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Il cite en faveur de ces principes, outre l'exemple des peuples anciens, et l'autorité des plus célèbres philosophes de l'antiquité, les témoignages des grands écrivains modernes; celui de Montesquieu et du fameux Burke ; ceux même d'Harrington, de Schaftesbury, de milord Bolingbroke, de Jean-Jacques Rousseau, témoignages d'autant moins suspects, qu'il est bien connu que tous ces personnages n'étoient pas portés à favoriser, outre mesure, les principes religieux.

A l'autorité des grands écrivains se joint l'exemple constant des peuples de l'Europe, et entr'autres celui des gouvernemens où domine la religion protestante. Dans ces gouvernemens le culte protestant est le seul qui s'exerce publiquement, et le seul qu'on paie. Il y existe même bien plus de restrictions à l'égard des catholiques, qu'il n'en a jamais existé, en France, à l'égard des protestans.

L'auteur conclut enfin, qu'il n'y a qu'en France où I'on se soit jamais avisé de ranger toutes les religions sur la même ligne, et de les soumettre au nivellement philosophique.

Au reste, en revendiquant pour le catholicisme le titre de religion de l'Etat, et les prérogatives qui doivent y être attachées, l'auteur ne sera point accusé d'intolérance. Persuadé que la liberté des consciences peut très-bien s'accorder avec une religion dominante, il trouve juste qu'on laisse aux communions dissidentes la liberté de leur culte, et que quant aux droits civils, il n'y ait aucune différence entre elles et les autres citoyens. C'est une opinion qu'il a déjà manifestée ailleurs, et qui lui est commune avec la plupart des publicistes modernes.

Cet

cuvrage, écrit

sagement, et où le principe de

la nécessité d'une religion nationale, et celui de la préférence à donner pour cela à la religion catholique parmi nous, sont appuyés de preuves démonstratives, n'est pas, à beaucoup près, hors de propos dans les circonstances. Quoiqu'une triste expérience, et la crise dont nous sortons soient bien propres à nous faire revenir des théories politiques qui nous ont conduit à de si tristes résultats, et que la majeure partie de la nation en soit désabusée, on a pu s'apercevoir, même depuis notre délivrance, qu'il reste encore des esprits prévenus de ces idées d'une fausse liberté, et qui ont fait ce qu'ils ont pu pour les reproduire. Il est donc encore nécessaire de les combattre; le livre de M. Tabaraud contient tout ce qu'il faut pour ramener à des sentimens plus justes, sur la question qu'il traite, les de bonne foi. Pour ceux qui ne tiennent au systême opposé que par haine ou par indifférence pour la religion, rien ne les convaincra..

gens

L.

Histoire de la naissance, de la vie privée et militaire et de la fin tragique du duc d'Enghien (1).

Quelques larmes sur le tombeau de M. le duc d'Enghien, par M. Roger, curé de Vincennes.

Nous réunissons ces deux écrits qui ont rapport au même événement. Le premier paroît traduit de l'allemand, et fút, dit-on, publié dans cette langue. II contient quelques renseignemens sur la vie et la fin déplorable d'un Prince qui avoit toujours montré le

(1) 40 pages in-8°., avec son portrait; prix, 1 fr. 25 c., et 1 fr. 50 c. franc de port. A Paris, rue des Marais, no. 18, faubourg Saint-Germain, et au bureau du Journal.

courage et la loyauté héréditaires dans sa noble maison, et qui ne devoit pas s'attendre à un sort aussi affreux. On se rappelle encore l'horreur générale qu'excita le crime qui le ravit à la vie. Les ames sensibles se récrièrent contre un tel attentat. Les politiques le blâmèrent comme imprudent, inutile, et propre à exaspérer les esprits contre son auteur. Chacun se réunit pour plaindre un Prince malheureux, enlevé à la fleur de l'âge, et pour maudire celui qui se frayoit un tel chemin au trône.

Cette vie ne contient pas un grand nombre de faits. C'est cependant ce qu'on a publié de plus complet sur M. le duc d'Enghien. Les détails de son exécution sont-ils bien authentiques? C'est ce que nous ne prononccrons pas. On semble dire qu'on lui accorda un confesseur. D'autres relations portent le contraire. A qui faut-il croire? J'avoue que je serais disposé à ajouter plus de foi à la dernière version.

Le second écrit est une espèce d'Oraison funèbre de M. le duc d'Enghien. Elle paroît avoir été prononcée dans un service qui fut célébré pour ce Prince dans le lieu même où il a péri. M. Roger y raconte rapidement les actions du jeune Prince et sa triste fin. Il croit aussi qu'on lui refusa les secours de la religion.

Louis-Antoine-Henri de Bourbon, duc d'Enghien, étoit né à Chantilly, le 2 août 1772. Il fut exécuté le 22 mars 1804. Sa condamnation peut être regardée comme une des causes qui ont le plus contribué à rendre son bourreau odieux, soit en France, soit dans les pays étrangers; et tout ce qu'on a raconté de ses dermiers momens indigne et soulève l'ame.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

MILAN. La régence impériale a pris, le 15 juin, un arrêté remarquable; il contient les dispositions suivantes :

« Les articles du Gode civil qui permettent le divorce sont abrogés à l'égard des catholiques qui ont validement contracté mariage devant l'Eglise. Il est défendu aux tribunaux d'accueillir aucune demande pour divorce entre époux catholiques ci-dessus désignés, et l'on déclare supprimées les procédures pendantes en cette matière. Dans le cas où les tribunaux auroient déjà autorisé le divorce par une sentence définitive, il est interdit à l'officier civil de le prononcer; et, quand même il l'auroit déjà prononcé, il est encore défendu à l'un des époux divorcés de contracter un autre mariage tant que l'autre vivra. On maintient les dispositions du Code concernant les simples séparations. Les dispositions du Code relatives au divorce pourront avoir leur effet, même entre catholiques mariés, devant la seule autorité civile; il leur sera néanmoins permis de contracter entr'eux un nouveau mariage valide. Le mariage pour les catholiques n'aura d'effet civil que lorsqu'il aura été célébré devant l'Eglise selon toutes les formes prescrites par leur culte; mais les cúrés ne pourront bénir les époux catholiques qu'après qu'ils auront présenté l'acte de l'officier civil ».

MADRID. Notre Roi continue à prendre les mesures qu'il juge les plus propres à réparer les maux passés. Il a rétabli les anciennes formes du gouvernement espagnol, les tribunaux, les conseils, etc. Il a écrit dans les provinces pour réprimer quelques excès qui y avoient été commis, et pour annoncer qu'est c'est à lui seul à rechercher les coupables et à punir les fautes. On ne peut se dissimuler qu'en quelques endroits le zèle a été trop loin, et qu'en général on s'occupe trop du passé. Il seroit plus sage, ce semble, de fermer les yeux sur la foiblesse ou la complaisance de quelques hommes qui ont cru devoir céder au torrent, et ce seroit allumer

les passions et réveiller bien des haines, que d'autoriser des enquêtes sur la part que tels ou tels personnages ont pu prendre à nos malheurs. On espère que notre jeune Roi, dont les intentions sont excellentes, et qui a le plus grand désir de faire le bonheur de l'Espagne, écoutera à ce sujet, des conseils de modération et de prudence, et qu'il tiendra un milieu entre la mollesse et la sévérité. Une de ses dernières circulaires est rédigée dans ce sens. Il condamne les emprisonnemens arbitraires, et lés recherches dictées par l'esprit de parti. Tout le monde a applaudi à un décret du 24 mai, qui défend les associations secrètes, et qui ordonne aux évêques d'y tenir la main. D'après ce décret, il n'y aura plus en Espagne de loges de francs-maçons, et il n'y a pas grand mal à cela. Nous ne voyons pas trop ce que nous y aurions gagné, et il est fort à craindre que nous n'y eussions perdu. Le Roi, par ce même décret, recommande aux évêques de veiller sur les mauvaises doctrines, et de ne conférer les bénéfices qu'à des hommes de principes sûrs. Toutes ses démarches annoncent l'intention de rendre à la religion son autorité et son influence. Le 19 mai, il a nommé à l'archevêché de Séville le vénérable évêque d'Orense, qui méritoit cette distinction par son zèle, ses talens et sa piété. Ce prélat, qui jouissoit depuis longtemps de l'estime générale, a encore accru sa réputation par la conduite noble et épiscopale qu'il a tenue au milieu de nos orages politiques. Il a résisté avec fermeté à toutes les insinuations qu'il a jugées contraires à ses devoirs, et n'a ployé ni devant le tyran de l'Espagne, ni devant les cortès. Sa vie pieuse, austère même, est consacrée aux soins de son troupeau. Il forme lui-même ses prêtres par ses instructions et ses exemples, et il est habituellement au milieu d'eux. Lors de la révolution françoise, il accueillit, dans son palais, les prêtres fugitifs, et exerça envers eux une généreuse hospitalité. Il retrace, dans son diocèse, les vertus d'un Ambroise et d'un Borromée. Théologien éclairé, modeste, humble, simple, frugal, chari

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