Expédition des Deux-Siciles: souvenirs personnels

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Librairie nouvelle, A. Bourdillat et Cie, éditeurs, 1861 - 353 Seiten
 

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Seite 84 - Inutile Cassandre, j'ai assez fatigué le trône et la pairie de mes avertissements dédaignés; il ne me reste qu'à m'asseoir sur les débris d'un naufrage que j'ai tant de fois prédit. Je reconnais au malheur toutes les sortes de puissance, excepté celle de me délier de mes serments de fidélité.
Seite 157 - II ne lui reste plus, s'il ne tend pas la main, Que la faim pour ce soir, et la mort pour demain. Pas un sanglot ne sort de sa gorge oppressée; Muet et chancelant, sans force et sans pensée, II s'assoit à l'écart, les yeux sur l'horizon, Et, regardant s'enfuir sa moisson consumée, Dans les noirs tourbillons de l'épaisse fumée L'ivresse du malheur emporte sa raison.
Seite 200 - Titien, très-curieux et assez méchants ; on voit là, non ce qu'il est, mais ce qu'il sera. Je ne veux pas parler d'un tableau de cette chapelle, où un âne renifle sur de l'avoine pour se mettre à genoux devant le saint-sacrement.
Seite 329 - Quelques voix ajoutaient : « Mort à l'Autrichien! » Au parterre, un homme se leva et cria : « Ah! canaille! Si j'avais « mon revolver, je te casserais la tête » ! Quelques gamins, qui par hasard avaient des souliers, les lancèrent à la tête du malheureux acteur. Il n'y tint plus : il arracha ses croix, son chapeau, sa ceinture, enleva son uniforme, le jeta par terre, le foula aux pieds, cracha dessus, fit un bond jusque dans les coulisses, revint avec un drapeau tricolore et entonna un...
Seite 220 - Ne pardonnez pas; faites passer par les armes au moins six cents révoltés. Ils m'ont égorgé un plus grand nombre de soldats. Faites brûler les maisons de trente des principaux chefs de villages, et distribuez leurs propriétés à l'armée.
Seite 329 - Ce furent des cris de joie et des applaudissements à faire crouler le théâtre. On baissa la toile, on recommença la pièce. L'acteur revint avec son costume autrichien. Il n'avait pas fait trois pas sur la scène, que tous les spectateurs levés lui criaient des injures. Pour la seconde fois il dépouilla son uniforme et continua son rôle en manches de chemise. Chacune de ses paroles était accueillie par des huées. Le pauvre diable s'interrompait et disait : " Moi, je suis bon Italien ; ce...
Seite 227 - Pardonnerons-nous une quatrième fois? Nous fierons-nous une quatrième fois à une cour sans foi, sans honneur, sans raison? Non! non! La dynastie de Naples a cessé de régner; son existence est incompatible avec le repos de l'Europe et l'honneur de ma couronne.
Seite 29 - En effet, Garibaldi est un simple, au beau sens de ce mot. Porté par un amour immense de sa patrie, il a accompli naïvement des œuvres énormes, ne tenant jamais compte des obstacles, ne voyant que le but auquel il marche droit, sans que la possibilité de fléchir lui soit même venue à l'esprit. Son instruction paraît médiocre, son intelligence est ordinaire, son esprit assez crédule ; mais il a un grand cœur.
Seite 83 - Cet homme illustre est un bien précieux lien pour la fraternité des peuples, que l'avenir de l'humanité se propose. — Mort dans les rangs des chasseurs des Alpes, il était, avec nombre de ses braves concitoyens, le représentant de la généreuse nation qu'on peut arrêter un moment, mais qui est destinée par la Providence à marcher à l'avant-garde de l'émancipation des peuples et de la civilisation du monde.
Seite 83 - ... l'héroïsme de cette âme incomparable ! » De Flotte, noble enfant de la France , est un de ces êtres privilégiés qu'un seul pays n'a pas le droit de s'approprier, non ; — De Flotte appartient à l'humanité entière, car, pour lui, la patrie était là où le peuple souffrant se levait pour la liberté.

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