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leyrand, le fit en termes convenables mais repoussa toute négociation. La guerre devait continuer. Napoléon était prêt.

« Les alliés avaient fait des affaires d'Italie une question de paix ou de guerre. Cette question il la tranche d'une main ferme. Il jette audacieusement à ses ennemis les gages du combat. On veut l'arracher de l'Italie; il choisit ce moment pour y étendre, pour y affermir sa domination. A Vienne, à Pétersbourg, à Berlin, on affecte de craindre qu'il ne réunisse sur sa tête les deux couronnes de France et de Lombardie; on s'inquiète du sort de Gênes, de Parme, de Lucques: il va répondre à toutes ces sollicitudes. La couronne de Lombardie, il la placera sur sa tête1; Gênes, Parme et Plaisance, il les incorporera à son empire2; Lucques et Piombino, il en disposera en faveur de sa sœur Elisa3; s'il plaît à l'Autriche et à la Russie de chercher dans ces actes des prétextes de guerre, soit : une rupture franche et prompte vaut mieux qu'un état prolongé d'incertitudes et d'angoisses: il est préparé à tous les évènements. »

L'alliance des Puissances ennemies de la France se cimentait de plus en plus, surtout depuis que Pitt, le 18 Février, avait demandé au Parlement un subside de 5 millions sterling pour des « usages continentaux. »

Par son Traité du 14 Janvier, la Suède s'était liée

1. 15 Mars 1805: Audience aux délégués italiens qui viennent lui offrir la couronne. 18 Mars L'Empereur annonce au Sénat son avènement au trône d'Italie. Couronnement à Milan.

26 Mai

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à la Russie; cette dernière Puissance se liait à son tour à l'Angleterre par le Traité du

30 Mars

11 Avril

Les Puissances coalisées se proposaient d'obtenir et d'assurer :

a. L'évacuation du Hanovre et du Nord de l'Allemagne ;

b. L'indépendance des Républiques de Hollande et de Suisse ;

c. Le rétablissement du Roi de Sardaigne en Piémont avec un arrondissement aussi considérable que les circonstances le permettraient;

d. La sûreté future du royaume de Naples et l'évacuation entière de l'Italie, y compris l'île d'Elbe ;

e. L'établissement d'un ordre de choses en Europe qui garantisse efficacement la sûreté et l'indépendance des divers Etats et présente une barrière solide contre des usurpations futures.

Pour atteindre ces buts divers, les deux Puissances, qui comptaient sur le concours de la Prusse, pensaient réunir 500 000 hommes dont 250 000 fournis par l'Autriche, 115 000 par la Russie, le reste par la Suède, Naples, le Hanovre, la Prusse et les petites. Principautés d'Allemagne. La Prusse voulant rester neutre, le contingent fut porté à 400 000 hommes pour lesquels l'Angleterre s'engageait à payer 1 250 000 livres sterlings par 100 000 hommes, mais à la condition que l'Autriche et la Suède commenceraient la guerre dans le délai de quatre mois à dater du jour de la signature du traité. Le délai fut étendu jusqu'à la fin de l'année 1805.

Par un sixième article séparé, annexé au traité, les Puissances s'entendaient sur les principes.

Ces principes sont, disait l'article, de ne gêner nullement le vœu national en France relativement à la forme du Gouvernement, ni dans les autres pays où les armées combinées viendraient à agir; de ne s'approprier avant la paix aucune des conquêtes qui pourraient être faites par l'une ou l'autre des parties belligérantes et de ne prendre possession des villes et territoires qui seraient arrachés à l'ennemi commun qu'au nom du pays ou des Etats auxquels ils appartiennent de droit reconnu, et dans tout autre cas au nom de tous les membres de la Ligue; enfin, de rassembler à l'issue de la guerre un Congrès général pour discuter et fixer sur des bases plus précises qu'elles n'ont pu malheureusement l'être jusqu'ici les prescriptions du droit des gens et d'en assurer l'observation par l'établissement d'un système fédératif calculé sur la situation des différents Etats de l'Europe.

C'était, comme on le voit, le programme du Congrès

de Vienne.

Le 9 Août, l'Autriche adhéra au Traité du 11 Avril dont, elle avait d'ailleurs discuté les dispositions, mais qu'elle n'avait pas voulu signer parce qu'elle n'y trouvait pas assez d'avantages pécuniaires et parce qu'elle ne se sentait pas suffisamment prête.

La Troisième Coalition était fondée; l'Angleterre était sauvée Pitt n'avait plus à craindre les 167 000 hommes de l'Armée d'Angleterre, les 2 200 bâtiments de transport dont 1 300 armés de 3 000 canons, qui devaient porter la terreur dans la Grande-Bretagne : d'ailleurs l'impéritie de Villeneuve avait aidé nos ennemis, et Napoléon, « qui ne pouvait être partout», se voyait forcé de marcher à la conquête de l'Europe Continentale, et donnait, le 28 Août, à ses corps d'armée les ordres de départ pour Ulm, Vienne et Austerlitz.

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CHAPITRE IX

DÉCRET DE BERLIN

Fin de la Troisième Coalition. Mort de Pitt.

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Réponse de l'An

tions pour la paix. Traités entre la France et la Prusse. Mesures prises par celle-ci contre l'Angleterre. gleterre Blocus de l'Ems, du Weser, de l'Elbe, de la Trave; Embargo sur les navires prussiens. Ordre du Conseil du 16 Mai 1806 ordonnant le blocus des ports depuis l'Elbe jusqu'à Brest. Ordre du Conseil concernant la Baltique. L'Angleterre et la Suède déclarent la guerre à la Prusse. Etablissement de la Confédération du Rhin. Espérances de paix. Mission secrète

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de Lord Lauderdale. Désaveu de M. d'Oubrill. La Prusse se déclare contre la France. Quatrième Coalition. Ecrasement de la Prusse Etat des relations des Puissances maritimes avec la France et l'Angleterre Etats-Unis; Russie; Suède; Prusse ; Danemark; Autriche; Turquie; Rome; Naples; Espagne. Décret de Berlin, 21 Novembre 1806. Portée de ce Décret. Nécessité de l'alliance russe.

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L'armistice de Sarutschitz et le Traité de Presbourg mirent fin, malgré Trafalgar, à la Troisième Coalition, ou mieux ils en séparèrent l'Autriche, car l'Angleterre et la Russie restaient entières et s'apprêtaient à entraîner la Prusse.

Cependant, le 21 Janvier 1806, la mort touchait Pitt, et ce grand Anglais s'endormait pour toujours, malheureux et déplorant le sort de son pays, au moment où la guerre maritime allait prendre un essor et une violence inouïs jusque-là. Le nouveau

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