous avez bien voulu nous prodiguer.

« Vous nous quittez, votre image nous reste, nous l'avons placée avec celles des bienfaiteurs de la maison.

«Nous sommes avec un profond respect, Monsieur le commandant, vos très humbles et très obéissants serviteurs.

<< Les administrateurs de l'Hôpital Général de Vitry-le-François,

«JACOBI DE FRIMONT, LENOBLE, BARBIER, MAUGNIS.

«Vitry-le-Francois, le 18 décembre 1815. »

ANNEXE VIII

(PAGE 456)

L'ADRESSE DU CONSEIL MUNICIPAL ET L'ÉPÉE D'HONNEUR
DE VITRY-LE-FRANÇOIS

Vitry-le-Francois, le 18 décembre 1815.

LES MAIRE, ADJOINTS ET MEMBRES DU CONSEIL MUNICIPAL
DE VITRY-LE-FRANÇOIS

A Monsieur le colonel baron de Löwenstern, commandant de la place de ladite ville

« MONSIEUR LE BARON,

« Nous avons reçu votre lettre de ce jour qui nous apprend que vous êtes appelé à un autre commandement et que vous quittez de suite celui de cette ville.

((

Permettez-nous, Monsieur le Baron, de vous exprimer, à notre tour, des adieux et des regrets aussi sincères que les vôtres.

« La ville de Vitry n'a pu être totalement affranchie des maux de la guerre, mais elle a supporté avantageusement ceux qui devaient nécessairement peser sur elle.

« C'est à vous, Monsieur le Baron, à la sagesse de votre gouvernement, à la modération de vos ordres, à la noblesse de vos sentiments, à la fermeté de votre caractère, à la loyauté de vos actions, à l'estime et à la confiance dont vous nous avez honorés que nous avons dû la tranquillité et la sûreté des personnes et des propriétés, que les habitants n'ont fourni que ce que le besoin du soldat commandait et que la discipline la plus exacte a été maintenue.

Aussi, Monsieur le Baron, avez-vous été témoin de l'ordre, de l'union et de l'harmonie qui ont régné constamment dans cette ville. Ce bien, plus précieux encore dans les circonstances difficiles, est votre ouvrage. Il a été pour vous la plus douce récompense. Il parle plus éloquemment que les éloges que nous vous adressons.

« Nous garderons fidèlement le souvenir de votre commandement, nous l'unirons à celui du général Wassiltchikoff, et nous demeurerons convaincus que les principes de l'auguste Souverain qui a sauvé la France en lui rendant son roi sont ceux de sa nation

tout entière et notamment de ceux qu'il choisit pour l'exécution de ses hautes volontés.

<< Daignez, Monsieur le Baron, agréer l'hommage de notre reconnaissance et de notre considération distinguées.

DEPARTEMENT DE LA MARNE

Les Membres du Conseil municipal,
Le Président du Conseil,

(Signature illisible.)

Le Secrétaire du Conseil,

LE PICART D'ABANCOURT. »>

VITRY-LE-FRANÇOIS

Vitry-le-François, le 10 janvier 1816.

LES MAIRE, ADJOINTS ET MEMBRES DU CONSEIL MUNICIPAL
DE LA VILLE DE VITRY-LE-FRANÇOIS

A Monsieur le colonel baron de Löwenstern,
ex-commandant de ladite ville, actuellement à Givet

<< MONSIEUR LE BARON,

« Il ne suffit point à la reconnaissance dont vous avez pénétré les autorités et les habitants de cette ville et à l'estime qu'ils vous portent de vous avoir transmis l'expression de ces sentiments par notre lettre du 18 décembre dernier.

« Les services que vous nous avez rendus appellent un témoignage plus sensible et plus durable.

<< Permettez qu'au nom de la Ville nous vous fassions l'hommage d'une épée dont la simplicité vous prouvera que nous voulons moins être appréciés par le luxe que par le cœur. Placée dans vos mains, elle servira toujours à l'honneur d'un guerrier valeureux, à la défense de son auguste Souverain, à la gloire et à la prospérité de ses États.

« Elle perpétuera le souvenir de votre commandement sage, éclairé, protecteur, et de l'harmonie qui régnait entre les autorités locales et la vôtre. Elle témoignera enfin que le sentiment d'amitié et de considération qui unit les monarques de France et de Russie est partagé par les deux nations.

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Agréez, Monsieur le Baron, l'assurance de notre respectueux attachement.

Le Président du Conseil Municipal,

(Signature illisible.)

Maubeuge, 12, 24 janvier 1816.

«MON CHER COLONEL,

« J'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite et la copie de celle qui vous a été adressée par la Ville de Vitry.

«Il est bien flatteur pour vous d'avoir mérité l'estime et la reconnaissance de ses habitants et d'avoir reçu un témoignage aussi honorable, et vous êtes pleinement autorisé de le recevoir.

« Agréez les assurances de la parfaite estime avec laquelle je suis « Votre tout dévoué serviteur.

« C. M. WORONZOFF. »>

ANNEXE IX

(PAGE 456)

ENVOI DE LÖWENSTERN A GIVET ET A CHARLEMONT

Pour établir plus complètement et prouver la véracité de son dire, Löwenstern avait conservé dans ses papiers personnels la lettre même par laquelle, sur l'ordre de Wellington, Woronzoff l'appela au commandement de Givet et de Charlemont, lettre qu'il avait fait précéder de la courte annotation que voici :

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Je commandais Vitry-le-François lorsque je reçus cette lettre. Vingt-quatre heures après, j'étais sur la route de Charlemont.

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Nancy, 4/16 décembre 1815.

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« MON CHER COLONEL,

Je vous demande pardon de vous avoir nommé à un poste sans vous avoir consulté; mais c'est que je n'avais pas de temps à perdre. — Les ordres du duc de Wellington étaient précis et pressés. Il fallait lui annoncer tout de suite la nomination d'un officier distingué pour commander dans la seule place importante que nous aurons et j'ai cru ne pouvoir mieux choisir.

« Vous me ferez une faveur personnelle en vous rendant immédiatement à la légère à Charlemont. Les commissaires anglais y

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