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>>fort que les autres: Vive la république! vive » le peuple romain!

>> Que l'on jetoit des piastres à pleines mains, » et que la rue étoit obstruée. Je le chargeai » de descendre aussitôt, et de faire connoître » ma volonté aux attroupés.

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» Les militaires français me demandèrent >> l'ordre de les dissiper par la force. Je préférai » leur parler moi-même, parlant leur langue. >> En sortant de mon cabinet, nous enten>> dîmes une décharge prolongée. C'étoit un >> piquet de cavalerie, qui traversoit ma juri>> diction au galop. Il avoit fait feu par les trois » vastes portiques du palais. La foule s'étoit » alors précipitée dans la cour et sur les esca>>liers. Je rencontrai sur mon passage des » mourans, des fuyards intimidés, des frénéti>>ques audacieux, des gens gagés pour exciter >>> et dénoncer les mouvemens. Une compagnie » de fusiliers avoit suivi de près les cavaliers. Je » la trouvai en partie, s'avançant dans mon pa>>lais, dans les vestibules. A mon aspect elle » s'arrêta. Je lui enjoignis de se retirer; elle re>> cula alors de quelques pas. Je crus avoir réus» si de ce côté; je me portai vers les attroupés >> qui s'étoient retirés dans l'intérieur des cours. >> Ils marchoient contre les troupes, à mesure >> que celles-ci se retiroient. Je leur dis d'un

» ton décidé, que le premier d'entre eux qui »oseroit dépasser le milieu de la rue; je le for» cerois à rentrer. En même temps le général Duphot, l'adjudant général Sherlock, deux >> autres officiers français et moi tirâmes le >> sabre pour retenir cette troupe désarmée, >> dont quelques-uns seulement avoient des pis» tolets et des stylets. Mais tandis que nous étions » occupés de ce côté, les fusiliers, qui ne s'é>> toient retirés que pour se mettre hors de la » portée du pistolet, firent une décharge gé>>nérale. Quelques balles perdues allèrent >> tuer les hommes des derniers rangs. Nous, » qui étions au milieu, nous fùmes respectés. Après quoi la compagnie de fusiliers se retire » de nouveau pour charger. Je profite de >> cet instant. Je recommande au C. Beau>> harnais, qui revenoit d'une mission du Le»vant, et à l'adjudant adjoint Arrighi, de >> contenir le sabre à la main les attroupés, qui étoient animés de sentimens fort diffé» rens, et je m'avance avec les généraux Du» phot et Sherlock, pour persuader à la compagnie de fusiliers de cesser le feu je leur » déclare que je me charge de faire punir les » attroupés ; qu'ils n'avoient qu'à détacher quel» ques officiers ou sous-officiers pour se ren>>dre au Vatican, et que tout se termineroit,

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>> Le trop brave général Duphot, accoutumé » à vaincre, s'élance d'un saut, et se trouve » entre les baïonnettes et les soldats. Il em

pêche l'un de charger: il évite le coup de » l'autre déjà chargé. Nous le suivons par ins» tinct national. Il étoit pacificateur; il eût été » ennemi, qu'il auroit été prisonnier de cette >> troupe. Trompé par son courage, il est en» traîné jusqu'à une porte de la ville nommée » Septiminiana. Je vois un soldat qui lui dé» charge son mousquet au milieu de la poi» trine; il tombe et se relève en s'appuyant » sur son sabre. Je l'appelle; il revient à >> nous. Un second coup l'étend sur le pavé. Plus >> de cinquante coups se dirigent encore sur >> son corps inanimé. L'adjudant général Sher>> lock n'est atteint d'aucun coup. Il m'indique » une route détournée pour me conduire aux >> jardins du palais et nous soustraire aux coups >> des assassins de Duphot et à ceux d'une » autre compagnie qui arrivoit, et faisoit feu >> de l'autre côté de la rue. Nous regagnons le » palais; les cours étoient encombrées par les >> lâches et astucieux scélérats qui avoient » préludé à cette scène horrible. Une ving>> taine d'entre eux et des citoyens paisibles » sont restés morts sur le champ de ba» taille.

» Je fis appeler mes domestiques; trois » étoient absens. Un avoit été blessé. Je fis » préparer des armes qui nous avoient servi » en voyage. Un sentiment d'orgueil national inspira à quelques-uns de mes officiers le projet d'aller enlever le cadavre de leur mal» heureux général. Ils le trouvèrent dépouillé ; >> percé de coups, souillé de sang, couvert de » pierres. Il étoit six heures du soir; déjà deux » heures s'étoient écoulées depuis le massacre » de Duphot, et personne du gouvernement >> ne paroissoit encore. Je me décidai à quitter » Rome. L'indignation traça ce projet dans » mon cœur. Aucune considération, aucune >> puissance sur terre ne m'eût fait changer. Cependant, je me résous à écrire au cardinal

gou

» Do ria. Onfrappe au palais, une voi>>>ture s'arrête; ce sera sans doute le » verneur, le général, un sénateur? Non, c'est >> le chevalier Angiolini, ministre de Toscane. » M. le chevalier Azzara ne tarda pas non plus » à paroître. Ils s'entretinrent long-temps avec » moi. Il étoit déjà onze heures du soir, et ils >> ne pouvoient revenir de leur surprise de ne » voir arriver aucun officier public. Enfin un » officier et quarante hommes, qu'on m'annonça » être bien intentionnés, arrivèrent par ordre » du sécretaire d'état, pour protéger mes com

>>munications avec lui, mais ni lui, ni aucun » autre personnage capable d'arrêter avec moi >> des mesures décisives, et de me délivrer des >> révoltés qui occupoient encore une partie de » ma juridiction, et des troupes qui occu>> cupoient l'autre.

» Je me décidai alors à partir; j'écrivis au >> secrétaire d'état pour lui demander un passe>> port: il me l'envoie à deux heures après minuit. » A six heures du matin, après l'assassinat du gé»néral Duphot, l'investissement de mon pa>>lais, le massacre des gens qui l'entou>> roient, aucun Romain ne s'étant présenté à » moi, chargé par le gouvernement de s'in>> former de l'état des choses, je suis parti après >> avoir assuré l'état du peu de Français qui res» toient à Rome.

>> D'après le récit simple des faits, je croirois » faire injure à des républicains, que d'insister >> sur la vengeance que le gouvernement fran>> çais doit tirer d'un gouvernement impie qui, >> assassin de Basseville, l'est devenu volontai>>rement du premier ambassadeur français » qu'on ait daigné lui envoyer...... Je suis en >> Toscane chez le citoyen Cacault. Jene tarde» rai pas à me rendre à Paris ; je donnerai sur >> le gouvernement de Rome de nouveaux dé

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