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Univ. Library, Univ. Calif., Santa Cruz

DC

D'UN

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L'étudiant en médecine. M. Ch. de Rémusat.

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Neuf saignées.

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- Une

Mes matinées dans les hôpitaux.- Un éléphant -150 nouveau-nés.—200 nour-
rices. MM. Andral et Bouillaud pour concurrents.
portière sauvée. Grandeur et décadence. L'hygiène de l'ouvrier et du riche.
-L'art de vivre longtemps. La Revue de Paris.- Lettres de M. Alexandre
Dumas, de madame G. Sand, de M. Eugène Sue, de Balzac et de M. Lamartine.

-

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L'Opéra. Deux lettres du Prince-Président de la République. Mon ami Rosman et M. Thiers. Lettre d'un ancien ministre sur les dangers de l'éloge. Le hasard et les succès.

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Il s'est rencontré de tout temps, dans la bourgeoisie de Paris, des hommes d'humeur libre, souvent d'esprit fin et railleur, observateurs sagaces, ayant pu voir les hommes et les choses d'assez près, familièrement.

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Dès le temps de Charles VI et de Charles VII, tel bourgeois de Paris tenait son journal, registre des événements auxquels il assistait. A la fin du seizième siècle, pendant les troubles de la Ligue et sous le règne de Henri IV, le Parisien L'Estoile prenait note des faits qui se produisaient sous ses yeux, et peignait avec finesse et vérité la physionomie des hommes de son temps. Sous la Fronde se révèlent, comme spirituels conteurs, les Patru, les Tallemant des Réaux; Tallemant des Réaux surtout s'est plu à recueillir dans de nombreux volumes, avec cette passion que donne une narquoise et licencieuse curiosité, toutes les historiettes, tous les commérages de société, sur les personnages célèbres de cette époque, et dans ses récits, il sait donner des marques de droit et solide jugement.

Depuis la Fronde, la race des bourgeois de Paris observateurs et chroniqueurs ne s'est pas interrompue. La Société de l'Histoire de France a, dans ces dernières années, jugé digne d'une réimpression le Journal historique et anecdotique de l'avocat Barbier, sous le règne de Louis XV.

Loin de toute affaire et voulant essayer de raconter ce que j'ai vu d'assez près, choses et hommes, depuis quarante années au moins (je suis né le 5 avril 1798), je dois

d'abord me placer devant mes lecteurs pour leur dire qui

JE SUIS.

Nommé au concours, en 1821, premier interne des hôpitaux, je fus reçus docteur-médecin en 1823 à la Faculté de Paris; je consacrai à l'étude de la médecine de longues années.

Quelle vie pleine d'émotions et d'intérêt que celle d'un étudiant en médecine ! Ces confraternités, ces associations improvisées autour d'une table de dissection; ces voyages par bandes pour l'étude de la botanique; ces rencontres de nombreux condisciples, dans les hôpitaux, autour du lit des malades et aux cours variés de la journée (M. Charles de Rémusat, de l'Académie Française, suivait assidûment avec nous le cours de chimie de M. Thénard); l'étude presque involontaire du caractère, de l'esprit, du savoir, du talent des professeurs : esprit, savoir, talent de qualité et de portée bien diverses; l'étude presque involontaire des aptitudes, des ambitions et de l'avenir des nombreux camarades d'amphithéâtre et de concours; les révélations toujours nouvelles de l'observation et de la science: tout cela remplit la longueur des jours et sert de garde-fou à cette fièvre chaude qu'on appelle la jeunesse.

Je me rendais en hiver de la rue du Bac à la Pitié, dès cinq heures du matin. La grande affaire pour moi était, afin de choisir, d'arriver avant la voiture qui prenait dans tous les hôpitaux de Paris les cadavres non réclamés par

les familles. Mon scalpel préparait pour mes associés la leçon du jour, et nous ne quittions l'amphithéâtre qu'a près midi.

Pendant une heure, nous allions respirer l'air plus pur du Jardin-des-Plantes, tout en causant de botanique, d'anatomie comparée; nous fûmes un jour requis pour collaborer à la dissection d'un éléphant, mort de maladie.

Plus tard, mes matinées se passaient dans les hôpitaux. J'ai longtemps fait le service d'externe et d'interne à la Charité, dans les salles de chirurgie, sous M. Boyer, que nous appelions le père Boyer, et sous M. Roux; dans les salles de médecine de Fouquier et de M. Chomel ; à l'hôpital Saint-Louis, dans les salles de Richerand et dans les salles de Biet, que je fus heureux de retrouver quinze ans plus tard à la table de M. Molé, ministre des affaires étrangères, dont il était le médecin. Je fis le service à l'hôpital des Enfants-Malades sous M. Guersant. J'ai suivi encore la clinique savante, animée, et les opérations si audacieuses du baron Dupuytren.

Enfin, j'ai tenu avec Baron, qui fut sous la Restauration médecin des enfants de France, mort comme tant d'autres de notre temps, le service des Enfants-Trouvés. Tous les matins, le thermomètre en main, je mettais une quinzaine de nouveau-nés affectés d'endurcissement du tissu cellulaire dans un bain de vapeur, que par conscience et par humanité je subissais comme eux. Ces pauvres enfants et

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