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1814.

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L'Italie, hors des limites qui reviendront à l'Autriche, sera composée d'états souverains.

IV. « L'île de Malte et ses dépendances appartiendront en toute propriété et souveraineté à S. M. Britannique.

V. « S. M. Britannique stipulant pour elle et pour ses alliés, restitue à S. M. Très-Chrétienne les colonies, pêcheries et comptoirs que la France possédoit au 1er janvier 1792, à l'exception des îles de France, de Tabago et de Sainte-Lucie, que S. M. Très-Chrétienne cède en toute propriété et souveraineté à S. M. Britannique.

VI. « Le port d'Anvers sera uniquement un port de commerce.

VII. « Les puissances alliées, voulant donner à S. M. Très-Chrétienne un nouveau témoignage d'amitié, renoncent à la totalité des sommes que les gouvernements ont à réclamer de la France, à raison des contrats, fournitures et amendes faites dans les différentes guerres qui ont eu lieu depuis 1792.

VIII. « Dans le délai de deux mois, toutes les puissances contractantes enverront des plénipotentiaires à Vienne pour régler, dans un congrès général, les arrangements qui doivent compléter les dispositions du présent traité, etc. »

Ce traité est signé, pour la France, par

M. Charles-Maurice Talleyrand-Périgord.
Pour la Russie, par MM. André, comte
Rasumoffsky, et Charles Robert, comte
de Nesselrode.

Pour l'Angleterre, par le très honorable Robert Stewart, vicomte de Castlereagh, et le sieur Georges Gordon comte d'Aberdeen.

Pour l'Autriche, par le prince Clément de Metternich, et le comte Philippe de Stadion.

Pour la Prusse, par MM. Charles Auguste, baron de Hardenberg, Charles Guillaume, baron de Humboldt.

1814.

Arrivée

Il ne manquoit plus au bonheur des François que de jouir de la présence de du roi en leur roi.

Le 26 avril, il avoit débarqué à Boulogne; et il se rendoit, à petites journées, dans sa capitale, au milieu des flots de François de tout état et de tout âge, qui, en le fêtant, en le comblant de bénédictions, le combloient de joie, et retardoient sa marche.

Il arriva le 29 à Compiègne, où il fut complimenté par les maréchaux de France et par le corps législatif. Les douleurs de goutte qu'il ressentoit dans ce moment ne l'empêchèrent pas de répondre, avec autant de noblesse que de présence d'esprit, aux différents compliments qu'on lui adressa.

France.

1814.

Déclara

Il arriva le premier mai à Saint-Ouen, château situé à une lieue nord de Paris; et, dès le lendemain, il voulut consacrer l'inauguration de son règne par une déclaration solennelle, qu'on regarda dèslors comme un précis de la charte qu'il se proposoit de donner aux François.

DÉCLARATION DU ROI.

<< Louis, par la grace de Dieu, roi de tion du France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut.

roi.

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Rappelé par l'amour de notre peuple au trône de nos pères, éclairé par les malheurs de la nation que nous sommes destinés à gouverner, notre première pensée est d'invoquer cette confiance mutuelle, si nécessaire à notre repos, à son bonheur. Après avoir lu attentivement le plan de constitution proposé par le sénat, dans sa séance du 6 avril dernier, nous avons reconnu que les bases en étoient bonnes, mais qu'un grand nombre d'articles portant l'empreinte de la précipitation avec laquelle ils ont été rédigés, ils ne peuvent dans leur forme actuelle devenir lois fondamentales de l'état.

« Résolu d'adopter une constitution libérale, voulant qu'elle soit sagement combinée, et ne pouvant en accepter une, qu'il est indispensable de rectifier, nous convoquons, pour le 10 du mois de juin

corps

de la présente année, le sénat et le
législatif, nous engageant à mettre sous
leurs yeux le travail
que nous aurons fait
avec une commission choisie dans le sein
de ces deux corps, et à donner pour base
à cette constitution les garanties sui-

vantes :

« Le gouvernement représentatif sera maintenu, tel qu'il existe aujourd'hui, divisé en deux corps, savoir:

« Le sénat et la chambre composée des députés des départements.

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L'impôt sera librement consenti.

« La liberté publique et individuelle assurée.

« La liberté de la presse respectée, sauf les précautions nécessaires à la liberté publique.

« La liberté des cultes garantie.

« Les propriétés seront inviolables et sacrées. La vente des biens nationaux restera irrévocable.

« Les ministres responsables pourront être poursuivis par une des chambres législatives, et jugés par l'autre.

« Les juges seront inamovibles, et le pouvoir judiciaire indépendant.

« La dette publique sera garantie; les pensions, grades, honneurs militaires, seront conservés, ainsi que l'ancienne et la nouvelle noblesse.

« La légion d'honneur, dont nous dé

1814.

1814.

Entrée du

roi à Paris.

terminerons la décoration, sera main

tenue.

<< Tout François sera admissible aux emplois civils et militaires.

« Enfin nul individu ne pourra être inquiété pour ses opinions et ses votes.

« Fait à St. Ouen, le 2 mai 1814.

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Le 4 mai 1814, le roi fit son entrée dans Paris. Le ciel étoit superbe, toute la population se porta au-dehors; la joie etoit franche, vive et générale. Jamais fête publique n'offrit un plus magnifique spectacle, jamais, du moins, on n'en vit et de plus touchant et de plus animé. C'étoit un père de famille qui revoyoit ses enfants, dont il avoit été séparé par vingtcinq années d'exil et d'infortunes; c'étoient des enfants qui recevoient un père adoré, qu'ils croyoient avoir perdu pour toujours.

Ce qui ajoutoit à l'intérêt et aux transports de la joie publique, c'étoit la présence de Madame, duchesse d'Angoulême: elle étoit assise à côté de son oncle, dans une voiture découverte; on ne pouvoit se lasser de contempler les traits de la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Tant de malheurs, tant de souvenirs et tant de vertus attendrissoient tous les cœurs, et jetoient au milieu de l'alé

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