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mode d'organisation, et un décret du 15 mars plaça sous le commandement du duc de Conegliano toutes les gardes nationales du département de la Seine; toutefois il en fut de cette disposition comme des ouvrages de défense : le temps manqua. A l'exception des gardes nationales de Belleville, de Bercy, de St.-Denis et des élèves de l'école d'Alfort, les gardes rurales n'existèrent que sur le papier.⠀⠀⠀⠀⠀

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Graces à la confiance que les manières et les procédés du duc de Conegliano inspirèrent aux' plus défians, la garde parisienne avait pris un peu de consistance dans les premiers jours de mars; néanmoins la misère du temps appor tait des obstacles presqu'insurmontables à son entière organisation. Les grenadiers, surtout dans les quartiers où il y a plus d'industrie que d'aisance, n'étaient habillés qu'en partie. Pour≥ engager les fusiliers à faire des uniformes,itu fallut les distinguer sous la dénomination de chasseurs. D'un autre côté, l'arsenal n'avait four- ni qu'un petit nombre de fusils de munition; l'armement se composait en partie de carabines ou mousquetons achetés de hasard ou ramassés sur les champs de bataille, de fusils de chasse et même de pacotille, dont l'usage était dangereux. Pour y suppléer, on fabriqua il est vrai, sous le nom de lances, des piques ornées de banderolles; mais les citoyens ne les prenaient qu'avec répu- P

gnance ou les rejetaient même avec dédain, leur préférant les plus mauvaises armes à feu. La pénurie de celles-ci était telle, que pour mettre les gardes nationaux habillés en état de paraître à la revue du dimanche 27, le général Ornano leur prêta 2,000 fusils de la garde impériale, sous condition expresse de les rendre le lendemain: ce ne fut que le 29 et le 30 au matin, qu'on leur en fit une seconde distribution de 4,000,

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L'effectif de la garde nationale n'excédait pas 12,000 hommes, dont 6 à 7,000 seulement armés de fusils de munition, lorsqu'en vertu d'un ordre du roi Joseph du 23 mars, elle releva le 29, aux postes de l'intérieur et des barrières, les troupes de ligne qui devaient défendre les fau-: bourgs extérieurs.

те

Distribution

du service de

sienne.

Sur la rive droite de la Seine les 1 et 4° légions gardaient la gauche de l'enceinte, depuis la la Garde paribarrière de Passy jusques et non compris celle de Clichy. Le centre, formé de la partie la plus étendue et la plus susceptible d'attaque, allait depuis la barrière de Clichy jusques et compris celle de Charonne, et fut confié aux 2, 3, 5, 6 et 7 légions; la droite gardée par les 8 et ge s'étendait depuis la barrière de Charonne jusqu'à celle de la Rapée,

e

Sur la rive gauche de la Seine, la 11° légion, gardait le centre, depuis la rivière de Bièvre jus-, ques et non compris la barrière des Fourneaux ;

Troupes de

le reste de l'enceinte était occupé, la droite par la 10° légion, et la gauche par la 12o.

Outre la grand'garde de l'hôtel-de-ville, les postes d'honneur des Tuileries et du Luxembourg, ceux de police à chaque Mairie, la garde parisienne prit alors les postes des petites barrières et des établissemens publics, à l'exception des hôpitaux, des prisons, des ports et des marchés qui restèrent sous la surveillance de la gendarmerie et des vétérans de la ligne. Quant aux grandes barrières, elles furent occupées par un piquet de 50 grenadiers ou chasseurs de la garde parisienne, concurremment avec la ligne et la gendarmerie, sous les ordres d'un officier supérieur nommé temporairement par le gou

verneur.

Douze grand'gardes affectées à chaque légion, et placées dès l'origine en-deçà des parties de l'enceinte, furent élevées chacune à 100 hommes; elles étaient chargées de fournir des postes aux petites barrières, et devaient, en cas d'alerte, se porter au soutien des points menacés.

Le tableau annexé sous le No XXV, présente avec plus de détail la distribution de l'enceinte entre les 12 légions, et l'effectif des hommes de chacune d'elles habillés et armés à l'époque du

29 mars.

La garnison de Paris se composait de 30 déligne formant pôts ou 5es bataillons, de quelques compagnies de

la garnison.

vétérans, de la gendarmerie de Paris et du corps de sapeurs-pompiers. Outre ces forces, il y avait encore dans les environs de la capitale, à une ou deux journées de marche, 60 autres dépôts d'infanterie, qui à l'époque du 25 mars, ne renfermaient pas moins de 20 mille hommes. L'Empereur voulait qu'au besoin et à défaut de soldats, on formåt ces cadres en compagnies d'officiers et sousofficiers pour le service de Paris; mais au 29 aucune de ces mesures extraordinaires n'avait été ordonnée. D'un autre côté, il eût été imprudent de détourner la gendarmerie et les pompiers du service d'ordre et de sûreté qui leur était confié; ainsi le gouverneur n'eut à sa disposition, soustraction faite des troupes nécessaires à la garde des prisons et des hôpitaux, qu'un nombre insuffisant pour le service extérieur qui lui avait été assigné par l'ordre du roi Joseph, du 23 mars. A peine put-il jeter garnison dans St.-Denis et Vincennes, et faire occuper par des détachemens les ponts de St.-Maur, Charenton et Neuilly.

Il n'existait au dépôt général des remontes à Versailles, que mille hommes montés en état d'entrer en ligne; mais d'après les ordres de Joseph, le général Préval en forma un régiment de marche qui, sous la conduite du colonel de Carignan, escorta le 30, l'Impératrice jusqu'à Rambouillet.

Réserve de

la Garde im

L'on a vu au chapitre V, qu'en quittant Papériale. ris, l'Empereur y laissa 22 cadres de bataillons de jeune garde; mais la formation des divisions Charpentier et Boyer de Rebeval, les avait enlevés dès le 15 février. Il est vrai de dire qu'au fur et à mesure que les régimens s'épuisaient à l'armée, leurs cadres revenaient se remplir à Paris; cependant depuis le renvoi fait de Soissons par le duc de Trévise, de 21 officiers et 92 sous-officiers, il n'en était plus revenu, et le détachement parti le 17 mars avec le général Lefebvre-Desnoëttes, avait presque tout enlevé, cadres et conscrits.

Il ne restait de disponible au 28 mars matin dans tous les dépôts de la garde, que 3,600 hommes d'infanterie, 1,500 de cavalerie, et 150 d'artillerie ou du train, quand sur l'avis de l'approche de l'ennemi, il partit avant midi pour Meaux un détachement de 1,500 fantassins et 700 chevaux sous les ordres du général Guye, lequel se réunit à Claye, comme on l'a vu plus haut, au corps du général Compans. Dans la journée du 29, 1,500 hommes d'infanterie et environ 300 de cavalerie formèrent l'escorte de l'Impératrice et du Roi de Rome; il n'y avait donc pour renforcer l'armée que 600 hommes de pied et 300 cavaliers : néanmoins, vu l'urgence du moment, le comte Ornano crut devoir opposer à l'ennemi environ 4,000 conscrits non encore organisés, et en forma une division dont le général

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