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ments, parcequ'ils sont nommés par les départements.

« Il faut le répéter: dans l'ordre de notre hiérarchie constitutionnelle le premier représentant de la nation, c'est l'em-~ pereur, et ses ministres sont les organes de ses décisions.

«La seconde autorité représentante c'est le sénat; la troisième le conseil d'état, qui a de véritables attributions législatives. Le conseil législatif a le quatrième rang.

« Tout rentreroit dans le désordre, si d'autres idées constitutionnelles venoient pervertir les idées de nos constitutions monarchiques. >>

Cette note n'a pas besoin de commentaires. L'auteur dit clairement ce qu'il veut dire. Il n'avoit plus besoin de cacher sa pensée derrière les grands mots de souveraineté du peuple, représentation nationale, et toute cette logomachie révolutionnaire dont il se servoit dans les premiers temps de son élévation. Il dit ici que le premier représentant de la nation, c'est l'empereur: il dira plus tard que la nation c'est lui(1). C'étoit lui, et toujours lui qu'il envisageoit dans tous ses établissements.

(1) « Qu'êtes-vous dans la constitution? Rien. Vous n'avez aucune autorité. C'est le trône qui est la constitution. Tout est dans le trône et dans moi. » Réponse de l'empereur à la députation du corps tégislatif, le 1er janvier 1814.

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1804.

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Univer

sité impé

riale

Nul établissement ne paroissoit et plus utile et plus populaire que celui de l'Université; il trouva le secret d'en faire un des plus fermes appuis de son autorité; il ne prit même pas la peine de s'en cacher, puisqu'il fit déclarer dans le préambule de sa création, qu'elle seroit non seulement l'instrument le plus propre à perfectionner la raison, mais encore la garantie la plus durable du gouvernement monarchique.

Il y avoit avant la révolution douze universités dans le royaume, et une grande liberté dans l'enseignement public; l'empereur voulut qu'elles fussent toutes réunies dans une seule, et que l'enseignement. public fût surveillé avec soin et conduit dans une certaine direction.

« Tout pays, disoit le ministre de l'intérieur, où il n'y aura qu'une opinion sur la constitution, le gouvernement et les lois, sera préservé des dissentions civiles, ou tout au moins du caractère dangereux qu'elles pourroient contracter.

Pour assurer cet avantage, le gouvernement, qui veille et agit pour la société entière, doit diriger et surveiller l'instruction publique; il doit faire marcher de front, quoique séparées, l'éducation civile et l'instruction religieuse.

« Destinées à se prêter de mutuels secours et à rivaliser de succès pour le bonheur de l'homme, leur double direction

sera indépendante. On ne les verra désormais ni se heurter ni se dominer. Heureuse alliance, vainement recherchée jusqu'à ce jour, et qu'il faut regarder comme consommée par les combinaisons profondes et la distribution des moyens établis par les constitutions de l'université.

« S'il falloit chercher les avantages de l'unité d'enseignement, on trouveroit l'exemple des anciennes universités et des grands corps enseignants; mais on y verroit en même temps combien la part trop foible de l'autorité souveraine, dans la direction de l'instruction, produisit de désordres dans l'état; combien de fois la paix publique fut inquiétée et compromise; combien de fois encore les citoyens furent égarés et détournés de leurs devoirs exclusifs envers la patrie par des opinions dangereuses et un pouvoir sans droits et sans modération (1).

« L'université impériale aura la force de l'unité, sans partager aucun des inconvénients des anciennes institutions. Sa surveillance s'étendra sur les plus foibles élé

(1) « Anciennement l'université étoit très puissante dans l'état. Dès qu'il lui sembloit qu'on donnoit quelque atteinte à ses privilèges, elle fermoit ses écoles. Les prédicateurs, devenant tout-à-coup enrhumés, cessoient de prêcher, et les médecins abandonnoient leurs malades. Le peuple se plaignoit et crioit. La cour étoit obligée de céder et de satisfaire l'université.» Essais sur Paris, t. I.

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ments de l'instruction: elle l'accompa
gnera dans tous ses développements. Son
action sera simple et sûre, parcequ'elle
aboutit à un seul chef, le grand-maitre,
magistrature éminente nouvellement éle-
vée et dès à présent si dignement remplie
par un des principaux fonctionnaires de
l'empire ( 1 ). L'université fournira des
pro-
fesseurs dans tous les degrés; elle les for-
mera, dans le sein d'une école normale,
à l'art si difficile d'enseigner; elle leur
préparera une carrière honorable, et ras-
surera leur existence contre les malheurs
de l'âge et des infirmités » (2), etc., etc.
Il est temps de reprendre le cours des

événements.

Les premiers jours qui suivirent l'élévation de Buonaparte au trône impérial furent employés par lui à recevoir les félicitations et les serments des grands dignitaires et de toutes les autorités de l'état. De tous les discours qui furent prononcés à cette occasion, nous ne citerons qu'un fragment de celui de M. François de Neufchâteau, président du sénat.

« Sire, les Romains souhaitoient à chaque nouvel empereur qu'il fût plus fortuné

(1)M. de Fontanes, qui fut en même temps grandmaître de l'université et président du corps législatif.

(2) Discours du ministre de l'intérieur au corps législatif, séance du 2 novembre 1808.

qu'Auguste et plus vertueux que Trajan. Nous n'avons pas besoin de chercher dans l'histoire des rapprochements dont aucun ne sauroit vous flatter. Nulle autre époque ne ressemble à celle de Napoléon (1). Nous ne connoissons qu'un souhait digne de vous. Sire, soyez long-temps vous-même. Vous n'aurez point eu de modéle, et vous en servirez toujours. Oui, sire, vous en servirez; et c'est ici le grand objet que nous nous sommes proposé en décrétant l'hérédité, »

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connu

part des

Souve

rains de

Napoléon fit annoncer son avénement Il'est reà tous les souverains avec lesquels il étoit en relation de bonne amitié, et il ne tarda parla plupas à être reconnu en qualité d'empereur par le pape, par les rois d'Espagne, de Naples, de Prusse et de Danemarck; par les électeurs de Bavière, de Saxe et de Hesse-Cassel; par le prince de Bade, le duc de Wurtemberg et le coadjuteur de Mayence.

Le 7 juillet, il reçut sur son trône les lettres de créance des ambassadeurs et des ministres de ces différents princes accrédités auprès de lui, et le lendemain il fit publier officiellement la note suivante :

« Le ministère des agents diplomatiques

(1) Depuis son avénement, Buonaparte ayant pris le nom de Napoléon, nous ne le désignerons plus dans le cours de son règne que sous ce nom, ou sous celui d'empereur.

l'Europe.

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