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<< par quelle obligation de devoir ou d'intérêt, ou << par quel principe de politique russe S. M. I. «peut s'être trouvée forcée de reconnaître le <«< droit que s'est arrogé la France de déposer et << d'emprisonner les souverains ses amis, et de << s'attribuer à elle-même la souveraineté sur des <<< nations loyales et indépendantes. Si tels sont <«<les principes auxquels l'empereur est attaché, << poursuivait le ministre britannique, Sa Majesté voit avec regret une détermination qui doit << aggraver et prolonger les maux de l'Europe. Il était évident que les communications entre les deux empereurs et le gouvernement anglais ne pouvaient aller plus loin. Ce dernier gouvernement se hâta lui-même d'annoncer, par une dé'claration du 15 décembre, que les ouvertures qui lui avaient été faites n'avaient pu aboutir à aucune négociation, et il ne dissimulait pas qu'il faisait cette publication afin que les puissances qui pourraient être disposées à la guerre fussent bien assurées qu'elles pouvaient compter sur son concours. «Si, parmi les nations qui préservent <«< contre la France une indépendance douteuse et << précaire, il s'en trouve qui, même en ce mo<«<ment, balancent entre la ruine certaine qui << résultera d'une inaction prolongée et les dan«gers incertains d'un effort pour échapper à <«< cette ruine, la perspective trompeuse d'une

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paix entre la Grande-Bretagne et la France ne << manquerait pas d'être singulièrement funeste à <«< ces nations. Le vain espoir du retour de la << tranquillité publique pourrait ébranler leurs << résolutions. » Ce danger n'existait pas pour l'Autriche, qui, d'avance, connaissait suffisamment les vues du cabinet britannique; mais c'était un engagement public de plus pris par l'Angleterre, et cette déclaration ne laissa pas de

donner une nouvelle force aux excitations de ses partisans à Vienne.

Depuis la paix de Tilsitt, le parti anglais à Constantinople n'avait cessé d'employer tous ses efforts pour indisposer le divan contre la France, en assurant que Napoléon avait, par des engagements formels, sacrifié les intérêts de la Porte ottomane à sa nouvelle liaison avec la Russie; on citait même de prétendus articles qui exprimaient ces engagements. Malgré ces insinuations, l'Empereur, dans l'année qui vient de s'écouler, était parvenu à empêcher la reprise des hostilités entre les deux puissances, et, jusqu'à l'entrevue d'Erfurth, il avait pu, avec vérité, démentir les imputations élevées contre lui. L'entrevue et la convention d'Erfurth avaient changé cette situation. Si les Turcs n'en eurent pas une exacte connaissance, l'intimité seule des deux empereurs était pour eux de mauvais augure, et leur

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avait rendu l'alliance française justement súspecte. Cependant un agent britannique envoyé auprès du divan, M. Paget, avait échoué dans ses démarches. Ce n'est pas que, de son côté, la sublime Porte se piquât de fidélité envers la France. La difficulté roulait sur les conditions du rapprochement. Les Turcs prétendaient à des indemnités, et ils se montraient exigeants dans leurs demandes. M. Paget s'était retiré sans rien conclure. Le mérite de cet arrangement était réservé à un autre ministre, que le hasard seul y fit intervenir.

L'envoyé britannique à Vienne, M. Adair,. que nous avons vu partir de cette capitale dans les premiers jours du mois de mars, avait pris sa route par Trieste, d'où il s'était rendu à Malte. Peu de jours après son arrivée, le pacha des Dardanelles fit connaître à l'amiral Collingswood, qui se trouvait dans ces parages, que le cabinet ottoman n'était pas éloigné de rétablir ses rapports avec l'Angleterre. L'amiral eût pu dès lors profiter de la circonstance pour conclure un armistice. M. Adair lui en donna l'idée, et lui proposa de traiter en son nom. Celui-ci ne crut pas devoir accéder à sa proposition. C'était un devoir pour M. Adair d'informer son cabinet des bonnes dispositions que l'on devait supposer aux Turcs d'après l'ouverture faite par le pacha

des Dardanelles; il le fit; mais, ayant bientôt après trouvé l'occasion d'un bâtiment qui retournait en Angleterre, il s'embarqua lui-même pour Londres. Dans l'intervalle, le ministère avait reçu ses lettres, et lui avait envoyé à Malte des pleins pouvoirs. M. Canning lui proposa de repartir et d'aller travailler à la réconciliation de son gouvernement avec la Turquie. M. Adair ne partageait point les opinions politiques de M. Canning. Ami de M. Fox et de lord Howick, c'était par eux qu'il avait été employé à Vienne. Cependant il ne crut point devoir rejeter la mission qui lui était offerte. Il retourna dans la Méditerranée et se présenta aux Dardanelles; mais on refusa de le recevoir. Sur ce refus, il alla s'établir dans l'île de Ténédos, et là se mit, quoique avec assez de peine, en communication avec les ministres du Grand Seigneur. Les Turcs voulaient de l'argent, beaucoup d'argent 2. On se débattit quelque temps sur la quotité, mais on finit par s'entendre. La paix fut signée le 5 janvier 1809. Ce n'était pas un allié de plus pour l'Angleterre; c'était un allié de moins pour la France.

I Dans le mois d'octobre.

I

2 Ce sont les mots mêmes que m'a dits M. Adair, en me parlant de cette négociation.

CHAPITRE III.

AFFAIRES INTÉRIEURES.

Complément de l'organisation de l'université impériale. - Nomination de M. de Fontanes comme grand maitre de l'université. Idées de Napoléon sur la dignité des fonctions de profes- Sagesse de certaines vues de l'Empereur. ― Réflexions de l'Empereur sur l'école de Compiègne. - Encouragement

seur.

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à la fondation de bourses dans les lycées. - Opinion actuelle sur les inconvénients d'une haute instruction dans les rangs inférieurs du peuple. — Compte présenté par l'Institut du progrès des connaissances dans les vingt dernières années. — Efforts de l'Empereur pour la destruction de la mendicité. — Opinion de l'Empereur sur la compétence des conseils généraux de département. Attention soutenue de l'Empereur à presser les travaux publics de tout genre. Sollicitude de l'Empereur pour le commerce. - Encouragement pour la culture de l'indigo et du coton. - Fêtes données à l'armée dans sa

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marche pour l'Espagne. Honneurs rendus aux rédacteurs du code civil. Madame de Staël et madame de Chevreuse.

- Bons procédés de l'Empereur envers la première femme de Jérôme Bonaparte. Questions de finances. Charges pro

duites

pour

le trésor

Marine française.

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la création de royautés nouvelles. par Lutte du trésor contre l'agiotage. Pari hasardeux gagné par le trésor contre l'agiotage. Raisons de l'Empereur pour ne pas adopter le système financier de l'Angleterre. - Situation financière de la France et de l'Angleterre en 1808.

SUIVANT

UIVANT un usage honorable et bien entendu, le ministre de l'intérieur présenta au corps légis

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