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Pays-Bas prirent, à la majorité des suffrages de Gueldre quatre Provinces contre trois (Zeelande

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Utrecht), une résolution touchant leur accession au système, et leur acte d'accession fut signé le 1781.

24 Décembre

3 Janvier

Mais déjà l'Angleterre, sur le simple avis des négociations engagées dans ce but, avait déclaré la guerre aux Provinces-Unies par le Manifeste du 20 Décembre 1780. L'acte d'accession n'étant pas signé, et l'Angleterre ayant coloré son attaque du prétexte de la non-exécution d'un traité d'alliance, il s'éleva la question de savoir si la Déclaration des ProvincesUnies, déclaration aux Puissances portant accession aux Conventions de la Neutralité Armée qui avait précédé l'acte authentique, devait être envisagée comme un droit aux secours réclamés des Cours de Saint-Pétersbourg, de Copenhague et de Stockolm. La Russie et la Suède offrirent leur médiation aux Etats-Généraux. L'Angleterre refusa (le 18 Septembre 1781) d'entrer dans cette voie; et la guerre continua entre elle et les Provinces-Unies.

Pendant ce temps la Prusse signait une Convention d'adhésion avec la Russie, le 8 Mai 1781; S. M. l'Empereur des Romains signait un traité, le 10 Juillet 1781. Enfin, le 13 Juillet 1782 la Reine de Portugal; le 10 Février 1783, le Roi des Deux Siciles, adhéraient à la Ligue par des traités particuliers.

Ainsi, au commencement de l'année 1783, la Neutralitè Arméc comprenait la Russie, le Danemark, la Suède, la Prusse, l'Empire, le Portugal, les Deux Siciles, et avait reçu l'assentiment de la France, de l'Espagne, de la Hollande et des Etats-Unis. Dans ces conditions l'Angleterre devait céder. Elle céda, mais avec quelle amertume, avec quels regrets de

se voir obligée de se soumettre momentanément à l'observation des principes reconnus par toutes les Puissances!

« On sait assez, s'écriait vingt ans plus tard l'un des ministres anglais, on sait assez dans quelle vue hostile on tenta, en 1780, d'ÉTABLIR UN NOUVEAU CODE DES DROITS MARITIMES et de soutenir par la force un SYSTÈME D'INNOVATIONS nuisibles aux plus chers intérêts de l'Empire britannique. »

Elle céda, mais sans renoncer à aucune de ses prétentions; elle se contenta de se relâcher dans leur exécution; veilla à ne donner lieu à aucune plainte de la part des Puissances neutres confédérées; elle endormit la surveillance des nations intéressées, conclut enfin la paix à Versailles, et attendit que celle-ci, en mettant fin aux intérêts coalisés, dénouàt les liens de la Neutralité Armée.

CHAPITRE III

TRAITÉ DE MORTFONTAINE

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La Révolution française. - Attitude des Puissances européennes. Influence de l'Angleterre. Triomphe de ses principes. Elle entraîne les Etats-Unis. Traité secret du 19 Novembre 1794. Représailles du Directoire. Revirement des Etats-Unis. Le Directoire veut se mêler de leurs affaires intérieures. Loi du 18 Janvier 1798. Erreur du Directoire. Prêt de 48 Millions. — Rupture définitive entre les Etats-Unis et la France. Situation critique de la France en face de la Deuxième Coalition. Batailles de Zurich et de Castricum. Défection de Paul Ir. Le Directoire fait des avances aux Etats-Unis. Envoi de trois Plénipotentiaires Américains. Chute du Directoire. Bonaparte,

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Premier Consul. Manifestations à l'occasion de la mort de Washington. Nomination de trois Plénipotentiaires Français. Conférences de Mortfontaine. - Traité du 30 Septembre 1800.

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La Nudité Armée, comme finit par l'appeler l'Impératrice Catherine elle-même, qui, pour faire un mot, dénigra l'œuvre si libérale qu'elle avait conçue et menée à bien, ne survécut pas à la guerre qui l'avait fait naître. D'ailleurs les peuples de l'Europe allaient avoir des préoccupations plus graves; l'effondrement d'une monarchie séculaire allait faire trembler sur leurs trônes tous les princes affolés; d'autres intérêts, d'autres passions allaient envahir la scène du monde.

Quand la Révolution Française cut parcouru les

premières étapes de sa route glorieuse et sinistre ; quand, après la chute du Roi Louis XVI et sa mort sur l'échafaud, toutes les nations menées par leurs Princes voulurent venger cette mort et raffermir les Couronnes chancelantes; quand enfin le despotisme voulut combattre les précieuses libertés proclamées par la France, l'Angleterre ne resta pas en arrière dans cette lutte contre la liberté : elle devait cela à ses agissements, à ses opinions séculaires.

Profitant de l'animosité qui armait contre la France les armées des grandes Puissances, mettant à profit le temps où les armées autrichiennes, prussiennes, espagnoles et piémontaises envahissaient nos frontières, elle ruinait nos colonies, prenait Toulon, soulevait nos provinces de l'Ouest, et, désormais sans rivale sur mer, car nos vaisseaux étaient privés de chefs expérimentés, elle ne vit plus de bornes à son ambition et fit accepter et consacrer ses doctrines oppressives en matière de navigation. Toutes les prétentions auxquelles elle avait tacitement renoncé sous la pression de la Neutralité Armée, elle les reprit en les aggravant. Bien plus, elle parvint à entraîner à sa suite les Etats-Unis pour lesquels la France venait de lutter, pour lesquels elle avait donné son sang et ses vaisseaux. « Certes, dit Armand Lefebvre, la France avait le droit de compter qu'au moment où l'Europe était liguée, pour l'affamer et l'asservir, les Américains ne la trahiraient pas dans sa détresse. Elle avait trop auguré de ce peuple de marchands. Ils furent ingrats et lâches. Les fautes de la Convention ne les justifient point. Ce que la Suède, ce que le Danemark ne voulurent jamais faire, ils le firent: ils cédèrent à l'appât des gains immenses que leur offrait la vente de leurs

cotons sur les marchés anglais, et ils abaissèrent aux pieds de leurs anciens maîtres la dignité et l'indépendance de leur pavillon'. »

Aujourd'hui, après le nouvel exemple de l'Italie, il y a tout lieu de penser que la France ne s'évertuera plus à donner aux peuples leur indépendance.

Cependant, le 22 Avril 1793, Washington avait déclaré que les Etats-Unis resteraient neutres dans la guerre entre la France et l'Angleterre ; que leur devoir et leur intérêt était de « conserver leur impartialité et leurs relations d'amitié avec les deux puissances belligérantes »; et avait engagé tous les citoyens à « s'abstenir de tous actes d'hostilité envers l'une ou l'autre des parties. »

Le 5 Juin une loi fut promulguée définissant la neutralité et l'assurant. Mais le 19 Novembre 1794 les Etats-Unis signaient avec l'Angleterre un traité secret par lequel ils admettaient les principes suivants, en contradiction avec ceux contenus dans les traités du 2 Février 1778 avec la France, et du 10 Septembre 1785 avec la Prusse :

La contrebande de guerre était divisée en deux catégories l'une, absolue, comprenant la contrebande ordinaire, et en plus, les munitions navales; l'autre, appelée contrebande par accident, comprenant les vivres, et tout ce que le belligérant veut prohiber; ces dernières marchandises n'étaient pas soumises à la confiscation, mais payées au propriétaire neutre un ordre du Conseil britannique avait prohibé le commerce des blés, farines et autres vivres avec la France;

1. Armand Lefebvre. - Histoire des Cabinets de l'Europe pendant le Consulat et l'Empire.

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