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évacuer l'Electorat de Hanovre et les embouchures de l'Ems et du Weser. De son côté le Roi de Prusse engagea le Danemark à évacuer Hambourg et Lubeck; et, avec son appui, le Prince de Hesse et Sir James Crawford signèrent, le 7 Mai, une Convention d'évacuation qui fut exécutée le 23 Mai. La Prusse n'évacua l'Electorat qu'après la ratification des préliminaires de paix entre la France et l'Angleterre, le rer Octobre 1801.

La Russie leva l'embargo sur les navires anglais, le 18 Mai; la Suède en fit autant le 19 Mai; par la Convention du 28 Mai, le Danemark révoqua les mesures prohibitives prises contre l'Angleterre. Celleci, à son tour, leva l'embargo sur les navires russes, danois et suédois, le 4 Juin.

Des négociations étaient entamées entre l'Angleterre et la Russie. Elles aboutirent à la Convention du juin 1801, signée à Saint-Pétersbourg par le Comte de Panin et Lord Saint-Helens, et suivie des Articles additionnels de Moscou que rédigèrent le prince de Kourakin, le Comte de Kotschoubey et Lord Saint Helens.

Par cette Convention la Russie déshonorait son Pavillon et s'engageait à faire partager ce déshonneur au Danemark et à la Suède. En effet, il y était dit:

I" Que la propriété ennemie serait confiscable à bord des navires neutres ;

2o Que la visite des navires sous convoi était légitime mais qu'elle ne devrait s'effectuer que par les bâtiments de guerre belligérants et non par les corsaires: le croiseur pouvant toujours, malgré la régularité des papiers, s'il a de justes motifs de soupçons, procéder à des recherches et interroger l'équipage

en présence d'un officier du convoi, saisir et emmener les navires marchands qu'il a de justes et suffisantes raisons pour détenir.

On réservait comme seul droit du chef du convoi d'envoyer un de ses officiers pour accompagner les navires saisis;

3o Que la visite devait se faire hors de la portée du canon, à moins que l'état de la mer ou le lieu de la rencontre ne nécessitassent un plus grand rapprochement.

L'Angleterre parut adopter les principes des Neutres quant au blocus; on inséra dans la Convention la clause de la Neutralité Armée :

On n'accorde cette dénomination qu'au port où il y a par la disposition de la puissance qui l'attaque avec des bâtiments arrêtés et suffisamment proches....

mais, par un de ces procédés ordinaires à l'Angleterre, elle fit changer la particule et par la particule ou, ce qui changeait totalement le sens de la phrase, et consacrait absolument son système des blocus fictifs.

Après d'inutiles efforts pour obtenir des modifications à ce traité le Danemark et la Suède durent subir la loi de la force. Au mois de Mars 1802 les deux Puissances y accédèrent.

Ce traité équivalait à une déclaration de l'asservissement des mers et à la reconnaissance de la domination britannique, et il était d'autant plus honteux que, même après la Convention de Copenhague, l'Angleterre n'avait pas partie gagnée, et que, dans sa situation, elle n'avait pas le droit d'espérer un tel succès. « Le triomphe de l'Angleterre était complet. sur aucun point son orgueil n'avait fléchi: ses prétentions restaient entières. Les Neu

tres se trouvaient de nouveau soumis à toutes les tyrannies de son Code maritime, ou plutôt il n'y avait plus de neutres, elle possédait seule, sans partage, la dictature de la mer1 ».

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CHAPITRE VII

PAIX D'AMIENS

L'Angleterre et la France.

Négociations pour la paix.

Inten

tions du Cabinet anglais. Lettre de Lord Malmesbury à Lord Grenville. Conduite de Bonaparte.

Projet d'Armistice naval. Négociations, Leur rupture après la mort de Paul Ir. Efforts du Premier Consul pour tirer l'Espagne de sa torpeur. Expéditions de Portugal. Traité du 6 Septembre.

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- Premiers Echecs de Nelson contre la flottille.

Perte de l'Egypte. Reprise des négociations. - Signature des Préliminaires de Londres le 1

Octobre 1801.

en Angleterre. Attitude du Parlement.

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Effet sur les esprits Bonaparte régularise la situation de la France avec les autres Puissances. Fondation de la République Italienne: Bonaparte en est nommé Président. - Négociations d'Amiens. La paix est signée le 27 Mars 1802. - Accueil qui lui est fait en Angleterre et en France. - Le Droit maritime International n'y gagne rien.

L'Angleterre se trouvait alors seule en face de la France le Traité de Lunéville du 9 Février 1801 la privait de l'alliance de l'Autriche; et, si la Russie avait abandonné la Ligue des Neutres et signé son Traité du 17 Juin elle n'était pas disposée à envoyer ses armées contre la France.

Quel parti allaient prendre les Puissances belligérantes? Depuis 1793 elles avaient plus d'une fois entamé des pourparlers, des négociations, qui avaient toujours échoué parce que les prétentions réciproques étaient incompatibles. D'ailleurs, jusqu'alors,

le Cabinet anglais avait toujours été beaucoup plus désireux de faire croire à la nation qu'il voulait la paix et que la France ne la souhaitait pas que de la vouloir réellement. Une lettre de Lord Malmesbury à Lord Grenville, après l'échec des négociations commencées à Lille, nous révèle le véritable état d'esprit de la Cour de Londres et de ses envoyés, et les dispositions qui alors et plus tard animèrent les négociateurs anglais : « Il convient peut-être, disait-il, de rappeler en ce moment mon premier voyage à Paris, car ici tout se tient, tout fait ensemble. A cette première époque on ne se donna guère la peine de prouver à la nation anglaise qu'on voulait sérieusement la paix. En dernier lieu on l'a montré un peu plus sans la vouloir davantage....

Tant de plaintes, tant de mécontentements, surtout la nécessité d'obtenir de l'argent pour la guerre qu'on voulait, tout cela valait bien qu'on fit ou plutôt qu'on montrât quelques efforts pour la paix qu'on ne voulait pas.

Ainsi, avoir l'air de désirer la paix sans la vouloir et de détester la guerre en la désirant sincèrement, tel était le problème que M. Pitt avait à résoudre aux yeux de l'Angleterre.

Vous vous rappelez ces lettres si éloquentes à la fois et si ingénieuses où Pascal a frappé d'un ridicule ineffaçable tant d'odieuses subtilités, tant d'inepties théologiques. Vous vous souvenez de ce pouvoir avec lequel on ne peut rien, de cette grâce suffisante qui ne suffit pas et de toutes ces contradictions de l'Ecole relevées avec un si bon comique. Eh bien! c'est tout cela presque littéralement que l'on re

trouve ici....

Le lieu de la seconde négociation fixé à Lille, j'y

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