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<< reille convention, une fois arrêtée entre les deux monarques, ferait seule évanouir cette foule « d'entraves qui allait se présenter sur la route « de l'alliance. » La question est posée; il s'agit d'arriver à une convention ayant pour objet d'empêcher la Pologne de renaître. Quelque temps après, l'empereur Alexandre lui-même fit entendre le même vœu dans une lettre à Napoléon. « Mes intérêts, lui écrivait-il, sont dans « les mains de Votre Majesté. J'aime à placer ma « confiance entière dans son amitié pour moi. << Elle peut m'en donner un gage certain en se << rappelant ce que je lui ai bien souvent répété, « à Tilsitt et à Erfurth, sur les intérêts de la « Russie par rapport aux affaires de la ci-devant

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Pologne, et ce que j'ai chargé depuis son am<«<bassadeur de lui exprimer.... Mon plus grand « désir est que tout ce qui peut nuire à l'alliance << soit écarté, afin qu'elle puisse se consolider de plus en plus...» Napoléon d'abord aurait bien voulu éviter de prendre des engagements trop rigoureux. Il avait dit à M. de Gorgoli, au moment où cet officier partait avec ses dépêches pour Pétersbourg « La Pologne va donner lieu à quelques contestations; mais le monde est as<< sez grand pour que nous puissions nous ar

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Le 21 août.

<«< ranger. » Lorsque M. de Gorgoli rapporta ce propos à Alexandre, celui-ci répondit sur-lechamp: «< S'il s'agit du rétablissement de la Pologne, l'empereur Napoléon se trompe : dans «< ce cas-là, pour nous arranger le monde n'est « pas assez grand, car pour moi je ne veux rien. >> En cette circonstance, l'empereur Alexandre n'eût-il pas obéi à un calcul de cabinet, eût dû se conduire de la même manière par ménagement pour l'effervescence de l'opinion russe, qui se manifestait avec un éclat extraordinaire. «< Il << vaudrait cent fois mieux mourir les armes à la « main, disait-on, que de souffrir la réunion de la <<< Galicie au duché. » On parlait hautement d'assassiner Alexandre si, toujours ensorcelé par Napoléon, il était capable de consentir à une pareille infamie. Alexandre connaissait tous ces propos, et n'en était nullement ébranlé. Napoléon luimême, qui appréciait les embarras de ce prince, aurait bien voulu en tenir compte. Cependant il lui faisait représenter que, la Galicie s'étant déclarée pour la France, l'honneur de la France serait compromis si elle abandonnait au ressentiment des Autrichiens une population qui s'était dévouée à sa cause. Dans le cas où on obtiendrait la Galicie entière, on en donnerait quatre cinquièmes au duché et un cinquième à la Russie. Si la Russie et la France étaient voi

sines, on ferait un partage égal. Aujourd'hui, Napoléon ne s'approprie rien; il donne à la Saxe, qui un jour peut changer de politique et s'unir à la Russie. Ce que la Russie acquiert, elle se l'incorpore, elle en reçoit une augmentation réelle, assurée et durable. «Du reste, toutes les me« sures propres à tranquilliser la Russie sur l'agrandissement du duché seraient prises. La << France garantirait à la Russie ses nouvelles possessions. Enfin la dénomination de Pologne << et de Polonais serait écartée. » Ces dernières propositions convenaient fort à la Russie, qui les avait formellement réclamées; mais elle ne tombait pas d'accord sur le mode de partage indiqué par l'Empereur. « Si l'on doit enlever << la Galicie à l'Autriche, disait l'empereur Alexan« dre, qu'on la donne à un de ses archiducs; je «< ne m'y oppose pas. Si on veut faire un partage <<< entre moi et le duché, il faut qu'il ait la petite

portion et moi la grande. » Cette prétention n'était pas difficile à combattre. Le duc de Vicence répliquait naturellement que la petite portion donnée à la Russie serait toujours un immense avantage, tandis que le duché, quelle que fût la portion dont on le dotât, ne formerait jamais qu'un État faible, qui, en aucun cas, ne serait redoutable. Dans la moindre concession à faire au duché, l'empereur Alexandre

VIII.

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voyait une arrière-pensée de Pologne, et il ne le dissimulait pas à l'ambassadeur. « Ces Polonais, « lui disait-il, ne seront jamais pour vous ce « qu'est la Russie. Tôt ou tard ce seront des ingrats. Déjà ils disent qu'ils se moqueront du « code Napoléon, dès qu'ils auront une armée de << cent mille hommes. Le bien de l'humanité veut « que nous nous entendions sur tout cela et sans « délai.... Il me tarde, plus que vous ne pensez, << que nous n'ayons plus aucun sujet de discus«<sion. Je voudrais aller à Paris le plus tôt « possible. » En se montrant, de son côté, si jaloux de se mettre en tout d'accord avec Napoléon, il s'étonnait qu'il n'eût pas été fait une réponse à la note de M. de Romanzof. Ces pourparlers entre la Russie et la France avaient lieu dans le cours du mois d'août et au commencement de septembre, c'est-à-dire, pendant la durée du congrès d'Altenbourg.

CHAPITRE VIII.

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Négociations pour la paix entre l'Autriche et la France. Réunion des plénipotentiaires à Altenbourg. Conférences des plénipotentiaires. — Motif des exigences de Napoléon. Offre de tout restituer à l'Autriche, si la couronne passait au grand-duc de Wurtzbourg. Penchant de l'empereur François à une abdication. · Adoucissement des demandes de la France. Dispositions favorables de la France pour l'hypothèse d'une abdication. Correspondance entre les deux empereurs. Ultimatum de Napoléon. — Tentative d'assassinat contre Napoléon.-Sang-froid de l'assassin. de la paix.

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Signature

· Destruction des fortifications de Vienne.

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Cession par l'Autriche d'une population de trois millions et demi d'habitants. Articles secrets joints au traité de Vienne. Distribution de récompenses à l'armée française. — Projet d'un ordre des Trois-Toisons d'or. Discussion à propos de la Galicie, entre Napoléon et Alexandre. Mécontentement d'Alexandre sur les conditions de la paix de Vienne. Désir de Napoléon de donner à la Russie toutes les sûretés convenables. - Débats sur les noms de Pologne et de Polonais. Bases d'une intervention à conclure entre la France et la Russie. Conclusion de la paix entre la Russie et la Suède.

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- Complément du système continental.

«AUCUN UCUNE négociation, dit M. Schoell, dans son «Histoire des Traités, n'est moins connue que

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