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Carpite nunc tauri de septem montibus herbas,

Dum licet hic magnæ jam locus urbis erit.

36. Ces efféminés qui se grattent la tête avec un seul doigt, v. 133; comme les femmes qui craignent de déranger leur coiffure. On a fait ce reproche à Jules César et à Pompée. Il paraît même que Juvénal fait allusion à ce dernier, et qu'il a imité ce qu'en a dit un poète nommé Calvus :

Digito caput uno

Scalpis, quid credas hunc sibi velle? virum?

Sénèque a mis l'habitude de se gratter la tête avec un doigt au rang des signes les plus manifestes de luxure et d'impudicité : Impudicum et incessus ostendit, et manus mota, et unum interdum responsum, et relatus ad caput digitus, etc. On peut voir dans Sénèque le père (Controvers., xIx) que uno digito scalpit caput était passé en proverbe, pour dire mollis et pathicus.

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37. Máche seulement des herbes stimulantes, v. 134. Quelle que fût la plante appelée eruca, on ne saurait, d'après le témoignage des anciens, douter de son effet. Venerem revocans eruca morantem. — Voyez MARTIAL, lib. 111, epigr. 75.—Aviditas coitus putatur ex cibis fieri, sicut viro eruca, pecori cœpe. Enfin, on lit dans Columelle: Excitet ut Veneri tardos eruca maritos. Ovide avertit cependant que l'usage en était pernicieux : Nec minus erucas aptum est vitare salaces. (De Remed. Amor.)

38. Offre cette riante perspective, etc., v. 135. Je ne vois pas comment Dusaulx liait les idées, en traduisant : Enseigne ta recette aux favoris de la Fortune: mon destin est de vivre aux dépens de mes flancs. C'est précisément parce que Nevolus doit vivre aux dépens de ses flancs, que la recette de Juvénal lui est nécessaire. Je crois qu'exempla se rapporte, non pas à erucis imprime dentem, mais à undique convenient, etc, Juvénal promet à Nevolus de nombreux et riches protecteurs. Nevolus lui répond que cette brillante perspective ne convient qu'à ceux qui sont favorisés de la fortune (hæc exempla para felicibus). Pour lui, qu'il tire de ses pénibles services de quoi fournir aux indispensables besoins de la vie (si

pascitur inguine venter), c'est le seul vœu qu'il forme; les Parques qui filent sa vie seront contentes (mea Clotho et Lachesis gaudent). Stace a employé de même Clotho pour vita, Silv. v. 504 :

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39. Mais telles cependant qu'elles m'eussent fait noter du censeur Fabricius? v. 142. Nevolus ne désire point ici la façon, mais le poids. Fabricius Luscinus nota Cornelius Rufinus, personnage consulaire, et qui avait dignement exercé la dictature; il le nota, parce qu'il possédait plus de dix livres pesant d'argenterie.

40. Il me faudrait encore....... ..... un statuaire expéditif, v. 146. L'insensé Nevolus désire d'avoir à ses gages, comme les riches amateurs de son temps, l'un de ces artistes grecs qui venaient chercher fortune à Rome. On sait avec quel succès la sculpture était pratiquée en Grèce, où elle semble avoir pris naissance. Bientôt on y fit un si grand commerce de statues, que, selon Philostrate, on en chargeait des navires entiers. Cela prouve seulement que les sculpteurs grecs étaient en grand nombre et très-expéditifs. Mais le texte porte : « Je voudrais avoir quelqu'un qui me fit promptement « plusieurs ou beaucoup de figures. » Qui multas facies fingat cito. Le mot fingat, qui signifie quelquefois jeter en moule, m'a fait soupçonner qu'il pourrait bien être question ici de ceux qui coulaient du plâtre dans des moules, et qui, par ce procédé dont j'ignore la date, pouvaient en peu de temps faire plusieurs figures.

SATIRE X.

LES VOEUX.

SATIRA X.

Vota.

OMNIBUS in terris, quæ sunt a Gadibus usque
Auroram et Gangen, pauci dignoscere possunt
Vera bona, atque illis multum diversa, remota
Erroris nebula. Quid enim ratione timemus

Aut cupimus? quid tam dextro pede concipis, ut te
Conatus non pœniteat, votique peracti?
Evertere domos totas optantibus ipsis

Di faciles. Nocitura toga, nocitura petuntur
Militia. Torrens dicendi copia multis

Et sua mortifera est facundia. Viribus ille
Confisus periit admirandisque lacertis.

Sed plures nimia congesta pecunia cura
Strangulat, et cuncta exsuperans patrimonia census,
Quanto delphinis balana Britannica major.
Temporibus diris igitur, jussuque Neronis
Longinum et magnos Senecæ prædivitis hortos
Clausit, et egregias Lateranorum obsidet ædes
Tota cohors: rarus venit in cœnacula miles.
Pauca licet portes argenti vascula puri,

Nocte iter ingressus, gladium contumque timebis,

SATIRE X.

Les vœux1.

ARCOUREZ la terre depuis Cadix jusqu'au Gange, voisin des portes de l'Aurore, vous trouverez peu d'hommes capables de discerner les vrais biens des maux réels 2; car enfin la raison règle-t-elle nos craintes? Qui jamais conçut un projet sous des auspices assez heureux pour ne s'être pas repenti de l'entreprise et du succès? Les dieux trop faciles ont souvent ruiné des familles entières, en exauçant leurs désirs. A la ville ou dans les camps, nous n'adressons au ciel que de funestes vœux. Plus d'un orateur fut victime de sa propre éloquence. Milon périt pour avoir trop compté sur la vigueur de son bras. Mais ce qui est plus dangereux que tout le reste, c'est la possession de ces trésors qui ont déjà coûté tant de soucis, de ces immenses revenus qui surpassent les autres fortunes autant que la baleine de l'Océan britannique surpasse les dauphins3. Témoin ces jours funèbres, où, par l'ordre de Néron, une farouche cohorte envahit la maison de Longinus, les vastes jardins du trop riche Sénèque 4 et le palais magnifique de Lateranus. Le soldat assiége rarement la cabane du pauvre. Voyagez-vous la nuit avec le moindre vase d'argent, il vous faudra craindre le glaive d'un assassin; l'ombre d'un roseau agité au

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