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la cavalerie du duc de Trévise sur la route de Troyes à Châlons et vers St.-Quentin à sa droite, n'aperçurent aucune troupe dans la direction de Nuisement, et les rapports des paysans firent présumer que Châlons n'était occupé que par quelques centaines de chevaux ennemis. De leur côté, les patrouilles du duc de Raguse, dirigées vers Maisons, ne rencontrèrent aucun parti, et l'on en conclut que l'Empereur ayant repoussé les Alliés au-delà de St.-Dizier, on pourrait sans danger s'approcher le lendemain de Vitry par route de Sommepuis. A la chute du jour, l'horizon fut éclairé par une ligne immense de feux entre la Cosle et la Marne. Cette circonstance, appuyée des rapports de plusieurs officiers, ne piqua pas la curiosité des Maréchaux, qui passèrent la nuit dans une parfaite sécurité, déterminés à continuer le lendemain leur chemin sur Vitry.

la

En effet, l'avant-garde du duc de Trévise remonta la rive gauche de la Somme-Soude, le 25 à six heures du matin, tandis que les trois divisions de la Garde levaient leur camp pour se porter à Soudé-Notre-Dame.

Cependant, en exécution du projet arrêté la veille, la grande armée alliée s'avançait en trois colonnes sur Fère-Champenoise : les gardes et réserves, le long des rideaux, dans la direction de Montepreux; le corps russe de Rayefski et les

Wurtembergeois, précédés de leur cavalerie, sur la grande route de Vitry à Fère-Champenoise, suivis à quelques heures de distance par les Bavarois et le corps autrichien du comte Giulay. Toutes ces masses, prévenues par les rapports des Bavarois, qu'elles rencontreraient une armée française en chemin, marchaient en colonnes serrées.

Le comte de Pahlen qui formait l'avant-garde de la colonne du centre, invité par le prince royal de Wurtemberg d'éclairer son front par des patrouilles quand il était déjà en marche, lança aussitôt ses cosaques sur la Somme-Soude.

bat de Fère

Combat des

Lorsque le comte Belliard arriva à Dommartin- Double coml'Estrée avec la division Roussel, les troupes du Champenoise. duc de Raguse étaient encore éparses dans leur Maréch. avec camp; mais presqu'au même instant, l'ennemi la cavalerie de la gr. armée parut sur le rideau de l'autre côté de la Somme- alliée. Soude, et canonna vivement. Il était alors près de huit heures. Le duc de Raguse surpris fit ses dispositions en plaine, sous le canon de l'ennemi et en vue d'une cavalerie qui augmentait à chaque

instant.

Le comte de Pahlen ordonna à la cavalerie russe de déboucher par Soudé-Notre-Dame, sur le flanc droit de la position française, tandis que le prince Adam de Wurtemberg avec la sienne en attaquerait le flanc droit. Ce mouvement força le duc de Raguse à la retraite, et pour gagner

quelques instans, il fit défendre le village de Soudé-Sainte-Croix par plusieurs compagnies de voltigeurs, qui furent bientôt enveloppées et prises. La cavalerie du général Bordesoulle, à peine à cheval, voulut arrêter l'impétuosité de l'ennemi; mais elle fut repoussée avec perte par la brigade Deckterew qui, soutenue par les hussards de Grodno et d'Isumz, un régiment de cosaques, les cuirassiers du général Kretow et 12 pièces légères, suivit vivement les troupes en retraite sur Sommesous.

Au même moment, la queue de la colonne du duc de Trévise qui hâta le pas pour soutenir le 6 corps, fut attaquée près de l'Estrée par les hussards d'Olviopol, les uhlans de Tschuïugew et un régiment de cosaques, et perdit nombre de prisonniers. Malgré ces accidens, les deux crps parvinrent à se réunir et à se former en arrière à droite et à gauche de Sommesous. La canonnade s'engagea et dura près de deux heures: néanmoins comme la gauche se trouvait incessamment menacée par un millier de cosaques, les Maréchaux manoeuvrèrent pour la couvrir de la ravine qui les séparait, et parvinrent, sous la protection de leur artillerie, à prendre une ligne entre Sommesous et Montepreux. Dans cette nouvelle position, l'infanterie fut en sûreté; mais la cavalerie encadrée perdit la liberté d'agir, Toutefois la canonnade se soutint à l'avantage des Français,

parce que l'ennemi n'avait pas encore toute son artillerie. Mais lorsqu'à midi, le comte Nostitz, à la tête des chevau-légers de Klenau et de Rosenberg, et le prince Constantin, avec la division de cuirassiers Depreradowitsch s'avancèrent sur l'extrême droite vers Montepreux, on reprit le mouvement rétrograde par échiquier en appuyant à gauche pour gagner Lenhare. Le comte de Pahlen tenta sur la droite deux charges qui furent repoussées; une troisième enfonça le centre de la ligne de cavalerie formée par les cuirassiers du général Bordesoulle, et les rejeta sur l'infanterie.

Vainement le général Belliard accourant de la gauche avec les dragons du général Roussel, essaya de prendre cette charge en flanc, ceux-ci à l'aspect de la seconde ligne ennemie qui débordais la gauche et menaçait de les charger euxmêmes, firent volte-face sans commandement, et ne se rallièrent que derrière la division du général Merlin, lequel fit exécuter par le général Latour-Foissac, à la tête du 8o de chasseurs, une charge en colonne par escadron qui rompit pour quelques momens l'impétuosité de la cavalerie alliée.

L'engagement durait depuis sept heures, et les Maréchaux se flattaient de gagner les hauteurs de Fère-Champenoise en combattant,lorsqu'une affreuse giboulée vint augmenter l'embarras du

mouvement rétrograde sur Connantray. La cavalerie de la garde russe, favorisée par cette averse qui fouettait le front de la ligne française, chargea les cuirassiers à peine reformés, les culbuta sur l'infanterie et leur enleva deux pièces d'artillerie. Les divisions de jeune garde n'eurent que le temps de se former en carrés; deux de la brigade Jamin furent sabrés et le général pris. Ceux de la brigade Le Capitaine perdirent leur artillerie et souffrirent beaucoup sans avoir été entámés. Pour surcroît de malheur, l'orage grossissait; il grêlait avec violence; aucune amorce ne prenait, et l'on ne pouvait faire usage que de la ba.cnnette. Dans cette scène de carnage, que le désordre de la nature rendait encore plus horrible, l'on ne distinguait plus les siens à trois pas, et deux fois les Maréchaux se réfugièrent dans les carrés pour ne pas être entraînés par les fuyards. Enfin, le temps s'éclaircit; la bonne contenance des divisions Ricard et Christiani, aux extrémités de la ligne, donna le temps à la cavalerie de passer le ravin de Connantray, et de se reformer de l'autre côté. Néanmoins il y eut une telle confusion, que 24 pièces d'artillerie, plus de 60 caissons de munitions, et un bataillon entier du train des équipages, furent abandonnés en avant de ce village.

Satisfait de ce premier succès, le prince de Schwarzenberg se contenta de faire poursuivre

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