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cendance de Napoléon pour la Russie. Convention signée à Erfurth, le 12 octobre.

Lettre importante d'Alexandre à Napoléon. Concession de la Russie: aux dépens de la Prusse. Lettre de l'empereur d'Autriche, à Napoléon.— Réponse de Napoléon à l'empereur d'Autriche. Anecdotes. Visite du champ de bataille d'Iéna - Séparation des deux empereurs. - Récapitulation faite par Napoléon des pays disponibles en Allemagne.Travaux divers de Napoléon à Erfurth.

L'EMPEREUR Alexandre était partí de Pétersbourg le 12 septembre. Dans sa route par Koenigsberg, il visita, le 18, le roi et la reine de Prusse. Avec lui voyageaient son frère le grandduc Constantin et l'ambassadeur de France, Caulaincourt. Le maréchal Lannes, duc de Montebello, avait été envoyé au-devant de lui par Napoléon à Bromberg, frontière du territoire

VIII.

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occupé par nos troupes. A Custrin il fut reçu par le maréchal Soult, assista à une revue, et continua sa route pour Weimar où il arriva le 25 au soir.

De son côté, l'empereur Napoléon, qui avait passé à Metz le 24 et à Francfort le 25, était rendu le 27 à Erfurth vers neuf heures du matin. A deux heures, il monta à cheval et alla audevant de l'empereur Alexandre, à deux lieues de cette place. Ils y entrèrent ensemble au milieu d'une longue haie de troupes, au bruit des cloches, de l'artillerie et des acclamations de la joie générale. Peu de jours après, la ville offrait une assemblée de rojs, grands-ducs et autres princes souverains, assemblée modèle que depuis on a voulu reproduire, mais dont l'imitation n'a été qu'imparfaites parce qu'il y a toujours manqué ce qui, à Erfitt er avait fait la décoration principate; la présence d'un grand homme.

Soit que empereur Napoléon eût conçu réellement le projet d'un nouvel envahissement

Comme administrateur général des provinces prussiennes, je m'étais rendu, avec l'intendant général de l'armée, M. Daru, à Custrin, où nous fùmes invités à déjeuner avec l'Empereur.

2 C'est alors que, pour la première fois, nous avons vu des rois attendre dans une antichambre; que, pour la première fois, nous avons entendu des soldats dire, à l'occasion de la différence des honneurs qu'il fallait rendre ; « Ce n'est qu'un roi. »

aux dépens de la Prusse, lorsqu'en opposition à la demande faite, par le cabinet de Pétersbourg, des provinces de Moldavie et de Valachie, il voulait prendre la Silésie comme équivalent; soit, ce qui est plus vraisemblable, qu'il n'eût d'autre objet que d'entraver l'usurpation russe par sa prétention à une usurpation correspondante, le cours des événements avait été tel que, sérieuse ou non, c'était une pensée dont force lui était de faire le sacrifice. Il s'agissait pour lui, d'un côté, de soumettre l'Espagne et, d'autre part, d'arrêter l'Autriche dans ses armements, ou bien d'avoir contre cette puissance, en cas de guerre, la Russie pour alliée. Afin d'être assuré de la Russie, il y avait nécessité de la satisfaire aux dépens des Turcs. C'était une vieille siliance qu'il fallait immoler à une alliance nouvelle, mais la vieille alliance, en raison des révolutions de Constantinople qui affaiblissaient cet empire, ne pouvait, dans les circonstances présentes, offrir aucun secours à l'empereur Napoléon. A la vérité, ses réflexions l'avaient conduit à décliner l'accomplissement des rêves de Tilsitt, parce que tout l'avantage eût été pour la Russie; mais cependant il fallait à cette puissance une satisfaction suffisante pour la retenir dans le système français, et pour donner à l'empereur Alexandre lui-même un gage de sûreté contre le méconten

tement de ses peuples, auxquels la rupture avec l'Angleterre causait de graves préjudices. Ce gage de sûreté pour le prince, cette compensation des maux produits par l'interruption du commerce pour les propriétaires, se trouveraient, jusqu'à un certain degré, dans l'acquisition des deux principautés qui donneraient à l'empire la belle frontière du Danube. La concession en était faite dans l'esprit de Napoléon lorsqu'il se rendit à Erfurth. De son côté l'empereur Alexandre, persuadé que, pour faire des conquêtes sûres et faciles, il lui importait de les faire de concert avec l'empereur des Français, était franchement résolu le seconder contre l'Autriche comme contre Angleterre. La négociation entre eux ne fut donc longue ni difficile. Une convention.fut signée, le re octobre, par les ministres des affaires étrangères des deux empires, MM, de Champagny et de Romansof. Les dispositions partibilières de cette convention, que nous allons donner ici, n'ont jamais été publiées'.

L'article premier confirme et, au besoin, renouvelle l'alliance de Tilsitt et l'engagement mutuel des deux empereurs, non-seulement de

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Napoléon et Alexandre, dit M. Thibaudeau, traitaient « eux-mêmes leurs affaires. On ne connaît point d'instrument « écrit de leurs conventions. On n'a pas même allégué de stipu«lations secrètes, comme à Tilsitt. »

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