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M. de Freycinet, irrité par cette attitude indépendante, répondit en le menaçant d'une révocation, s'il ne consentait pas à rester à son poste. Quels que fussent ses regrets de quitter une carrière dans laquelle il servait depuis vingt ans, M. Ternaux-Compans n'hésita pas. Il répondit à la mise en demeure du ministre en lui envoyant sa démission.

Plus heureux cette fois qu'il ne l'avait été précédemment, M. de Freycinet désigna, le 5 juillet, pour remplacer M. Ternaux-Compans un jeune diplomate, le comte d'Ormesson, que sa naissance et ses mérites rendaient véritablement digne de la mission qui lui était confiée. Inspirant confiance aux républicains par le dévouement dont il avait fait preuve envers Gambetta, et aux conservateurs par ses origines et ses alliances de famille, M. d'Ormesson avait cette bonne fortune d'être universellement aimé. Il prit aussitôt possession de son poste.

Il trouvait à Saint-Pétersbourg une position hérissée de difficultés. Il les aborda résolument. Sa jeunesse, son savoir-faire, ses qualités de

pénétration lui eurent bientôt conquis la sympathie de M. de Giers. Il ne dissimula pas que ce qu'il poursuivait, c'était le rétablissement des ambassadeurs. Il le dit, le répéta, et toute sa conduite tendit vers ce but.

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Attendez, lui disait M. de Giers, quand il en sera temps, je vous ferai signe.

En France, on n'a pas toujours apprécié avec assez de justice le rôle de M. de Giers, en tant que défenseur des intérêts de notre pays. On y a trop souvent épousé les inimitiés qu'onl longtemps nourries contre cet homme d'État l'école de Moscou et le parti slavophile à outrance. Avec trop de légèreté, on l'a accusé d'être un tenant de l'Allemagne.

Il s'en est toujours défendu. En tous cas, en 1886, le comte d'Ormesson trouva en lui le concours le plus dévoué. C'est à lui qu'il dut, moins de quinze jours après son arrivée et contrairement à l'attente générale, d'être présenté à l'Empereur et d'entamer les pour parlers pour la nomination d'un ambassadeur.

Il persévéra, tirant parti des circonstances,

s'appliquant à montrer ce que la Russie pouvait attendre de la France. Un jour le siège fut fait. M. d'Ormesson eut la satisfaction d'annoncer à M. de Freycinet que le Tsar donnait l'ordre à M. de Mohreinheim de rentrer à Paris et consentait à laisser revenir auprès de lui un ambassadeur de France.

Son habileté n'avait pas seule obtenu ce résultat. L'Empereur venait enfin de se rendre compte du péril que créaient pour lui la duplicité de l'Allemagne et l'hostilité de l'Autriche, l'accession de l'Italie à leurs accords et le mauvais vouloir de l'Angleterre. La gravité des circonstances lui avait fait sacrifier ses précédents griefs aux intérêts de son empire.

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CHAPITRE V

M. FLOURENS, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET SES SUCCESSEURS

I.

M. Paul de Laboulaye est nommé ambassadeur en Russie. Un mot de M. Grévy. Première entrevue avec l'Empereur. — Chute de M. de Freycinet.-M. Flourens. Son programme. Réveil de la question bul

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- Différences de

Mauvais vou

Redoublement de confiance de l'Empereur envers M. de Laboulaye. Menaces de guerre. Attitude toujours rassurante du Tsar.

-

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Le prince Ferdinand en Bulgarie. — L'Allemagne recherche l'Italie. Les documents bulgares. Leur caractère et leurs origines. État d'esprit de M. Flourens. Il les envoie à l'Empereur. L'entrevue de Berlin. Dénégation de M. de Bismarck.

Les preuves de l'hostilité de l'Allemagne.

remplace la Russie dans la Triple-Alliance.

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L'Italie

Le Jubilé de Léon XIII. Service demandé par le

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