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du Gouvernement anglais de prétextes futiles; il ne voulait pas conquérir l'Electorat mais l'occuper à titre de dépôt pour empêcher les Russes ou les Français de s'en saisir eux-mêmes.

CHAPITRE VI

BATAILLE DE COPENHAGUE.

ASSASSINAT DE PAUL Ier.

Coup d'œil sur la situation de l'Europe. Armements de la Ligue

du Nord. Mesures prises par l'Angleterre.

la victime choisie. gat, le 20 Mars 1801. Passage du Sund, le

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port.
2 Avril.

des Danois.

Le Danemark est Arrivée de la flotte anglaise dans le Catté

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Envoi de M. Vansittart à Copenhague.

Mars.

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devant Copenhague. Description des abords maritimes de ce Manoeuvre hardie proposée par Nelson. Il l'exécute le Faiblesse des positions danoises. Défense énergique Signal de l'Amiral Parker. Nelson va reculer mais envoie par un Parlementaire une lettre aux Danois. Succès de son stratagème. Convention d'Armistice du 9 avril. Assassinat de Paul Ier. Caractère de ce Prince. Détails du Paul I est prévenu. Sa mort dans la nuit du 23 au Le Grand Duc Alexandre prend le pouvoir et l'exerce dans le sens anglais. Attitude du Premier Consul. Dislocation de la Ligue du Nord. Conventton du juin 1801, entre l'Angleterre et la Russie. La Russie déshonore son pavillon. Triomphe de l'Angleterre.

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On ignorait encore ces projets en Angleterre quand l'Amiral Parker et le Vice-Amiral Nelson firent l'expédition de Copenhague.

Mais avant de la raconter il y a lieu de jeter un coup d'œil sur la situation de l'Europe, et nous allons emprunter à M. Armand Lefebvre quelques pages de son livre si remarquable.

« La France avait pris une part très active à la

formation de la Ligue du Nord. Ses succès en Allemagne et en Italie et le traité de Lunéville lui avaient donné dans toutes les Cours un ascendant irrésistible. Partout où elle faisait entendre sa voix, à Copenhague, à Stockolm, à Berlin, à St-Pétersbourg, on l'écoutait avec déférence, l'on s'empressait de suivre ses conseils. Paul Ier s'était livré sans réserve à Bonaparte. Il avait fait placer son buste dans son palais impérial... Une correspondance s'était établie entre eux, et leur imagination se donnant carrière, ils ébauchaient dans leurs lettres intimes la conquête du monde...

Jamais à aucune époque de son histoire, la GrandeBretagne ne s'était trouvée placée dans une situation aussi périlleuse. Naguère encore elle marchait à la tête d'une ligue formidable et aujourd'hui tous ses alliés lui faisaient défection. Les uns se retiraient du champ de bataille, humiliés et vaincus; les autres embrassaient ouvertement la cause de ses ennemis, lui fermaient leurs marchés et leurs ports et armaient contre elle leurs côtes et leurs flottes. Elle était seule, sans appui, sans alliés, exposée aux ressentiments de toutes les puissances maritimes. La France, débarrassée de la guerre continentale, allait rassembler sur les côtes de l'Océan toutes ses armées, appeler à son aide toutes les marines du Nord et du Midi, et tenter peut-être de porter le fer et la flamme dans les murs de Londres.

A la vue de ce péril immense et si nouveau pour lui, le peuple anglais se sentit ému et troublé. Atteint dans ses spéculations par les mesures qui lui fermaient presque tous les marchés du continent il poussa un cri de détresse et implora la paix. Pitt lui même, malgré la fermeté de son âme, fléchit sous

l'ascendant d'une fortune à laquelle rien ne résistait... Il prit prétexte d'un dissentiment qui s'était élevé entre le Roi et lui sur la question des Catholiques d'Irlande, et le 8 Février, la veille même du jour où fut signé le traité de Lunéville, il donna sa démission ainsi que ses collègues Dundas et Lord Grenville. Il quitta le pouvoir en homme qui faisait encore les destinées de son pays, et désigna luimême ses successeurs, qui furent tous choisis dans les rangs de la majorité. M. Addington, nommé chancelier de l'Echiquier, et Lord Hawkesbury, Ministre des affaires étrangères, étaient tous deux ses amis et ses partisans. »

Aussi exécutèrent-ils avec énergie le plan de Pitt contre la Ligue du Nord.

Celle-ci armait avec activité. La Russie avait douze vaisseaux de ligne mouillés à Revel; la Suède en avait sept à Carlscrona; le Danemark en avait autant à Copenhague, et ces trois Puissances pouvaient même porter leur flotte jusqu'à quarante vais

seaux.

L'Angleterre qui avait déjà une escadre dans la Méditerranée, une autre devant Cadix, une autre devant Brest, une autre enfin devant le Texel, n'avait pas perdu un instant, et, tandis que les membres de la Ligue perdaient leur temps et ne s'accordaient pas sur les opérations à exécuter, le 12 Mars elle rassemblait à Yarmouth une flotte de 50 voiles dont 17 vaisseaux de ligne avec 10,000 hommes de troupes de débarquement.

Contre qui allaient se porter ces forces?

Le Danemark, on a pu le constater, était de tous les membres de la Ligue le plus énergique dans ses réclamations, le plus fier de l'indépendance de son

pavillon, mais il en était en même temps le plus faible et le plus rapproché des coups de l'Angleterre. Or cette Puissance a toujours montré le cas qu'elle faisait des droits des faibles, en s'attaquant à eux de préférence. Elle ne pouvait en cette occasion manquer à ses traditions séculaires. Le Danemark vit donc les forces rassemblées à Yarmouth s'avancer contre lui tandis qu'à Londres on endormait son Ambassadeur en lui donnant satisfaction pour les incidents de Norwège.

Le 20 Mars la flotte arrivait dans le Cattégat, et un envoyé anglais, M. Vansittart, allait à Copenhague porter un ultimatum: il demandait la rupture des engagements avec la Russie, le libre passage du Sund pour les vaisseaux anglais, et la renonciation formelle du Danemark au droit de faire convoyer ses bâtiments de commerce.

Le Gouvernement danois répondit en s'apprêtant à combattre et en envoyant à Hambourg le Prince de Hesse (29 Mars).

M. Vansittart avait rejoint la flotte anglaise et avait prévenu l'Amiral Parker que la flotte russe était encore à Revel et la flotte suédoise à Carlscrona. L'Amiral voyait donc sa mission facilitée qui était de détacher le Danemark de la Ligue en agissant par la crainte ou par l'effet d'un bombardement, de pénétrer ensuite dans la Baltique et d'attaquer successivement les flottes suédoise et russe.

Le 26 Mars, la flotte anglaise voguait vers le Grand Belt, mais des accidents arrivés à quelques bâtiments légers déciderent l'Amiral à passer le Sund malgré les difficultés de l'entreprise. En effet, le Sund a 4,480 mètres entre Cronenbourg et la côte suédoise, et sa plus grande profondeur est à 2,920

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