couvrir, en prendre des reçus, l'on nous les payeroit ici.

Ton frère me charge de te dire ce qui suit: nous vivons ici beaucoup plus mal que nous n'avons jamais vécu de la vie. Pas une goutte de vin, ni d'eau-de-vie. Ton frère te recommande de faire en sorte d'en faire débarquer des bâtimens de Civita Vecchia, le plus que tu pourras, et s'il le faut un tonneau de l'un et de l'autre: négliger auprès de Colasse.

ne rien

Souviens - toi, vin, eau-de-vie, et rum; il y a un siècle que nous en avons le plus grand besoin. Il y en a ici peu extrémement mauvais, hors de prix, et l'on ne peut s'en procurer.

Une chose que l'on te prie de faire, c'est d'embarquer les ballots de souliers, et de chemises de la division, comme équipages du Général Desaix; les soldats en sont et on les prendroit pour d'autres. Si tu as besoin d'argent, sers - toi du mien, et tiens- en compte.

nus

Adieu, nous t'attendons; fais pour le mieux, sur - tout souviens - toi que nous n'aurons de vin, et d'eau-de- vie, que ce que tu apporteras; et que sur les 16 caisses

de sapin, 14 sont au Général Buonaparte. Au nom de Dieu apportes - en du convoi, et de l'eau-de.vie. Toute l'armée a la diarrhée à force de boire de l'eau. Pour Dieu, du vin, de l'eau-de-vie, et du rum, et n'oublie pas les effets du Général Beliard: ne lui laisse rien là-bas, que le moins posPour Mireur, tu sais qu'il a été tué.

sible.

Adieu.

SAVARY.

L'on vous envoie 60 barques du Nil; il pourroit se faire que l'on prît encore des tartanes à Alexandrie, dans ce cas il faudroit tâcher de te mettre sur une. Amène mon domestique malade ou non, je le gué

rirai ici.

No. XIII.

RAMPON, Général de Brigade, commandant les 18me et 32me Brigades de Bataille.

Au Quartier- général du Grand Caire

le 9 Thermidor, an 6.

Je vous avois promis, cher frère, dans ma dernière, de vous écrire de la plus grande Ville du monde. Je m'empresse à vous prouver combien j'aime à vous tenir parole.

Mil

Il ne m'est pas possible de vous faire des détails sur nos affaires, ni sur les privations que nous avons éprouvées dans notre marche; le départ du vaisseau ne nous donne pas le temps; mais le mais le rapport du Général en Chef que vous verrez surement sur les papiers, vous mettra au fait de tout. hot et l'aîné Rampon se sont distingués dans la bataille des Piramides, Milhot a été nommé Lieutenant sur le champ de bataille, et Rampon Sous-Lieutenant au 7me. régiment d'hussards; il me reste encore le cadet que j'espère de placer dans la première affaire; d'ailleurs je suis assez content d'eux.

Adieu, cher frère, je désire que votre santé soit bonne, ainsi que celle de ma soeur, quant à la mienne elle est assez bonne; mais je suis très-fatigué, et les chaleurs que nous éprouvons dans ce pays m'ôtent la moitié de mes forces. Enfin, il nous faut de la patience, du courage, et avec cela nous parviendrons peut-être à revoir un jour notre chère patrie.

Adieu, je vous embrasse bien tendrement, mille et mille choses à ma soeur et à toute notre famille, et à nos amis, et amies. Donnez, je vous prie, de mes nouvelles à ma soeur Trappier, je n'ai pas le temps d'y écrire.

RAMPON.

Souillier, Milhot, et nos deux neveux me chargent de vous dire mille choses.

No. XIV.

Au Citoyen LOUIS BUONAPARTE, Aide de Camp du Général en Chef, à Alexandrie.

Au Quartier-général du Gisé, le 6 Thermidor,

LE Général en Chef me charge, mon cher Louis, de t'annoncer la victoire qu'il a remportée le 3 de ce mois sur les Mamelouks. Elle a été complète; elle fut donnée à Embabé vis à-vis Boulac. On estime la perte des ennemis, tant tués que blessés, à deux mille hommes, 40 pièces de canon, et beaucoup de chevaux. Notre perte a été médiocre. Les Beys ont fui dans la Haute Egypte. Le Général va ce soir au Caire.

Il me charge aussi de te dire de partir d'Alexandrie avec tous ses effets, ses voitures et chevaux de Malte, sa voiture de Civita Vecchia, pour Rosette, où tu trouveras des du germes pays, un bataillon de la 89me, et l'Adjudant - Général Almeyras, avec lesquels tu remonteras le Nil et viendras au Caire. De tous ses effets tu ne