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début de la campagne, aurait certainement fait éclater partout l'incendie; mais cette condition d'une première victoire était indispensable, et le comte de Stadion croyait bien qu'elle ne lui manquerait pas, tant il se flattait d'avoir, dans ses préparatifs, une longue avance sur ceux de Napoléon. De là l'explosion brusque de la guerre, au mépris de tous les droits et de tous les usages, sans déclaration préalable, et malgré la présence de M. de Metternich à Paris, où il négociait

encore.

La proclamation de l'archiduc Charles, datée du 6 avril, en était le premier acte. Le 8, l'agression commença sur tous les points, et contre tous les pays alliés ou dépendants de la France, en Pologne comme en Italie, en Bavière, en Franconie et dans le Tyrol. Partout des proclamations accompagnaient la marche des troupes; partout ces proclamations appelaient les peuples à l'insurrection. Ce serait une guerre de propagande révolutionnaire, si les mots de liberté et de patrie ne rendaient pas un son faux dans la bouche des monarques absolus. Le 9 avril, jour même où il franchissait l'Inn, l'archiduc dénonçait la guerre au roi de Bavière et au maréchal français Lefebvre, qui se trouvait à Munich, et devait prendre le commandement des troupes de ce prince. Il engageait le roi à ne voir dans

les Autrichiens que des libérateurs, armés uniquement << contre l'ennemi de l'indépendance << générale de l'Europe, » et éloignés de toute idée de conquête. Les réponses de la Bavière et des autres princes de la confédération flétrirent, comme un insigne attentat au droit des gens, une invasion qui n'avait été précédée d'aucune déclaration de guerre, et surtout ces appels aux peuples, qui n'étaient qu'une provocation à la révolte contre leurs gouvernements 1.

En Pologne, l'archiduc Ferdinand, commandant un corps de 40,000 hommes, avait pour mission spéciale, après avoir soumis ou écrasé la poignée de Polonais commandée par le prince Poniatowski, de se porter sur les frontières de la Prusse, afin d'encourager le parti belliqueux qui existait à la cour de Koenigsberg, et de déterminer l'accession de cette puissance à la guerre.

En Italie, l'archiduc Jean, qui, par de longues intrigues dans cette contrée, croyait s'y être acquis beaucoup de partisans; qui, surtout, se trouvant à la tête de plus de 85,000 hommes, ne doutait pas d'un sucès facile sur la faible ar

«

1 << Toutes ces pièces, dit M. de Scholl, appelaient les peuples à l'insurrection, sans le concours des gouvernements. » C'était en effet les appeler à l'insurrection contre leurs gouvernements, puisque ceux-ci étaient les alliés de la France.

mée du prince Eugène Beauharnais, comptait beaucoup sur le soulèvement des populations contre la France, et le commissaire général auprès de son armée, le comte de Goës, avait déjà un travail tout prêt pour la formation de gouvernements insurrectionnels à Venise, à Milan, en Toscane et jusqu'en Piémont. Les listes des personnages italiens, dont devaient se composer ces gouvernements, auraient pu être des listes de proscription. Napoléon, lorsqu'elles tomberont entre ses mains, voudra beaucoup ignorer, et là où il ne pourra pas ignorer, il ne voudra pas

croire.

Le pays où la révolte avait été le mieux organisée, était le Tyrol. Un vieux sentiment d'affection de ces montagnards pour leurs anciens maîtres eût pu rendre excusable leur infidélité envers le roi de Bavière, si leur ignorance et le fanatisme de leurs chefs n'eussent donné à l'insurrection le plus hideux caractère de férocité et de barbarie. C'était au moment même où l'archiduc Charles invitait le. roi Maximilien à la neutralité, que les généraux Jellachich et Chateler excitaient les Tyroliens à l'expulsion des Bavarois et à leur extermination.

VIII.

13

CHAPITRE V.

GUERRE D'AUTRICHE.

Départ de l'Empereur pour l'armée.

Occupation des deux

rives du Danube par les Autrichiens. — Mème mesure adoptée - Lenteurs de l'archiduc Charles. Activité par Napoléon. de l'Empereur. Proclamation de l'Empereur à l'armée. — Campagne de cinq jours. Allocution de l'Empereur aux

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troupes de Bavière et de Wirtemberg. -Bataille d'Abensberg. Entrée des Autrichiens à Ratisbonne. Prise de Attaque et prise de Ratis

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Landshut. Bataille d'Eckmühl.

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Procla

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bonne. Résultats de la campagne de cinq jours. mation de l'Empereur à l'armée. - Distribution de récompenses. - Ordres de l'Empereur au prince Eugène, en Italie ; à Bernadotte, en Saxe; au prince Poniatowski, en Pologne. Lettre de l'archiduc Charles à l'Empereur. Bataille d'Ebersberg. Marche de l'Empereur sur Vienne. - Capitulation de Vienne. — Proclamation de l'Empereur à l'armée. - Bulletins sévères pour les promoteurs de la guerre. Batailles de Gross-Aspern et d'Essling. - Rupture des ponts du Danube. — Retraite des Français dans l'ile de Lobau. Jonction de l'armée d'Italie avec la grande armée. — Retraite de l'archiduc Jean devant le prince Eugène. Proclamation de l'Empereur à l'armée d'Italie. —Insurrection dans le Tyrol. - Insurrection dans le nord de l'Allemagne. - Tentative sur Magdebourg. — Révolte dans la Hesse. — Défection du major prussien Schill. Schill déclaré déserteur par son gouverneDéfaite et mort de Schill à Stralsund. - Légion

ment.

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Poniatowski à Praga. — Patriotisme des habitants de Varsovie. Avantage remporté à Gura par le prince Poniatowski. Conduite équivoque du corps auxiliaire russe.

de controverse entre Napoléon et Alexandre.

Point délicat

- Dispositions

antifrançaises des généraux russes. Doute momentané de Napoléon sur la bonne foi d'Alexandre.

Inaction du corps

d'armée russe. - Aveu du prince Galizin sur les causes de l'inaction de ce corps d'armée. - Retour de confiance entre Napoléon et Alexandre. Consentement de Napoléon au traité entre la Russie et la Suède. — Attitude respectivement menaçante des Russes et des Polonais. Dévouement des Polonais à la France.

Si l'Autriche s'était gravement méprise en supposant que l'empereur des Français ne serait en état d'agir qu'au mois de juillet, Napoléon s'était aussi, sous le même rapport, trompé à l'égard de l'Autriche; mais, de son côté, l'erreur était moindre. Par les lettres du prince de Neuchâtel, major général, au roi de Bavière et à plusieurs maréchaux, on voit que l'Empereur ne s'attendait à être attaqué que vers la fin d'avril. Aussi était-il à Paris, et le prince de Neuchâtel seulement à Strasbourg, lorsque l'Autriche avait déjà envahi la Bavière. Le 12 au soir, le télégraphe lui apporta la nouvelle de cette invasion.

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