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Et qu'un remord, chrétien et méritoire,
Eût dans la tombe accompagné ses pas....

Ages lointains, dont l'aimable ignorance,
En égayant l'imagination,

De nos aïeux nous rappellent l'enfance;
Vous qui mêliez à la religion

L'amour naïf, l'amitié, la vaillance
Avec un grain de superstition;
Ages heureux, où la chevalerie,
En inspirant l'honneur, la loyauté,
Et des vertus la magnanimité,
Usait des mœurs la rude barbarie !
Faut-il choisir? Je sens, en vérité,
Que de vos preux l'héroïque folié
Est préférable à la raison polie
D'un siècle enclin à la frivolité
Qui, tour-à-tour, se rit de la beauté
Et des devoirs qu'impose la patrie....
Mais qu'ai-je dít? se sont-ils obscurcis
Ces jours brillans, célébrés par le Tasse
Et ces hauts faits qu'Arioste avec grâce
A consacrés par d'immortels récits?
Ces rois si grands, si naïfs dans le style
Dont les peignaient et Comine et Joinville
Tous nos Français, nos Charles, nos Louis,
Se seraient-ils pour nous évanouis?
Non; dans ce siècle, en héros si fertile
Où son grand-homme efface le Dieu Mars,
Nous reverrons, dans la France aguerrie
L'antique honneur de la chevalerie
Faire revivre, au sein même des arts,
Les franches mœurs, l'aimable courtoisie
Et les vertus des Henris, des Bayards.

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C'est toi, Lesser, toi dont la muse habile
A des vieux fems distillé le trésor,
Comme l'abeille industrieuse, agile,
Se délassant de son lointain essør,
Du suc des fleurs, dans des cellules d'or,
Pétrit, compose, épure un miel utile :

Eh bien! poursuis; rends à tes chevaliers
Que, chez Artus, le S. Gréal rassemble,
Leurs traits naïfs et leurs exploits altiers,
Défigurés par tant de romanciers

Dans leurs détails comme dans leur ensemble.
Oui, l'Arioste, un de tes devanciers,
Surpris. charmé de te voir sur sa trace,
A ton poëme a souri du Parnasse,
Et, détachant un brin de ses lauriers,”
De son émule en couronne l'audace.

CHARLES MULLOT (de la Gironde).

ÉNIGME.

Nous sommes vingt: dix sont toujours cachés
Au fond d'un double cloitre,

Ce qui fait qu'ils sont empêchés
D'embellir et de croître,

Ainsi que font

Les dix autres qui sont
D'une bien plus belle stature,

Et dont on fait plus souvent la parure.
Chacun de nous est planté

A chaque extrémité

De vingt rejetons nés d'une quadruple branche,
On nous émonde, et l'on retranche
Ce qu'on voit en nous d'excédent.
Par ce qu'on voit sous nous de sang,
On auguré bien du courage;

Et quand de nous le lion fait usage,
Il fait trembler les plus vaillans,
Et sa marque reste long-tems.

S......

LOGOGRIPHE

SECTATEUR zélé d'Épicure,
Chaud partisan du friand Lucullus,

Du vorace Vitellius

Et des nouveaux Apicius,

Chez Méhot, chez Véry', je fais bonne figure;
Ma tête à bas, de Saturne et Mercure,
De Jupiter, de Mars et de Vénus,

A Greenwich, à Paris, j'observe la tournure.

V. B. (d'Agen.)

CHARADE.

S'IL faut croire Fontenelle,

Lecteur, mon premier souvent
A fait tourner la cervelle

Au mortel le plus savant.

Mon dernier avec bas peut faire une antithèse,
Et mon entier, sans doute, était mal à son aise
Lorsque sur un chameau,

Tout près des rives de la Saone,

(Le fait est vrai, mais le trait n'est pas

Il lui fallut comparaître en personne.

beau)

V. B. (d'Agen.)

Mots de l'ENIGME, du LOGOGRIPHE et de la CHARADE insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme est Patins.

Celui du Logogriphe est Dénier, dans lequel on trouve : dîner, Celui de la Charade est Anson,

LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS.

LES PRINCES RIVAUX, ou Mémoires de mistress MaryAnne Clarke, favorite du duc d'Yorck, écrits par ellemême, où l'auteur dévoile le secret des intrigues du duc de Kent contre le duc d'Yorck son frère, etc. Un vol. in-8° , avec le portrait de mistress CLARKE. Paris, chez Buisson, libraire, rue Gilles-Cœur, no 10. On se rappelle les scandaleux débats qui eurent lieu, il y a trois ans, dans le parlement d'Angleterre, où l'on reprocha publiquement au duc d'Yorck, généralissime de l'armée anglaise, d'avoir vendu les places et les faveurs dont cette espèce de ministère lui permettait de disposer. On produisit une mistress Clarke, l'une des maîtresses du duc, qui confessa en plein parlement qu'elle avait reçu de l'argent, et qu'elle avait partagé avec le prince. Le parlement fit une adresse au roi pour le prier de retirer au duc d'Yorck son commandement; ce qui fut fait.

Si le duc d'Yorck qui, malgré ses déprédations, était toujours obéré, avait pu fournir assez d'argent à sa maîtresse, il lui aurait fermé la bouche, ou bien elle aurait fait une déposition en sa faveur; et cela n'est point une supposition gratuite: elle avoue elle-même, sans trop se gêner, les nobles motifs qui la font agir (page 13); mais ce n'est pas tout: elle ne se trouve pas assez bien payée par ceux qui l'ont mise en jeu contre son ancien amant. « Comme j'avais fait, dit-elle, page » 198, au duc d'Yorck tout le mal dont nous étions » convenus, je croyais avoir droit, jusqu'au dernier sou, » à la rétribution qui m'avait été promise. » En conséquence, elle les cite en justice pour les forcer à exécuter leurs promesses prétendues; elle publie contre eux un libelle diffamatoire, honteux par son objet, dégoûtant par sa forme, et qui, tel quel', n'a pas laissé de trouver un traducteur. C'est ce libelle qu'on publie aujourd'hui,

En parlant d'un de ces Messieurs qui n'ont pas jugé à propos d'acheter son silence, elle dit de lui: « Il sied » bien à un tel gredin de parler de justice! Si elle n'avait » pas été aveugle, elle l'aurait fait pendre (page 179). » Ailleurs, après avoir révélé la manière dont deux amis du duc de Kent s'exprimaient sur le compte l'un de l'autre, elle ajoute : « Au surplus, si le lord Folkstone » est obligé d'aller sur le terrain avec le major Dodd ou » le colonel Wardle, je lui servirai de second avec » plaisir; et si par hasard il venait à trembler, je diri» gerais son bras, et je tirerais la gachette (page 216). »

Tout cela est passablement nauséabonde, et le traducteur en plusieurs endroits en prend occasion de témoigner, avec raison, une sainte indignation contre les mœurs de la nation où de telles choses se passent. Cependant, comme par-tout il y a des motifs pour se consoler, n'y en a-t-il point ici pour prendre son parti sur le scandale? On se rappelle la réponse du tragédien Baron à ce seigneur qui trouvait scandalenx aussi qu'un. histrion osât prendre avec lui un ton d'égalité. Complezvous pour rien, Monseigneur, le droit de me le dire?

VIES DES POETES FRANÇAIS DU SIÈCLE DE LOUIS XIV; par M. F. GUIZOT. Première livraison. Cet ouvrage for mera 3 vol. in-8° de 500 pages, et paraîtra en douze livraisons qui se suivront de mois en mois. Prix, 18 fr. Paris, chez F. Schoell, libraire, rue des Fossés-Montmartre, no 14.

Il n'est aucun de nos poëtes célèbres qui n'ait trouvé son biographe; leurs vies figurent ordinairement à la tête de leurs œuvres, et si toutes étaient également bien faites et bien écrites, peut-être serait-il inulile de les écrire de nouveau. Je dis peut-être, car je n'oserais pas l'assurer. Ces vies, en effet, étant l'ouvrage d'un grand nombre de plumes différentes ne peuvent avoir été composées dans un même esprit, et chacune pouvant l'avoir été par un admirateur particulier du poëte qui en est le héros, il peut en résulter que tous soient appréciés beau

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