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Tous les ordres un peu importans ont, été donnés par le

dans le commencement,

de gens

guerre,

distri

Malte et pour les accidens du voyage, on trouvera que le nombre des bués à bord des vaisseaux de guerre, devoit être d'un peu plus de 11,000. Si l'on ajoute encore à ceux-ci l'état-major de l'armée, on concevra alors, comme le dit Jaubert, que des hommes qui ont été entassés de la sorte, pendant près de trois mois, ont dû se quitter froidement.

On voit d'après une liste de Boyer, liste parfaitement exacte, que l'armement consistoit en 15 vaisseaux de ligne, 14 frégates, plusieurs corvettes et autres navires plus petits. Il ne sera pas hors de propos de dire ici en peu de mots quel a été le sort de toute cette flotte. Sur 15 vaisseaux de ligne, onze ont été pris et détruits par lord Nelson; deux se sont sauvés à Corfou et à Malte, et deux sont restés dans le vieux port d'Alexandrie. Des 14 frégates, deux ont été détruites dans le grand combat, une prise par Turcs, une autre (la Sensible) prise par nos croiseurs ; huit sont en ce moment dans le port d'Alexandrie; une autre, enfin, est on ne sait où. Il est probable qu'elle a relâché dans quelqu'un des ports de la Turquie. Des bâtimens

les

général en chef, par la suite le chef de l'étatmajor Berthier, les transmettoit à l'ami

plus petits, quelques-uns ont été détruits et quelques autres pris.

Il est assez plaisant de voir que de tout ce grand armement, le plus grand, dit Boyer, qu'on ait jamais vu sur la Méditerranée (voyez sa lettre, no. 22), il n'en soit pas encore revenu un seul en France; et nous serons, à dire vrai, fort trompés s'il en revient jamais un seul. Les Français peuvent s'amuser, tant qu'il leur plaira, ainsi que les Jacobins d'Angleterre, leurs imitateurs, à présager de loin à quel heureux empire la flotte ira désormais porter les bienfaits de la liberté. Ces bienfaits sont inappréciables sans doute; mais...... la flotte ne sortira plus d'Alexandrie.

Observation.

En lisant cette note, dont les détails, malheureusement trop connus, font verser des larmes aux bons Français, et dont les calculs ne sont peut-être pas d'une exactitude scrupuleuse, on ne peut s'empêcher, à travers le rire sardonique de l'auteur, de sentir que, puisqu'il veut bien avouer l'existence des jacobins dans son pays, sa joie n'est pas tellement franche qu'il ne s'y mêle quelque inquiétude. C'est au moins un dé

ral (3). Ceux pour la descente, soit à Malte, soit à Alexandrie, ont été donnés le premier

dommagement pour nous, de penser que ces patriotes (car pour eux ces deux mots sont synonymes) chargent la mine qui doit un jour avoir une violente explosion, et venger le monde des excès qui les rendent aux yeux des peuples, les tyrans les plus odieux de l'univers.

La flotte ne sortira plus d'Alexandrie...... Tudieu! comme vous y allez ! laissez faire. Le temps est encore gros d'événemens; il laissera voir si c'est de Balaam ou de sa compagne que vous avez reçu le don de prophétie.

(3) Ces mots ont l'air d'exprimer une sorte de mépris pour Brueys. D'où peut provenir ce mépris, si ce n'est peut-être, et c'est ce qui nous paroît le plus probable, de l'ignorance et de la présomption de Buonaparte, qui, accoutumé à être obéi avec promptitude, n'enduroit pas toujours patiemment les délais que comporte de sa nature le service de mer, et qu'il pouvoit, n'ayant pas assez d'expérience dans cette partie, attribuer quelquefois à un défaut de zèle ou de connoissances de la part de l'amiral.

On voit d'une manière bien marquée dans ce paragraphe, quelle est en France l'influence de Buonaparte.Jaubert pense indubitablement qu'en

le jour même, l'autre deux jours auparavant. Vous savez quelle différence il y a entre les

cela Buonaparte a eu tort; cependant il ose à peine laisser paroître un léger doute sur l'infaillibilité du général en chef, dans une lettre qu'il écrit confidentiellement au ministre de la marine, ami et protecteur déclaré de Brueys.

Observation.

Abstraction faite de l'opinion du commentateur, surle mépris dont il accuse Buonaparte pour Brueys tandis que le besoin de surveiller tous les détails de sa conquête est probablement la seule cause qui obligeoit le général de s'en rapporter au chef de son étatmajor, à son ami, pour communiquer les ordres à la flotte, on doit reconnoître, à ce paragraphe, la différente manière de voir des Français et des Anglais sur leurs armées de terre et de mer. Ici l'Anglais, qui reconnoît que toute sa force consiste dans sa marine, et qui ne compte ses troupes de terre que pour des auxiliaires, se fâche sérieusement de l'estime que nous accordóns à nos généraux et à notre militaire, et surtout de la grande confiance que le gouvernement français à donnée à celui de l'armée d'Italié, qui s'en est rendu digne par une conduite militaire si supérieuré et si belle. Au fond, cés variétés dans la manière d'apprécier des hommes utiles, nè prouve rien autre chose qu'une différence de localités et d'intérêts. Il n'en est

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préparatifs de mer et ceux de terre; mais telle est la méthode du général en chef, et tout a parfaitement réussi.

Malte est sans approvisionnemens, avec très-peu d'argent, et une vente nécessairement éloignée de biens nationaux. Une immense population y étoit nourrie par l'ordre (4). Les secours de France ne seront

pas moins vrai que Jaubert pouvoit parler à son aise à son correspondant Brueys, qui n'étoit point ministre de la marine lorsqu'on s'occupa de l'escadre pour l'Egypte, et qui connoissoit à peine le vice-amiral Brueys.

(4) On voit ici un léger échantillon des biens apportés à la pauvre île de Malte par ces zélés propagandistes de la liberté, de l'égalité, etc. qui sont constamment, comme nous le savons tous, comme on nous l'a dit à tous un million de fois, les objets de leur protection spéciale et de leur vénération. Ces habitans étoient nourris par l'ordre, comme le dit fort bien Jaubert; cependant les Français abolissent cet ordre, s'emparent dé ses propriétés, et laissent les malheureux habitans libres, si vous le voulez, mais condamnés

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