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drons, attaquent des carrés, passent des fleuves à la nage et se trouvent sur les derrières de l'armée ennemie, où ils portent l'épouvante et le désordre. »

Importance et conséquences de la prise de Bernburg. L'occupation de Bernburg avait une conséquence plus majeure que celle d'être simplement en possession de la ville.

Le prince royal de Suède mettait une grande importance à la conserver, et toutes les troupes qu'il mit plus tard à ma disposition le prouvent à l'évidence. Et je fus très flatté de la confiance qu'il m'accorda et que je tâchai de mériter de plus en plus.

Le prince royal prit, en effet, ses dispositions pour me faire soutenir et envoya successivement les ordres suivants aux généraux Hirschfeld, Tauenzien, Winzingerode et Bülow.

Au général de Hirschfeld

Zörbig, 9 octobre 1813.

« Son Altesse Royale ayant appris que l'on a entendu aujourd'hui une forte canonnade de ce côté de Bernburg, ce qui fait présumer que l'ennemi a fait une tentative de ce côté, le prince ordonne que le général Hirschfeld envoie de suite, au reçu de la présente, une patrouille sur Bernburg pour savoir les motifs de cette canonnade. Dans le cas que le colonel de Löwenstern serait obligé de se replier, le général Hirschfeld doit le soutenir. »

Au général Tauenzien

Zörbig, le 9 octobre 1813.

«Le général Tauenzien enverra de suite deux escadrons à Bernburg et se tiendra prèt à marcher avec tout son corps

pour soutenir le colonel Löwenstern qui a été attaqué aujourd'hui. « Le général Tauenzien rendra compte toutes les

demi-heures de ce qui arrivera sur ce point.

Au général de Winzingerode.

Zörbig, le 10 octobre 1813.

«Le prince royal vous prie de réunir toute votre cavalerie derrière votre infanterie et d'écrire au comte Woronzoff de vous donner des nouvelles fréquentes. Le prince désire surtout en recevoir du colonel de Löwenstern, à qui vous voudrez bien renouveler les ordres pour la construction du pont sur la Saale. »

Au général de Bülow

Sylbitz, 15 octobre 1813.

« Le prince royal vous ordonne d'envoyer tout de suite un bataillon à Bernburg où deux bataillons suédois vont également se rendre avec deux pièces de canon. Ces trois bataillons ainsi que les deux qui doivent s'y trouver du corps du général de Hirschfeld seront aux ordres du colonel de Löwenstern.

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« Quartier-général de Hohenthurm, 16 octobre 1813.

<< Son Altesse Royale ordonne que les généranx Winzingerode et Bülow préviennent le général de Hirschfeld à Aken et le colonel de Löwenstern à Bernburg des moindres mouvements de l'ennemi. »>

Le prince royal de Suède sentait si bien la conséquence de ma position et avait si fort apprécié la défense que j'avais faite avec une poignée de Cosaques, que, ne voulant point

m'exposer à lutter encore avec des forces aussi inégales contre un ennemi supérieur, il avait, on le voit, ordonné au général Hirschfeld de m'envoyer un bataillon, deux canons et deux escadrons de lanciers, et au maréchal Stedingk, il avait prescrit en outre de m'envoyer deux bataillons suédois et deux canons.

Mon petit corps combiné brûlait d'envie de se battre et, à la moindre nouvelle de l'approche de l'ennemi, il tressautait de joie, surtout les Suédois, qui ne s'étaient presque pas battus encore. Les lieutenants-colonels Platen et Boyé commandaient les Suédois, et le comte Schwerin, les Prussiens.

La meilleure harmonie régnait entre les troupes des différentes nations, et je fus flatté de voir qu'ils étaient heureux de se trouver sous mes ordres.

Un ordre du jour, daté du 16 octobre disait :

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<< Au reçu du présent ordre et, sans perdre un instant, les généraux commandant les corps d'armée feront prendre les armes à leurs troupes.

«Le prince royal se rend au corps d'armée russe pour commencer la marche et se mettre à la tête des diverses armées. L'armée suédoise marchera sur-le-champ pour se rendre à Landsberg. Elle suivra le mouvement de l'armée

russe.

«Les généraux en chef sont prévenus que la grande armée et l'armée de Silésie ont eu hier des engagements très vifs aux environs de Leipzig, que les alliés ont eu des succès, mais qu'il est urgent de soutenir l'armée de Silésie qui, suivant toutes les probabilités, sera attaquée dès la pointe du jour par un corps venant de Düben.

«Le prince royal compte sur la bravoure des troupes et sur les talents et l'expérience des généraux.

« Les destinées de l'Europe peuvent être fixées aujourd'hui. La cause des alliés est juste.

«Dieu bénira nos armes. >>>

Deux jours après, le 18 octobre, le prince royal envoyait de Breitenfeld au général Tauenzien, l'ordre suivant :

«Vous donnerez l'ordre au général Hirschfeld de soutetenir le poste de Bernburg, dans le cas que le colonel de Löwenstern y soit attaqué. Ce poste est de la plus grande importance.

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Je devins derechef maître des deux rives de la Saale et par là j'eus la possibilité de continuer à faire filer les matériaux. nécessaires pour la construction des ponts sur l'Elbe, sans lesquels l'armée du Nord n'aurait pas pu effectuer son passage. Ce fut le but principal et, comme je ne l'avais pas manqué, les éloges ne me manquèrent pas.

En même temps je servais de point d'appui et de retraite au général Tchernitcheff. Je devais entretenir les communinications avec lui, ce qui me donna pas mal de besogne. MM. d'Obreskoff et Poltoratzky lui furent successivement envoyés, et je leur fournissais des escortes en leur indiquant leurs itinéraires, et ils arrivèrent heureusement à destination. De plus je couvrais le passage de l'Elbe à l'armée du Nord en la garantissant des inquiétudes que la garnison de Magdebourg pouvait lui donner, et en étant maître de tout le pays entre Magdebourg et la Saale, que j'éclairais et que je battais en tout sens, je privais le général Le Marrois des ressources de ce pays riche et abondant en vivres et en fourrages.

Les mou

Mouvements des armées alliées et de Napoléon. vements de l'armée du Nord et de celle de Silésie avaient eu lieu entre temps. L'armée du maréchal Blücher avait, en attendant, passé l'Elbe à Wartenburg et se dirigeait sur Halle. Le prince royal de Suède passait à Aken et à Rosslau et s'établit entre la Mulde et la Saale.

L'armée de Blücher changea d'ordre de bataille et prit place à droite de celle du Nord et le prince royal de Suède, craignant une attaque de Napoléon, passa la Saale à Rothenburg, Winzingerode à Alsleben et Stedingk à Bernburg.

Napoléon fit alors cette pointe sur Wittenberg et Dessau qui fit croire qu'il se dirigeait sur Berlin, ce qui interrompit. pour un moment notre communication avec cette capitale et avait presque décidé le prince royal de Suède, de même que le maréchal Blücher, à repasser l'Elbe. On dit que c'est ce dernier qui s'opposa de toutes ses forces et avec tous les arguments possibles à cette opération. Ce qui est certain, c'est qu'en nous maintenant sur la Saale, nous fûmes en mesure de prendre part aux glorieuses journées de Leipzig.

Causes réelles du passage du prince royal sur la rive gauche de la Saale. Le passage sur la rive gauche de la Saale fut expliqué de différentes manières. En voici les vrais motifs, que j'ai eu l'occasion d'apprendre plus tard et de source certaine.

Un corps français avait passé l'Elbe à Wittenberg et vint détruire le pont de Rosslau. C'était une avant-garde, Napoléon avait l'intention de porter toute son armée de la rive gauche sur la rive droite de l'Elbe et de porter ainsi le théâtre de la guerre des provinces saxonnes, où il se trouvait presque cerné, dans celles du roi de Prusse, foyer de l'insurrection germanique.

Ce mouvement pouvait se faire. Une fois l'Elbe passée, les flancs et le front de Napoléon eussent été couverts, d'un côté, par Dresde, Torgau, Wittenberg, Magdebourg et Hambourg, de l'autre par Glogau, Custrin et Stettin. Maître selon les circonstances de débloquer les places fortes de la Vistule, de l'Oder et de l'Elbe, d'enlever Stralsund, dont la garnison était faible, d'insurger la Pologne qui n'atten

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