Donner aux Français une connaissance, aussi complète qu'il sera possible, de la littérature de tous les pays et sur-tout de celle de nos voisins les Espagnols, les Italiens, les Allemands, les Anglais, tel sera le principal objet de cette nouvelle Feuille périodique. On ne peut plus, aujourd'hui préfendre au titre d'homme de lettres, si l'on ne possède la statistique littéraire non-seulement de la France, mais de l'Europe. Chaque numéro du Mercure étranger contiendra : 1o. Des Mélanges ou morceaux de poésie et de prose, traduits soit des langues espagnole, portugaise, italienne, russe, suédoise, hollandaise, anglaise, soit même de l'arabe, du persan, du grec moderne, enfin des langues orientales. Nous donnerons, parfois, le texte même de quelques morceaux écrits dans l'une ou l'autre des langues étrangères de l'Europe, avec la traduction en regard. Nous aurons soin d'insérer fréquemment, peut-être même dans tous les numéros du Mercure étranger, la traduction de quelque Conte ou Nouvelle. On sait que les Allemands et les Anglais cultivent avec succès ce genre de littérature. 2o. De courtes Analyses des principaux Ouvrages qui paraissent dans les pays étrangers; le prix de ces Ouvrages, et les moyens de se les procurer. 3o. Une Gazette littéraire ou Extrait des Journaux étrangers, contenant des Notices biographiques, des Anecdotes, des Nouvelles dramatiques, les Séances des Académies, les Programmes des prix proposés, etc., etc. M. Langlès, membre de l'Institut, conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque impériale, a bien voulu se charger de la partie de littérature orientale que contiendra le Mercure étranger; MM. Vanderbourg, Sévelinges, Durdent, des traductions de l'allemand, de l'anglais, etc.; M. Catteau-Calleville, de la littérature du Nord; M. Ginguené, membre de l'Institut, de la partie italienne. Il paraîtra, à la fin de chaque mois, un numéro du Mercure étranger, composé de quatre feuilles d'impression, de même format que le Mercure. Quoique nous regardions le Mercure étranger comme un supplément presque nécessaire du Mercure de France, nos Abonnés ne sont point tenus de souscrire à ce nouveau Journal. L'abonnement au Mercure de France continuera d'être de 48 francs par an; mais pour six mois, il sera de 25 fr.; pour trois mois de 13 fr. Les abonnés au Mercure de France qui voudront aussi souscrire au Mercure étranger, paieront. en sus, pour cette dernière souscription, 18 fr pour un an et 10 fr. pour six mois. Pour les personnes qui, sans s'abonner au Mercure de France, voudront souscrire au Mercure étranger, l'abonnement sera de 20 fr. pour l'année, et de 11 fr. pour six mois. On souscrit tant pour le Mercure de France que pour le Mercure étranger, au Bureau du Mercure, rue Hautefeuille, no 23; et chez les principaux libraires de Paris, des départemens et de l'étranger, ainsi que chez tous les directeurs des postes. Les Ouvrages que l'on voudra faire annoncer dans l'un ou l'autre de ces Journaux, et les Articles dont on désirera l'insertion, devront être adressés, francs de port, à M. le Directeur-Général du Mercure, Paris. PACUVIUS désarme son fils PÉROLLA sur le point d'assassiner ANNIBAL (*). PÉROLLA, un poignard à la main. O mon père, vois-tu ce glaive dans mes mains? Nous méritions enfin la bonté protectrice ! Oui, qu'il tombe immolé sous ce glaive vengeur, Et que d'un même coup utile à ma patrie, D'un odieux tyran je purge l'Italie !.... PACUVIUS, consterné. Justes Dieux! Pérolla!...qu'as-tu dit ?...je frémis!... (*) Res memo. p. 109, Per ego te, fili, ete. G Oh! si de la vertu la voix encor t'est chère, Au nom de la patrie, au nom de ton vieux père, Mon fils!.. respecte un hôte : eh! quel hôte?.. un guerrier, Hé quoi! ce fier vainqueur pardonne à ta faiblesse ; Tu voudrais, de nos Dieux foulant aux pieds la crainte, Mon fils! faut-il qu'en vain j'embrasse tes genoux, Moi qui sus d'Annibal attendrir le courroux? Je t'en conjure ici : veuillent les immortels PÉROLLA jette son glaive. Tu l'emportes, mon père, Annibal est sauvé !.... FREDERIC BAtré. LE PAON ET LE CHOUCAS, Fable allégorique, imitée de FAERNE. LE souverain de la gent emplumée Venait de descendre au toinbeau ; Les petits et les grands, et le peuple et l'armée, Tandis l'on s'échauffe en vain, Le paon s'avance, et d'un ton fier et vain : « Vous voyez, leur dit-il, cet éclatant plumage, V » Ce cou d'azur, ce port noble et divin; n Le trône, je le crois, peut être le partage » De qui sut mériter les faveurs du Destia. » » Réponds, que feras-tu? quel sera notre appui? Pour régir un Etat, pour savoir le défendre, M. BOINVILLIERS, corresp. de l'Institut. ÉNIGME. De moi l'on voit sortir une épaisse fumée Qui de feu n'est pourtant jamais accompagnée ; C'est le contraire aux champs : j'y suis recommandable. Et j'y double l'espoir de la fécondité. LOGOGRIPHE S........ Des plus belles couleurs brillante avec ma tête, CHARADE. V. B. (d'Agen.) MON dernier par l'usage et par la loi commune, De leur lit mon premier tient plus de la moitié: V. B. (d'Agen. ) Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro. Le mot de l'Enigme est Aiguille. Celui du Logogriphe est Poêle, dans lequel on trouve : Pôle. Celui de la Charade est Patelin. |