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No. VII.

EXTRAITS DES LETTRES DU MAJOR GÉNÉRAL AU GÉNÉRAL SAVARY,

A MADRID.

SECTION 1.

S.

Bayonne, 12 juillet 1808.

J'ai rendu compte à l'empereur, général, de votre lettre du 8. S. M. trouve que vous vous êtes dégarni de trop de monde à Madrid, que vous avez fait marcher trop de troupes au secours du général Dupont, qu'on ne doit pas agir offensivement jusqu'à ce que les affaires de la Galice soient éclairées. De tous les points de l'armée, général, le plus important est la Galice, parce que c'est la seule province qui ait réellement conclu un traité avec l'Angleterre : la division de ligne des troupes espagnoles qui était à Oporto s'est jointe à celle qui était en Galice; et enfin par la position de cette province extrêmement près de l'Angleterre. Indépendamment de ces considérations, la position la rend encore plus intéressante; car les communications de l'armée se trouveraient compromises si le maréchal Bessières n'avait pas un entier succès, et il faudrait bien alors reployer toutes vos troupes, et marcher isolément au secours du maréchal Bessières. Encore une fois, général, vous vous êtes trop dégarni de Madrid, et si un bon régiment de cuirassiers, quelques pièces d'artillerie et 1,000 à 1,200 hommes d'infanterie avaient pu arriver à l'appui du maréchal Bessières, le 14, cela lui aurait été d'un éminent secours. Qu'importe que Valence soit soumis? Qu'importe que Saragosse soit soumis? Mais, général, le moindre succès de l'ennemi du côté de la Galice aurait des inconvénients immenses. Instruit comme vous l'étiez des forces du général Cuesta, de la désertion des troupes d'Oporto, etc....... S. M. trouve que pour bien manœuvrer il aurait fallu vous arranger de manière à avoir, du 12 au 15, 8,000 hommes pour renforcer le maréchal Bessières. Une fois nos derrières débarrassés, et cette armée de Galice détruite, tout le reste tombe et se soumet de soi-même, etc., etc.

SECTION II.

EXTRAIT DE LA LETTRE DU MAJOR GÉNÉRAL, ETC.

S.

Bayonne, 15 juillet 1808.

Nous recevons vos lettres du 9 et du 10, général. L'empereur me charge de vous faire connaître que si le général Gobert était à Valladolid, le général Frère à San-Clemente, ayant une colonne dans la Manche; si 300 à 400 convalescents, un bon commandant, 4 pièces de canon, une escouade d'artillerie, et 20,000 rations de biscuit étaient dans le château de Ségovie, la position de l'armée serait superbe et à l'abri de toute sollicitude. La conduite du général Frère ne paraît pas claire. Les nouvelles qu'il a eues du maréchal Moncey paraissent

apocryphes. Il est possible que ses 8,000 hommes et son artillerie n'aient pas été suffisants pour enlever la ville de Valence. Cela étant, le maréchal Moncey ne l'enlèverait pas davantage avec 20,000 hommes, parce qu'alors c'est une affaire de canons et de mortiers, etc., etc.... Valence est comme la Catalogne et l'Aragon; ces trois points sont secondaires. Les deux vrais points importants sont le général Dupont, et particulièrement le maréchal Bessières, parce que le premier a devant lui le corps du camp de Saint-Roch et le corps de Cadix, et le maréchal Bessières parce qu'il a devant lui les troupes de la Galice et celles qui étaient à Oporto. Le général Dupont a près de 20,000 hommes; il ne peut pas avoir contre lui un pareil nombre de troupes; il a déjà obtenu des succès très-marquants, et au pis aller il ne peut être contraint qu'à repasser les montagnes, ce qui n'est qu'un événement de guerre. Le maréchal Bessières est beaucoup moins fort que le général Dupont, et les troupes espagnoles d'Oporto et de la Galice sont plus nombreuses que celles de l'Andalousie, et les troupes de la Galice n'ont pas encore été entamées. Enfin le moindre insuccès du maréchal Bessières intercepte toutes les communications de l'armée et compromettrait même sa sûreté. Le général Dupont se bat pour Andujar, et le maréchal Bessiéres se bat pour les communications de l'armée et pour les opérations les plus importantes aux affaires d'Espagne, etc., etc.

SECTION III.

EXTRAIT DE LA LETTRE DU MAJOR GÉNÉRAL, ETC.

S.

Bayonne, 18 juillet 1808, à dix heures du soir.

Je reçois, général, vos lettres du 14. L'aide de camp du maréchal Moncey a donné à S. M. tous les détails sur ce qui s'est passé. La conduite du maréchal a été belle. Il a bien battu les rebelles en campagne. Il est tout simple qu'il n'ait pu entrer à Valence; c'était une affaire de mortiers et de pièces de siège. Sa position à San-Clemente est bonne, de là il est à même de remarcher sur Valence. Du reste, général, l'affaire de Valence est une affaire du second ordre, même celle de Saragosse, qui cependant est plus importante. L'affaire du maréchal Bessières était d'un intérêt majeur pour les affaires d'Espagne, et la première après cette affaire c'est celle du général Dupont, et c'est le moment de laisser le général Gobert suivre la route. Le maréchal Moncey se repose; le général Reille marche sur Gironne: ainsi, trois colonnes pourront marcher ensemble sur Valence : le corps du général Reille, celui de Saragosse, et celui du maréchal Moncey, ce qui formera les 20,000 hommes que ce maréchal croit nécessaires. Mais l'empereur, général, trouve que vous avez tort de dire qu'il n'y a rien été fait depuis six semaines. On a battu les rassemblements de la Galice, de Santander, ceux d'Aragon et de Catalogne, qui dans leur aveuglement croyaient qu'ils n'avaient qu'à marcher pour détruire les Français : le maréchal Moncey, les généraux Duhesme, Dupont, Verdier, ont fait de bonne besogne, et tous les hommes sensés en Espagne ont changé dans le fond de leur opinion, et voient avec la plus grande peine l'insurrection. Au reste, général, les affaires d'Espagne sont dans la situation la plus prospère depuis la bataille de Medina-del-Rio-Seco, etc., etc. Le 14e et le 44 arrivent demain; après-demain ils partent pour le camp de Saragosse; non pas que ces troupes puissent avancer la reddition, qui est une affaire de canon, mais elles serviraient contre les insurgés de Valence, s'ils voulaient renforcer ceux de Saragosse.

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Enfin, si le général Gobert et les détachements qui sont à moitié chemin pour rejoindre le général Dupont font juger à ce général qu'il a des forces suffisantes pour battre le général Castaños, il faut qu'elles continuent leur direction, et qu'il attaque l'ennemi, s'il croit devoir le faire, etc., etc.

(Cette lettre a été écrite le jour de la bataille de Baylen.)

SECTION IV.

EXTRAIT DE LA LETTRE DU MAJOR GÉNÉRAL, ETC.

S.

Bordeaux, 5 août 1808.

Les événements du général Dupont sont une chose sans exemple, et la rédaction de sa capitulation est de niveau avec la conduite tenue jusqu'à cette catastrophe. L'empereur pense qu'on n'a pas tenu compte du vague de la rédaction de l'acte, en permettant que les corps en échelons sur la communication entre vous et le général Dupont aient marché pour se rendre aux Anglais : car on ne doit pas présumer qu'ils aient la loyauté de laisser passer les troupes qui s'embarquent. Comme vous ne parlez pas de cela, on pense que vous avez retiré ces échelons sur Madrid. Après avoir lu attentivement la relation du général Dupont, on voit qu'il n'a capitulé que le lendemain de la bataille, et que les corps des généraux Vedel et Dufour, qui se trouvent compris pour quelque chose dans la capitulation (on ne sait pourquoi), ne se sont pas battus. Par la relation même du général Dupont, tout laisse penser que l'armée du général Castaños n'était pas à beaucoup près aussi forte qu'on le dit et qu'il avait réuni à Baylen tout ce qu'il avait de forces. S. M. ne lui calcule pas plus de 25,000 hommes de troupes de ligne et plus de 15,000 paysans. Par la lettre du général Belliard il paraît que l'ordre est donné de lever le siége de Saragosse, ce qui serait prématuré; car vous comprendrez qu'il n'est pas possible qu'on ne laisse un corps d'armée, qui couvre Pampelune, et contienne la Navarre, sans quoi l'ennemi peut cerner Pampelune, insurger la Navarre, et alors la communication de France par Tolosa serait coupée, et l'ennemi sur les derrières de l'armée. Supposant l'ennemi réuni à Pampelune, la ville bloquée, il peut se trouver en cinq à six marches sur les derrières de Burgos. L'armée qui assiége Saragosse est donc à peu près nécessaire pour contenir la Navarre, les insurgés de l'Aragon et de Valence, et pour empêcher de percer sur notre flanc gauche; car si, comme le dit le général Belliard, le général Verdier se porte avec ses troupes à Logroño, en jetant 2,000 hommes dans Pampelune, la communication de Bayonne, qu'eût sur-le-champ interceptée le général Verdier, serait mieux à Tudela qu'à Logroño. Si le général Castaños s'avance, et que vous puissiez lui livrer bataille, on ne peut en prévoir que les plus heureux résultats : mais de la manière dont il a marché vis-à-vis du général Dupont, tout donne à croire qu'il mettra la plus grande circonspection dans ses mouvements. Si, par le canal des parlementaires, l'on peut établir une suspension d'armes sans que le roi y soit pour rien en apparence, cette espèce d'armistice pourrait se rompre en se prévenant de part et d'autre huit jours d'avance, donnant aux Français la ligne du Duero passant par Almazan pour joindre l'Ebre. Cette suspension d'armes, que les insurgés pourraient regarder comme avantageuse, afin de s'organiser à Madrid, ne nous serait pas défavorable, parce qu'on verrait pendant ce temps l'organisation que prendraient les parties insurgées de l'Espagne, et ce que veut la nation, etc., etc.

SECTION V. LE MAJOR GÉNÉRAL AU ROI D'ESPAGNE.

Nantes, 11 août 1808.

Sire, le général Savary ni vos ministres Azanza et Urquijo ne sont arrivés : il paraît qu'il y a des rassemblements à Bilbao d'après les nouvelles que nous recevons. S. M. pense qu'il est important d'y faire marcher le plus tôt possible une colonne pour y rétablir l'ordre. V. M. sait que la moitié de Saragosse était en notre pouvoir, et que sous peu on espérait avoir le reste de la ville. Lorsque le général Belliard a donné l'ordre de lever le siége, il eût été à désirer que cet ordre fût conditionnel, comme cela paraissait être l'intention de V. M., ainsi qu'on le voit dans sa correspondance; c'est-à-dire, que le siége ne fût levé que dans le cas où l'on n'aurait pas cru être maître de la ville avant cinq ou six jours. Cela aurait présenté des circonstances meilleures ; car si le général Verdier évacue en entier la Navarre et l'Aragon, il est à craindre que la Navarre ne s'insurge, et Pampelune ne tarderait pas à être cernée. J'ai mandé à V. M. que déjà des corps entiers de la grande armée sont en mouvement pour se rendre en poste en Espagne. Les dispositions les plus vigoureuses sont prises de tous côtés, et dans six semaines ou deux mois l'Espagne sera soumise. L'empereur, qui continue à jouir d'une bonne santé, quoiqu'il soit très-occupé, part dans une heure pour continuer sa route sur Angers, Tours et Paris. V. M. doit être persuadée que toutes nos pensées sont sur elle et sur l'armée qu'elle commande.

No. VIII.

LETTER FROM MR. DRUMMOND TO SIR ALEXANDER BALL.

MY DEAR SIR,

Palermo, July 4th, 1808.

His highness the duke of Orléans has applied to me to write to you on a subject about which he appears to be extremely interested. I take it for granted that you are acquainted with all the events which have lately happened in Spain. The duke thinks that the appearance of a member of the house of Bourbon in that country might be acceptable to the Spaniards, and of great service to the common cause. In this I perfectly concur with his highness, and if you be of the same opinion you will probably have no objection to send a ship here to carry his highness to Gibraltar. He himself is exceedingly sanguine. We have letters from London down to the 5th of June. Portugal has followed the example of Spain, and Lisbon is probably now in other hands. An invitation has been sent to sir Charles Cotton.

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P. S. Weigh well what is said here, written at the side of the person.

DEAR SIR,

MR. DRUMMOND TO SIR HEW DALRYMPLE.

Palermo, July 24th, 1808.

This letter will be delivered to you by his royal highness prince Leopold, second son of the king of the Two Sicilies. This prince goes immediately to Gibraltar to communicate immediately with the loyal Spaniards, and to notify to them that his father will accept the regency, if they desire it, until his nephew Ferdinand the Seventh be delivered from captivity. Don Leopold and his cousin the duke of Orleans will offer themselves as soldiers to the Spaniards, and will accept such situations as may be given to them suitable to their illustrious rank. If their visit should not be acceptable to the Spaniards, Don Leopold will return to Sicily, and his serene highness the duke of Orleans will proceed to England. Being of opinion that the appearance of an infant of Spain may be of the greatest utility at the present crisis, and in all events can hardly be productive of harm, I have urged his Sicilian majesty to determine upon this measure, which I conceive to be required at his hands, in consequence of the manifesto of Palafox, which you have probably seen. At the distance of 1,000 miles, however, we cannot be supposed to be accurately informed here of many circumstances with which you probably may be intimately acquainted; prince Leopold therefore will be directed to consult with you, and to follow your advice, which I have no doubt you will readily and cheerfully give him. I take the liberty at the same time of recommending him to your care and protection.

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EXTRACT OF A LETTER FROM SIR HEW DALRYMPLE TO LORD CASTLEREAGII,

MY LORD,

Gibraltar, August 10th, 1808.

Last night the Thunderer arrived here, having on board the duke of Orleans, the second prince of the two Sicilies, and a considerable number of noblemen and others, the suite of the latter. As the ship came to anchor at a late hour, I had not the honour of seeing the duke of Orleans until near ten at night, when he came accompanied by captain Talbot. The duke first put into my hands a letter from Mr. Drummond, as captain Talbot did a despatch from sir Alexander Ball, copies of which I have the honour to enclose. As the latter seemed bulky, I did not immediately open it, and therefore did not immediately remark that sir Alexander Ball did not seem aware that the prince of the Two Sicilies was coming down, much less that he meditated establishing his residence at Gibraltar for the avowed purpose of negotiating for the regency of Spain. Of this object the duke of Orleans made no mystery, and proceeded to arrange the time and manner of the prince's reception in the morning, and the accommodation that should be prepared for him, suited to his rank, and capable of containing his attendants. I took early occasion first to remark the ill effect this measure might produce in Spain at the moment when the esta

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