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S'il y songeait, il lui fallait absolument le concours sincère et énergique d'une grande Puissance et la seule qui pût remplir les conditions était la Russie, précisément celle qu'il devait combattre. En effet, la Russie offrait un marché immense au commerce anglais le lui fermer c'était lui porter un coup sensible; de plus, avoir la Russie pour alliée sincère permettait de maintenir tout le Nord de l'Europe et d'agir vivement sur l'Autriche. L'alliance des deux Puissances situées aux deux extrémités de l'Europe permettait de tout oser, de tout entreprendre contre la domination de l'Angleterre Napoléon y pensa

certainement et alla la conquérir à Friedland.

CHAPITRE X

TRAITÉS DE TILSITT ET BOMBARDEMENT DE COPENHAGUE

-

Bataille Conven

Ordre du Conseil du 7 Janvier 1807 concernant le blocus des ports de la France, de ses alliés et des pays sous son influence. Traité de subsides du 28 Janvier entre l'Angleterre et le Roi de Prusse. Convention de Bartenstein. - Médiation de l'Autriche. de Friedland. Napoléon arrive à Tilsitt, le 19 Juin. tion d'Armistice du 21. Entrevues de Tilsitt. Traité du 7 Juillet: Articles XIII, XXII et XXIII. Art. XXVIII du Traité avec la Prusse. Traité secret d'alliance offensive et défensive contre l'Angleterre. Questions diverses y renfermées. - Importance de ce Traité. Dispositions prises par Napoléon pour la répartition de son armée. - Alexandre offre sa médiation à l'Angleterre. Duplicité d'Alexandre. Attitude de l'Angleterre. Ses desseins contre le Danemark. Comment on peut expliquer sa conduite. Infamie de l'Angleterre. Conduite du Danemark. Perpétration du crime. Passage du Sund, le 3 Août.

Arrivée de M. Jakson à Kiel, le 6.

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Indignation du Prince Royal. - Débarquement de l'armée anglaise. - Copenhague bombardé pendant trois jours. Capitulation du 7 Septembre. Conduite des Anglais à Copenhague. Projets de Napoléon. Traité de Fontainebleau avec le Danemark.

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En attendant la fin de la guerre avec la Russie, la guerre à coups de Décrets et d'Ordres du Conseil continuait. Le 7 Janvier 1807 parut un nouvel Ordre du Conseil concernant le commerce des Neutres :

Attendu, disait-il, les ordres donnés à Berlin, dans un temps où les flottes de la France et de ses alliés sont enfermées dans leurs propres ports par la bravoure et la discipline de la marine britannique, le Gouvernement anglais est résolu à user du Droit de représailles et

à retorquer les mesures de la France

en en prenant de semblables

que la prépondérance de la marine britannique la met à même de rendre efficaces.

En conséquence était prononcé le blocus des ports de la France et de ses alliés et de ceux qui se trouvaient sous leur influence.

Il y a lieu de douter que la prépondérance de la marine britannique fût telle que le blocus de tous ces ports put être efficace. En fermant au commerce anglais les ports de France et l'accès des vastes rivages occupés par ses armées, Napoléon ne violait en rien le Droit des gens et il pouvait faire exécuter les mesures prises, tandis que cet Ordre du Conseil, ajouté aux précédents, était un abus de la force poussé aux dernières limites, et une preuve de plus du mépris de l'Angleterre pour les vrais principes du Droit maritime International.

L'Angleterre espérait encore, à ce moment, malgré la déclaration de guerre de la Turquie (30 Décembre 1806), en la victoire des armées russo-prussiennes. La position de l'armée française était très désavantageuse, car il était avéré que l'Autriche poussait ses armements, et son entrée en lice eut forcé cette armée à un recul très fâcheux pour les opérations ultérieures; l'armée russe, après Eylau, était intacte et attendait des renforts. Il était urgent d'obtenir un résultat avant leur arrivée. Napoléon l'essaya en proposant la paix à Frédéric-Guillaume; mais celui-ci refusa car, le 28 Janvier, il avait signé avec l'Angleterre un traité d'alliance et de subsides, et se préparait en outre à signer la Convention de Bartenstein avec le Czar Alexandre (26 Avril). L'Angleterre adhéra à cette Convention, et porta, le 27

Juin, par un nouveau traité, à un million de livres. sterling le subside promis à Frédéric-Guillaume. On était à Tilsitt.

Dans l'intervalle l'Amiral Duckworth avait échoué dans sa tentative sur Constantinople grâce à l'énergie du général Sébastiani, et l'Autriche avait vainement essayé de faire des ouvertures de médiation près des Puissances belligérantes, ce qui lui avait attiré cette réponse du Roi de Prusse :

Sa Majesté Impériale se persuadera sans peine que le noble but qu'elle s'est proposé en offrant sa médiation serait atteint plus tôt et mieux rempli par son accession à la Convention de Bartenstein que par l'emploi de ses bons offices.

Napoléon pouvait donc reprendre sans inquiétude sa marche en avant; le 24 Mai, Dantzick capitulait; le 14 Juin, l'armée russe succombait à Friedland et se réfugiait derrière le Niémen, en face de Tilsitt où Napoléon arrivait le 19 Juin, tandis que Soult s'emparait de Koenigsberg. C'était le moment qu'avait choisi le nouveau Ministère anglais pour participer effectivement à la guerre sur terre en s'engageant, avec la Suède, par la Convention du 17 Juin, à envoyer 10 000 Anglo-Hanovriens, sous le commandement de Lord Cathcart, dans la Poméranie Suédoise. Mais un article séparé qu'il importe de signaler dès maintenant s'exprimait ainsi :

On est convenu que dans le cas où des circonstances rendraient inexécutable le but de cette Convention ou que S. M. Britannique jugeât nécessaire de rappeler ses troupes de la Poméranie Suédoise, Elle ne sera nullement empêchée par l'obligation de cette Convention de donner les ordres qu'on jugera convenables pour changer la destination de ces troupes mises maintenant sous les ordres de S. M. Suédoise.

Les circonstances et la nécessité devaient bientôt

1. MM. Perceval., Castlereagh et Canning, amis et disciples de Pitt.

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