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prise, malgré les menaces du cabinet de Londres, que certain de trouver du côté de la Russie, si l'Angleterre osait l'attaquer, le plus efficace concours. En même temps, les difficultés intérieures s'aggravent et, finalement, la révolution de 1830 éclate. La Russie renonce à toute ouverture nouvelle. Le tsar Nicolas ne professe aucun goût pour la dynastie d'Orléans, ni pour les origines du régime de Juillet.

Il donne même de ses sentiments une preuve aussi décisive qu'imprévue. A la nouvelle de la révolution, il envoie un de ses officiers à Berlin. Il incite la Prusse à marcher sur Paris pour rétablir Charles X, en promettant de la suivre. Mais la Prusse se souvient qu'en 1806, elle a été écrasée avant que la Russie se fût mise en mouvement. Elle déclare qu'elle ne marchera que lorsque la Russie sera en route. Sur ces entrefaites, le duc d'Orléans et le duc de Nemours arrivent à Berlin. Le succès personnel qu'obtiennent à la Cour prussienne les jeunes princes ramène la Prusse à des idées pacifiques. Le Tsar renonce à ses velléités belliqueuses. Il

renonce à nous disputer Alger que, d'ailleurs, nous tenons déjà. Mais il s'oppose énergiquement à nous laisser prendre la Belgique.

Tout était prêt pourtant. La Russie avait formellement promis de laisser faire. Nous eussions occupé la Belgique et Anvers. Le mouvement populaire 'belge devait éclater en septembre. Par malheur, Charles X est renversé en juillet. Quelques mois plus tard, la Belgique révoltée contre la Hollande, veut se donner à la France. Mais, cette fois, la Russie s'y oppose. Il n'en est pas moins démontré que la monarchie des Bourbons avait poursuivi et réalisé l'entente entre Paris et Saint-Pétersbourg.

<< Il est possible, m'écrivait récemment le colonel prince de Polignac, fils de l'ancien ministre de Charles X, il est possible qu'il n'y ait aucun instrument public établissant l'alliance franco-russe sous le règne de Charles X. Mais cette alliance est établie par une suite de faits historiques'. >>

1. C'est à la suite d'un article publié dans le Gaulois que j'ai reçu du prince de Polignac les curieux renseignements

Ces faits historiques sont les suivants : à l'avoir de la Russie, l'indépendance de la Grèce et la création de la Roumélie indépendante sous le protectorat russe; à l'avoir de la France, la conquête de l'Algérie et la promesse des frontières rhénanes par l'annexion de la Belgique. En outre, à en croire le prince de Polignac, la conquête de l'Algérie, malgré l'Angleterre, ne fut possible que parce que nous étions assurés de l'appui de la Russie et de celui de l'Espagne.

L'Espagne nous était redevable, alors, des plus grands services. Nous avions aidé son roi à se maintenir sur son trône; nous lui avions prêté des sommes considérables. Il y avait de plus, union étroite entre Saint-Pétersbourg et Madrid'. Toutes ces circonstances contri

qui suivent. Retraité aujourd'hui, le colonel de Polignac a laissé dans l'armée le souvenir d'un brillant officier. En 1875, lors des si graves événements dont on trouvera plus loin le récit, il était attaché militaire de France à Berlin. Il vit maintenant à Alger où il a pris en mains, avec l'ardeur qu'il apporte en toutes choses, la cause de la colonisation algérienne sur les mêmes bases et d'après les mêmes procédés que le Cardinal Lavigerie.

1. Les rapports entre la cour de Russie et la branche

buèrent à nous obtenir du cabinet espagnol que nous ferions de l'île de Minorque, au moment de l'expédition, un dépôt d'approvisionnements.

Il n'existe de ces choses aucune trace documentaire. C'est en vain qu'à une date récente, M. Flourens, pendant qu'il était ministre, a essayé d'en retrouver une dans les archives du quai d'Orsay. Mais la vraisemblance, basée sur les faits, acquiert ici la valeur d'un document.

Quant à la Russie, outre qu'on a vu qu'elle nous poussait, dès 1821, à nous assurer de divers points sur les côtes barbaresques, il n'est pas douteux qu'elle était avec nous quand fut décidée la conquête d'Alger. Le colonel de Polignac m'en cite même une preuve décisive.

Son père était ambassadeur de France à Londres, lorsque Charles X lui écrivit pour lui offrir la présidence du conseil. Le duc de Polignac commença par refuser, en alléguant les difficultés de la politique intérieure, laquelle,

aînée des Bourbons d'Espagne n'ont par, je crois, cessé d'exister. Ils se traduisent encore, m'assure-t-on, par une pension que le Tsar sert à un prince Espagnol.

d'ailleurs, ne lui était pas familière. Mais, le Roi ayant insisté, il accepta, non sans avoir posé comme condition que l'expédition d'Alger serait entreprise aussitôt. Le Roi promit, et, bientôt après, les préparatifs de l'expédition commen

cèrent.

L'Angleterre, alors, devint menaçante. Elle envoya sa flotte dans la Méditerranée. Les soldats français, électrisés par cette manifestation hostile, ne rêvaient que combats contre Albion. Ils s'embarquaient en disant :

C'est la campagne d'Égypte.

Mais, à Paris, Charles X, déconcerté par les violences de l'opposition, se troublait et finalement annonçait à ses ministres son intention de renoncer à aller à Alger.

Et votre promesse, Sire? objecta M. de Polignac.

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est avec nous. L'Angleterre n'osera la braver.

L'expédition eut lieu et l'Angleterre ne bou

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