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Pontife ce qu'on lui avoit si injustement enlevé. Ainsi le SaintSiége va recouvrer ses archives qu'on avoit fait venir de Rome à grands frais. Nous avons ouï dire qu'il en avoit coûté un million pour le transport de tous les papiers et registres du Vatican et des congrégations. Quelle folie dans ce déplacement! quelle nécessité de faire venir à Paris cet immense dépôt ! Nous l'avons parcouru plus d'une fois, et nous avons gémi sur cette violation du droit des gens. Les archives sont une chose sacrée, une propriété respectable, un secret. 11 étoit aussi absurde qu'injuste d'amener à Paris cette énorme collection de monumens antiques, dont la place véritable étoit dans le chef-lieu de la chrétienté. Honneur au gouvernement qui répare cette iniquité! Il n'y a pas encore deux mois qu'il est arrivé à Paris un chargement de plus de cinquante

caisses.

En vertu de l'arrêté de S. A. R., on va également rendre au saint Pere la tiare qu'on lui avoit enlevée, et le sceau connu sous le nom d'anneau du pêcheur. Ce sceau a été retrouvé. Il est en or, et représente saint Pierre jetant son filet. On croit qu'il sera remis entre les mains de Mr. de Grégori, secrétaire de la congrégation du concile, et récemment délégué apostolique à Rome. Son zèle pour son souverain l'avoit fait condamner à la prison, il y a plus de quatre ans. Il vient d'en sortir, et se dispose à retourner à son poste, ainsi que plusieurs autres victimes de la dernière persécution.

-Les évêques qui se trouvent à Paris s'étoient empressés, dès l'arrivée de MONSIEUR à Paris, d'aller présenter leurs hommages à S. A. R., qui les avoit reçus avec une bienveillance particulière. Le 22 de ce mois, ils se sont réunis pour aller de nouveau rendre tous ensemble leurs devoirs au Prince. M. le cardinal de Bayanne a exprimé, en leur nom, la joie qu'a ressenti le clergé du retour du Roi très-chrétien, son dévouement

pour une famille auguste qui a si bien mérité de la religion, et les fermes et justes espérances qu'il conçoit, pour l'avenir, d'une protection spéciale pour l'Eglise et ses ministres. S. A. R. a répondu que le Roi son frère se feroit un devoir de protéger Ja religion; qu'il savoit assez combien elle est nécesaire à la stabilité des Etats et au maintien de la morale publique, et que le clergé pouvoit compter sur son estime et sa bienveillance. Il a ajouté que le Roi ne manqueroit pas de se concerter avec le souverain Pontife pour les mesures à prendre, et que la plus heureuse harmonie régneroit entre les deux puissances. Nous rendons, sans doute, foiblement cette réponse, où S. A. R. a témoigné le vif intérêt qu'elle prend à la religion. Elle s'est fait nommer ensuite tous les prélats qui se trouvoient présens, et parmi lesquels étoient plusieurs anciens évêques. Tous étoient en rochet et en camail violet.

-Le chapitre de Paris a été admis aussi à l'audience de MONSIEUR.

M. l'abbé de la Myre, vicaire-général capitulaire, portant la parole, a dit :

« Monseigneur, le chapitre de la Métropole vient déposer aux pieds de V. A. R. l'hommage de son respect, de son amour et de son dévouement pour le Roi et son auguste famille.

» Si nous n'avons pas hérité des nombreux monumens de la magnificence et de la piété de nos rois, nous n'en sommes pas moins animés des mêmes sentimens que nos vénérables prédécesseurs dans l'église de Paris: et, après avoir eu l'honneur de recevoir V. A. R. le jour de son entrée, nous nous répétions, l'un à l'autre, dans les transports de la joie, de l'admiration et du bonheur, les paroles mémorables que MONSIEUR avoit daigné nous adresser: Quel beau jour pour la religion..... » !

S. A. R. a répondu :

<< Faites connoître, Messieurs, notre sainte religion, propagez-la, répandez-la, rien ne peut être plus agréable au Roi ».

Ensuite, S. A. R. a daigné permettre à M. Adrien Le Clere, imprimeur de N. S. P. le Pape et de l'Archevêché, qui se trouvoit avec le chapitre, de lui faire hommage du premier exemplaire de l'Ami de la Religion et du Roi.

S. A. R. lui a adressé, avec bonté ces paroles, que nous rapportons fidèlement :

<< Je vous remercie, Monsieur. Je lirai avec plaisir un ouvrage qui s'annonce sous ces auspices ».

-M. l'abbé Dastros et M. l'abbé Perrot, viennent de recouvrer leur liberté. On sait que ces respectables ecclésiastiques avoient été emprisonnés à l'occasion du brefau cardinal Maury. On leur fit un crime d'avoir reçu ce bref, et on se rappelle quelle fut, à cette occasion, la colère d'un homme qui ne pouvoit souffrir la moindre résistance à ses volontés. M. l'abbé Dastros, alors premier vicaire-général du chapitre de Paris, pendant la vacance du siége, et M. l'abbé Perrot, furent mis à Vincennes au mois de janvier 1811. Ils ont supporté leur captivité avec un courage qui prenoit sa source dans une piété vraie et profonde. Cet hiver on les avoit transportés au château d'Angers. Ils viennent d'arriver à Paris, où les ames sensibles ont revu avec intérêt ces honorables victimes de la tyrannie.

-Le Pape arriva à Parme, le 25 mars, et à Bologne le 31. Il repartit, le 2 avril, pour Imola, dont il a été évêque. II a reçu sur sa route les honneurs dus au chef de l'Eglise, et c'étoit un spectacle attendrissant de le voir rentrer en triomphe dans cette Italie, dont il avoit été arraché par la violence.

NOUVELLES POLITIQUES.

Le 19 avril, à deux heures après midi, l'empereur de Russie est arrivé à Rambouillet, pour faire une visite à l'archiduchesse d'Autriche. Ce monarque est resté deux heures et demie avec S. A. I. Cette auguste princesse part demain pour Vienne, accompagnée de Mme. de Montesquiou, gouvernante de son fils, et de Mme. Soufflot, sous-gouvernante.

- L'empereur d'Autriche est sorti plusieurs fois pour se promener dans Paris. S. M. a visité le jardin du Roi et le Muséum d'histoire naturelle; elle a été accueillie sur tout son passage par les plus vives acclamations. Les François doivent leur admiration et leur reconnoissance à un monarque qui, par un sublime effort de magnanimité, a su faire le sacrifice. de ses plus chères affections au bonheur de la France, ainsi qu'au repos de l'Europe.

-Tous les anciens gardes du corps du Roi qui ont pu se réunir à Paris, ces gardes qui se rendirent si célèbres par leur dévouement pour l'infortuné et vertueux Louis XVI, ont été admis avant-hier à l'audience de MONSIEUR. L'un d'eux, M. de Montfort, a porté la parole. S. A. R. leur a dit : « Messieurs, >> nous n'aurons plus besoin de vos épées; conservez-nous vos » cœurs : le Roi saura récompenser vos services ».

-M. de Conflans, fils de M. le maréchal d'Armentières, arrivé à Paris, le dimanche 16 avril, avec des dépêches du Roi pour MONSIEUR, en est reparti lundi soir pour se rendre auprès de M. le duc d'Angoulême à Bordeaux.

-On a deux fois annoncé prématurément la nouvelle du départ de Bonaparte: on a été trompé en cela par des bruits que répandoit l'impatience; mais on sait aujourd'hui que son

voyage a été retardé par la nécessité de placer des escortes, de distance en distance, pour le conduire en toute sûreté depuis Fontainebleau jusqu'à Saint-Tropez, lieu de son embarquement.

Il partit, le 20 avril, à midi, accompagné de quatre officiers supérieurs des puissances alliées, un anglois, un russe, un autrichien et un prussien, sous l'escorte de 150 à 200 hommes de troupes étrangères. Des escortes semblables sont établies sur toute la route. Quelques généraux de son ancienne garde l'accompagnent une partie de la route, et deux autres se retirent, dit-on, avec lui à l'île d'Elbe: ces derniers sont les généraux Bertrand et Drouot.

- Dans la séance d'aujourd'hui, le Corps-Législatif a délibéré d'envoyer une députation solennelle, composée de vingtcinq membres, au-devant du Roi, pour porter à S. M. l'hommage des députés de toutes les provinces.

- Le numéraire, l'argenterie, les diamans, qui ont été ressaisis à Orléans, ainsi que nous l'avons annoncé, étoient sortis du trésor particulier de la couronne. S. A. R. s'est empressée d'ordonner que tout le numéraire seroit versé, à titre de prêt, au trésor royal, pour subvenir aux plus pressans besoins de l'armée.

On annonce que le roi de Sardaigne vient d'arriver à Turin. Les Piémontois ont saisi avec transport l'espérance de retourner sous la domination de leurs anciens maîtres.

D'après une décision du grand-maître de l'Université, le tambour est supprimé dans tous les lycées, les colléges, les institutions et les pensions. Le signal de tous les exercices sera donné au son de la cloche. L'habillement des élèves continuera d'être uniforme dans chaque établissement, mais il n'aura plus la forme militaire. Ce changement si désiré en annonce d'autres qui sont attendus par les amis de la religion et de la morale.

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