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n'a pas fait connoître le véritable état de la question Ainsi, ce qu'on a dit sur ce point n'a pu être entendu, et ne l'a pas été en effet. Il est bon de rectifier les idées du lecteur sur ces matières. Ce que nous allons en dire est puisé dans les sources même.

La question de l'émancipation entière des catholi ques anglois occupe depuis quelque temps les esprits. Cette émancipation est sollicitée par les hommes les plus sages de la nation, aussi bien que par les vœux des catholiques; mais elle a été arrêtée jusqu'ici, d'abord par les dispositions particulieres du Roi, ensuite par l'opposition de quelques anglicans zélés. On la proposa de nouveau, il y a quatre ans; mais alors les défenseurs les plus distingués de la cause catholique au parlement, étoient en désunion avec leurs cliens, et surtout avec les évêques. Les avocats des catholiques, dans la chambre des communes, attachoient à l'émancipation quelques clauses qui déplaisoient à plusieurs. Ils y faisoient prêter serment aux ecclésiastiques de n'avoir avec la cour de Rome aucune correspondance qui pût troubler le gouvernement ou l'église protestante. Ils établissoient un comité qui examineroit cette correspondance. Enfin, ils accordoient au Roi un veto dans la nomination des évêques. Ces concessions furent jugées diversement par les catholiques. Plusieurs, en Angleterre, les regardèrent comme admissibles. Mais elles parurent à d'autres, un joug. intolérable. Les catholiques irlandois surtout s'y montrèrent fort opposés. Les évêques de ce pays se prononcerent, à cet égard, de la manière la plus formelle. Ils se réunirent plusieurs fois, à Dublin et ailleurs, pour manifester leur improbation du veto.. Ils l'avoient déjà blâmé dans leur assemblée du 14

septembre 1808; ils renouvelèrent ce jugement dans leur réunion du 24 février 1810, où se trouvoient les quatre archevêques et douze autres évêques. De là des discussions, des écrits et des controverses qui agitèrent les esprits. M. Milner fut un de ceux qui se donna le plus de mouvement en cette occasion. Il étoit l'agent des évêques irlandois en Angleterre, et il mettoit dans cette commission l'ardeur de son zèle et la vivacité de son caractère. Nous avons vu de lui une explication avec M. Poynter, dans laquelle il y a des raisons et des faits sur lesquels nous ne devons pas prononcer; mais aussi, ce semble, un peu trop de chaleur.

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Toutefois ce différend entre les catholiques, ou plutôt cette diversité d'opinion, n'eut point de suites aussi fâcheuses qu'on auroit pu le craindre. La négociation au parlement échoua. Un petit nombre de voix de plus que la majorité écarta l'émancipation sollicitée, qui ne peut plus être présentée dans la même session. On croit que ce sera pour l'année prochaine. En attendant les évêques ont désiré avoir de nouvelles lumières et des avis qui les dirigeassent sur les questions qui les avoient divisés. M. Poynter en a écrit à Rome, où, en l'absence du souverain Pontife, on avoit laissé encore quelques prélats qui étoient fort gênés dans l'exercice de leurs fonctions, mais qui trouvoient encore le moyen de rendre quelques services à l'Eglise, et d'entretenir quelque correspondance au dehors. Tous les cardinaux membres de la congrégation de la Propagande avoient été expulsés; mais Mgr. Quarantotti, secrétaire de cette congrégation, étoit resté à Rome avec le titre de vice-préfet. Consulté par M. Poynter, sur les points controversés

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entre lui et ses collègues, il lui répondit, le 16 février 1814, par une lettre que nous avons sous les yeux, et qui paroît dictée par un grand esprit de modéra tion. Dans cet écrit, Mr. Quarantotti examine et disente les articles du bill qui peuvent donner lieu à quelques difficultés. La partie du serment qui porte que les ecclésiastiques n'entretiendront avec Rome aucune communication qui puisse troubler le gouver nement ou l'Eglise anglicane, lui paroît mériter quelque explication. Ce serment seroit inadmissible si on. prétendoit par là punir les prêtres qui auroient contribué à la conversion d'un protestant. Mais si les législateurs n'ont voulu que prévenir la violence, l'artifice et les complots contre la religion dominante, alors leur projet n'a rien de condamnable. Seulement il seroit à désirer que, pour le repos des consciences. ils interprétassent leur loi, ou au moins, que le clergé expliquât le sens légitime du serment. Le secrétaire de la Propagande croit qu'on peut tolérer le veto du Roi dans la nomination aux évêchés. Il pense que le Prince a droit de prescrire quelques conditions pour le choix des sujets, et il n'improuve pas non plus l'établissement d'un comité chargé d'examiner la correspondance du clergé avec la cour de Rome. Le Saint-Siége, dit-il, ne se mêle point du eivil, et ses • réclamations ne portant que sur le spirituel, në doivent point alarmer le gouvernement anglois. Telles sont les principales dispositions de cette lettre, du 16 février, que M. Poynter, à qui elle étoit adressée, a fait imprimer et répandre en Angleterre. Toutefois il ne paroît pas que cette pièce ait ramené tous les esprits. Quelques-uns ont regardé l'autorité de Mgr. Quarantotti comme insuffisante pour décider la question,

Avoit-il des pouvoirs assez étendus, et pouvoit-il lui seul remplacer la Propagande? N'est-il pas besoin que le souverain Pontife, de retour dans ses Etats, examine ce qu'a fait ce délégué et prononce sur cette question? Voilà ce que disent ceux qui désapprouvent le veto. M. Milner, et les évêques d'Irlande qui lui sont unis, n'ont point adhéré à la lettre de Mgr. Quarantotti. Le premier est parti pour Rome, où il va porter lui-même ses réclamations et faire entendre ses motifs. Les autres viennent de prendre, le 25 mai, dans un synode tenu à Maynooth, une résolution où ils protestent contre la lettre de Mgr. Quarantotti, et contre toute espèce d'influence qu'on donneroit au gouvernement anglois dans la nomination des évêques d'Irlande. Les prêtres et le clergé de Dublin ont fait une déclaration analogue, le 12 mai. On a député à Rome le docteur Murray, coadjuteur de l'archevêque de Dublin, pour représenter les dispositions du peuple Irlandois, et les inconvéniens de la mesure proposée, qui, dans ce pays surtout, est regardée de la manière la plus défavorable. M. Murray a passé dernièrement par Paris, se rendant auprès de S. S. On s'attend que le Saint-Siége prononcera sur cette affaire. Il ne nous appartient pas sans doute de prévenir sa décision.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Les dames religieuses de la maison royale de Saint-Cyr ont présenté au Roi, ces jours derniers, une requête pour demander à rentrer dans leur maison, et à se consacrer de nouveau à l'éducation. 14 dames professes, 6 soeurs converses et 8 demoiselles élèves offrent de se

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réunir pour le rétablisement de la règle. Elles exposent que la maison n'est point aliénée, et qu'il est digne de la piété du Roi de relever un des plus honorables établissemens du règne de Louis XIV. Ce seroit un hommage à la mémoire de ce grand Prince, et en même temps un moyen de donner une éducation chrétienne aux filles que S. M. jugeroit à propos d'admettre dans cette maison. La requête a été présentée par Mme. d'Elpeyron, supérieure, et Mmes. de Moustier et de Villefort, religieuses, qui ont aussi eu l'honneur de saluer Mme. la duchesse d'Angoulême. Le Roi et la Princesse les ont accueillies avec bonté, et S. M. leur a promis de prendre leur demande en considération. Ces dames n'ont pas manqué de faire valoir le vif intérêt que Mme. Elisabeth prenoit à la maison de Saint-Louis, et elles se flattent qu'un établissement si utile pour l'éducation, et si glorieux pour nos Rois, va renaître à la voix d'un Prince qui révère les institutions de ses illustres ancêtres, et qui veut faire le bien de ses peuples; double motif pour elles d'espérer la restauration de la maison de Saint-Cyr.

S, Exc. M. l'abbé de Montesquiou, ministre de l'intérieur, a écrit, le 25 mai dernier, à M. l'évêque de la Rochelle, une lettre ainsi conçue :

« Monsieur l'évêque, j'ai reçu la lettre du 7 de ce mois, par laquelle vous exposez que des ecclésiastiques du second ordre, qui ont constamment refusé de vo reconnoître pour leur évêque, se sont empressés, à la première nouvelle de l'heureux retour de Louis XVIII sur le trône de ses pères, de se montrer ouvertement, et d'administrer à leur gré les paroisses vacantes.

» Le gouvernement ne sauroit tolérer un pareil désordre. Les ecclésiastiques doivent tous soumission et obéissance aux évêques nommés en vertu du Concordat, et institués par le Pape. Ils ne peuvent exercer leur ministère sans leur permission. Ceux donc qui persistent à ne vouloir pas les reconnoître, doivent s'abstenir de

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