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de près, son attachement à la religion et au trône le fit déporter sur les vaisseaux de Rochefort, où il fut prisonnier pendant quinze mois. Dès qu'il eut recouvré sa liberté, son zèle et sa piété lui firent exercer le saint ministère avec beaucoup de fruit à Château-Poinsac, sa patrie, malgré les dangers auxquels il étoit continuellement exposé. Lors de l'organisation du clergé, il fut replacé à Rennes comme chanoine et grand-vicaire mais le désir de se rapprocher de sa famille, et l'invitation de Mr. l'évêque de Limoges, l'engagèrent peu de temps après à quitter ces avantages, pour venir occuper, d'abord la cure de Guéret, et ensuite la place de vicaire général. A cette dernière époque de sa vie, il s'est livré tout entier aux devoirs de son état, et s'est borné à faire usage des profondes connoissances qu'il avoit acquises dans la théologie, tant dogmatique que morale, et dans le droit canon. Sa correspondance, pour les affaires du diocèse, occupoit une grande partie de son temps; et le clergé, dans les relations habituelles qu'il avoit avec lui, a également admiré sa science, sa prudence, sa douceur et sa modestie.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi a reçu, le 21 juin, après la messe, dans la salle du Trône, le corps diplomatique, qui a été conduit à l'audience de S. M. par M. de Lalive, introducteur des ambassadeurs: M. Dargainaratz, secrétaire du Roi à la conduite des ambassadeurs, précédoit.

A cette audience étoient présens :

MM. le comte de Pozzo di Borgo, aide-de-camp général de S. M. l'empereur de Russie, et son ministre plénipotentiaire; sir Charles Stuart, ministre plénipotentiaire, et envoyé extraordinaire de S. M. britannique; le comte de Goltz, général-major au service de S. M. le roi de Prusse, son envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, et le comte de Bombelles, chargé d'affaires d'Autriche, accrédités pour résider à la cour de France,

MM. le marquis de Marialva, grand-écuyer de la cour de Portugal, envoyé extraordinaire; le comte de Balbe, chambellan de S. M. le roi de Sardaigne; l'avoyer de Merlinen, de Monad et Aloya de Reding, députés de la Confédération suisse; et le comte de Riede, colonel, aidede-camp de S. A. R. Mgr. le prince souverain des Provinces-Unies, envoyé pour complimenter le Roi.

MM. le comte de Stadion, conseiller-privé de S. M. I. et R. apostolique, ministre plénipotentiaire; le comte de Stedingk, grand-maréchal de Suède, ministre plénipotentiaire, et le baron de Waterstadt, chancelier de Suède, chargés de pouvoirs pour les négociations de la paix.

MM. les envoyés extraordinaires et ministres plénipotentiaires désignés ci-dessus, avoient eu déjà leur audience particulière du Roi, et avoient présenté leurs lettres de créance à S. M.

Après l'audience du Roi, le corps diplomatique a été conduit à l'audience de Mme. la duchesse d'Angoulême.

- S. M. a nommé aux fonctions de préfet dans les départemens suivans:

Ain, M. Capelle, ancien préfet du Léman; Allier, M. Frondeville, membre de l'Assemblée Constituante; Ardéche, M. Dindy, sous-préfet de Bagnères; Ardennes, M. de Roussy, sous-préfet d'Annecy; Arriège, M. de Nicolaï, ancien préfet de la Doire; Bouches-du-Rhône, M. d'Albertas, ancien premier président de la chambre des comptes; Charente, M. de Milon, ancien sous-préfet de Porentruy; Côtes-du-Nord, M. de Goyon, ancien préfet de l'Aveyron et de la Méditerranée; Dordogne, M. Rivet, préfet de l'Ain; Finistère, M. de Saint-Luc; Landes, M. de Carrère, membre du conseil d'arrondissement de Mont-de-Marsan; Lozère, M. de Barrin, souspréfet de Castres; Basses-Pyrénées, M. d'Antin; Tarn,' M. Devismes, sous-préfet de Soissons; Tarn et Garonne, M. de Villeneuve-Bargemont, ancien préfet des Bouchesde-l'Elbe et de Sambre-et-Meuse; Haute-Vienne, M. de Brosses, conseiller à la cour royale de Paris; Vendée, M. Fremin de Beaumont, ancien préfet des Bouches-du

Rhin, Yonne, M. Gamot, préfet de la Lozère. On y ajoute, dit-on, M. Germain, pour la préfecture de Saôneet-Loire, et M. Tocqueville, pour celle de Maine-etLoire.

Le 20, S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême a couché à Dreux, où le prince a été reçu avec tous les honneurs dus à sa personne et à son rang.

On assure que MONSIEUR va partir pour prendre les eaux de Vichy.

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On parle dans le public d'une organisation de grands commandemens militaires, d'après laquelle M. le duc de Tarente auroit le commandement du Berry; M. le maréchal Jourdan, celui de la Normandie; M. le maréchal Massena, celui de la Provence; M. le maréchal duc de Castiglione, celui du Lyonnois; et M. le maréchal duc d'Albufera, celui du Bordelois.

-La compagnie de gardes du corps, commandée par M. le duc de Grammont, s'est réunie dernièrement, à midi, dans une des galeries du rez-de-chaussée des Tuileries; et a été passée en revue aux cris redoublés de vive le Roi! vivent nos officiers! En ce moment même, S. M. revenant de la messe, s'est montrée au balcon, ainsi que Mme. la duchesse d'Angoulême. Un grand nombre de personnes qui s'étoient rassemblées dans le jardin les ont accueillis par les acclamations qui signaloient toujours leur présence.

-Le 16, Mr. le duc d'Angoulême a été visiter l'institution des Quinze-Vingts. S. A. R. a examiné jusque dans les moindres détails ce précieux établissement, et s'est plu à donner des éloges aux hommes habiles qui le dirigent, et aux élèves remarquables qui ont profité d'une manière si étonnante des leçons de leurs maîtres. Au moment où le prince est entré dans la salle de réception, une musique harmonieuse a fait retentir les voûtes de l'air de famille Vive Henri IV! et l'une des élèves de l'établissement a chanté avec une voix franche et pure des couplets analogues à la circonstance. S. A. R. est entrée, avant de se retirer, dans l'église, où le saint Sacrement

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étoit exposé, pour y faire sa prière. Lorsqu'elle est remontée en voiture, mille voix ont crié Vive le duc d'Angoulême! vivent les Bourbons!

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L'empereur d'Autriche est arrivé, le 13 juin, à Vienne. L'archiduchesse Marie-Louise, sa fille, a fait prendre possession, en son nom, des duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Les journaux allemands sont remplis de conjectures sur le sort futur de plusieurs Etats de l'Allemagne. Nous ne répétons point ces bruits, qui n'ont aucun caractère d'authenticité.

-On écrit de Turin, que le souverain vient de faire publier deux édits importans, datés du 10 de ce mois, et de la 3o. année de son règne. Par le premier, S. M. abolit l'usage de la torture, qui ne pourra plus être appliquée dans aucun cas. Elle accorde une amnistie entière et complète à ceux qui ont été condamnés, soit à des peines corporelles ou afflictives, ou à des amendes et confiscations, avant le 21 mai de la présente année : sont exceptés de cet indult les assassins, les incendiaires, les faux monnoyeurs et les faussaires, et autres grands criminels. Par le second, le roi défend toute espèce d'associations secrètes, sous peine contre les délinquans, s'ils sont fonctionnaires publics, d'être privés de leurs emplois, et d'être déclarés incapables d'en posséder à l'avenir, et en outre d'être condamnés à deux années de prison, et, s'ils n'occupent aucune charge, d'être condamnés à cinq ans de prison, etc.

Le ministère anglois sollicitoit depuis long-temps le prince-régent de Portugal de revenir dans sa capitale. D'après les dernières nouvelles de Rio-Janeiro, il a consenti à laisser partir son fils et la princesse douairière pour le Portugal; mais il persistoit à refuser d'y revenir lui-même. La raison qu'on en donne dans des lettres particulières, c'est qu'il ne veut pas se décider à se séparer d'une mère âgée de quatre-vingt ans, qui est incapable de soutenir une seconde traversée aussi longue que celle de l'Océan atlantique, et qu'en se séparant d'elle, il faudroit qu'il lui dit un éternel adieu.

MEMOIRE pour le Cardinal Maury. Brochure in-8°. de 30 pages.

Monsieur le cardinal Maury jouissoit, il y a vingtquatre ans, d'une brillante renommée. Il luttoit alors avec courage contre les ennemis de l'autel et du trône. Il combattoit leurs nouveautés, il repoussoit leurs sophismes, il dénonçoit leurs complots. Son zèle et son dévouement lui méritèrent alors de nombreux applaudissemens, une extrême faveur, et les bontés des souverains. Les deux puissances s'unirent pour combler de grâces un homme qui leur paroissoit dévoué. Pie VI appela M. l'abbé Maury à Rome. Il lui prodigua les dignités, et le fit successivement prélat de sa maison, ar chevêque de Nicée, son nonce à Francfort, cardinal, évêque de Montefiascone, etc. La famille royale, dont M. le cardinal Maury avoit défendu les droits, ajouta tout ce qu'elle pouvoit donner de faveurs et de titres à cette haute fortune. On assure que Louis XVIII le fit son ambassadeur à Rome et protecteur des églises de France, et qu'il le chargea de tous ses intérêts dans cette cour. M. le cardinal Maury étoit au comble des honneurs où pût aspirer un simple particulier. Il avoit tout ce qui peut flatter l'ambition ou satisfaire la cupidité, et on le croyoit enchaîné par les liens les plus étroits aux puissances augustes qui l'avoient élevé, décoré et enrichi. Aujourd'hui, il est accusé d'avoir trahi à la fois ces deux puissances. Il a essayé de se justifier dans un Mémoire qu'on vient de publier. Nous allons examiner cette pièce, et chercher si on y trouye une apologie bien puissante, ou du moins des excuses assez plausibles.

M. le cardinal Maury suppose, au commencement de son Mémoire, qu'on ne lui reproche que deux choses, sa lettre à Bonaparte, en 1804, et son administration Tome 1er. L'Ami de la R. et du R. No. XX.

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