et N. POLITIS PROFESSEURS AUX UNIVERSITÉS DE GRENOBLE ET DE POITIERS ASSOCIÉS DE L'INSTITUT DE DROIT INTERNATIONAL DIRECTEURS DU « RECUEIL DES ARBITRAGES INTERNATIONAUX » L'ARBITRAGE ANGLO-BRÉSILIEN DE 1904 De tous les arbitrages internationaux, les moins connus, sauf de la nation qu'ils intéressent, sont les arbitrages territoriaux. Les géographes les rejettent (1) comme des incursions, parfois anti-scientifiques, de la jurisprudence dans la géographie. Les juristes les écartent avec l'appréhension d'une brusque invasion des multiples détails de la cartographie, de l'orographie, de l'hydrographie, de la géodésie, de l'arpentage. Les uns trouvent incorrect de fermer par l'autorité de la chose jugée le champ, pour eux toujours ouvert, de la libre recherche scientifique. Les autres s'effraient de l'accumulation des faits et des dates, de l'amoncellement des détails, de la multiplicité des preuves, relations de voyage, journaux d'exploration, registres de compagnies, pièces d'archives. Les uns s'arrêtent devant les procès-verbaux d'une commission mixte, et les autres devant les levés d'une commission de délimitation; les uns s'effraient des formules du droit, et les autres des innombrables détails de la géographie, de telle sorte que ces questions, où géographes et jurisconsultes se rejoignent, au lieu d'être doublement approfondies, ne sont au contraire que doublement négligées. Peut-être les géographes reviendraient-ils de leur défiance si seulement ils soupçonnaient les (1) Vidal de la BLACHE, La rivière Vincent Pinzon, dans la Bibl. de la Faculté des lettres de l'Univ. de Paris, 1902, p. 1-2. 1 |