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du Champ-de-Mars, domine l'autel de la patrie; et de même que dans la traversée du désert de Rahma, les cérémonies religieuses étaient présidées par le grand-pontife Aaron; ici l'auguste sacrifice de la messe est célébré par le plus illustre des prélats patriotes, l'évêque d'Autun, Charles Maurice de Talleyrand-Périgord (constituant) ministre du directoire en 1797, 98, etc., etc., etc. (V. la table des matières) Les fédérés et les députés ayant prêté le serment civique, le roi prononce la formule suivante: Moi, roi des Français, je jure à la nation d'employer tout le pouvoir qui m'est délégué par la loi constitutionnelle de l'État, à maintenir la constitution et à faire exécuter les lois. Aussitôt les transports éclatent de toutes parts: vains transports de l'enthousiasme national! Ils seront les derniers qu'avoueront les vrais amis de la liberté.

Juillet 31. Dons patriotiques.

État des bijoux et vaisselles d'or

et d'argent portés à la monnaie de Paris, depuis le 22 septembre 1789, jusqu'au 31 juillet 1790. Or, 739 marcs, à 718 fr. Argent, 219,428 marcs à 55 fr.

Le total est près de 12,500,000 fr.

Ainsi le mouvement généreux des esprits et le résultat de ces vertus publiques auxquelles on semblait mettre toute confiance, ne produisent que cette faible ressource. On peut en assigner trois causes principales: 1o, l'opposition de la cour et des hautes classes aux principes de la révolution; opposition si mal calculée, et qui les privera de toute influence; 2°, la défiance que plusieurs personnes opulentes, et cependant d'opinions favorables à l'esprit originaire de la révolution, conçoivent sur l'issue des événements; en voyant un Sieyes, un Chapelier, un Garat, un Robespierre, un Marat, prendre déjà de l'ascendant, élever leur voix dans l'assemblée ou publier leurs idées dans les feuilles quotidiennes, il est évident que ces déclamateurs ne sont animés d'aucun sentiment de bien public, et que la colère, l'avarice, l'envie, la vanité, sur-tout la vanité, leur donnent l'impulsion, et que cette impulsion est reçue par la multitude appartenant aux classes moyennes; multitude complètement ignorante sur les matières d'état, les finances publiques, absolument vide de connaissances politiques; 3o, l'absence d'esprit public, funeste héritage du règne de Louis XV. Qu'on veuille en effet comparer les résultats de l'élan patriotique de la nation française, depuis deux siècles, avec les efforts prodigieux des particuliers de toutes les classes, chez les Anglais, les Espagnols, les Allemands, les Russes

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même, de nos jours, et qu'on juge! Les Italiens seuls restent audessous des Français, ét certes les raisons en sont trop claires pour avoir besoin d'être expliquées.

Août 5. Décret.-Institution des juges-de-paix et des tribunaux de famille.

6. Décret. Abolition des droits d'aubaine et de détraction, sans condition de réciprocité.-Cette disposition a été rapportée le 18 mars 1803, par l'article 11 du code civil: « L'étranger jouira << en France des mêmes droits civils que ceux qui sont ou qui seront <«< accordés aux Français par les traités de la nation à laquelle cet étranger appartiendra. »

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31. Les soldats du régiment suisse de Château-vieux donnent dans l'armée de ligne le premier exemple de révolte ouverte. Ligués avec quelques hommes des régiments français du Roi et de Mestrede-camp, soutenus par la populace de Nanci, ils se défendent dans les rues de cette ville contre les chefs et la garde nationale; et ne se soumettent qu'après un combat très-meurtrier.

Septembre 4. Retraite de Necker. Fin de son troisième ministère des finances et de sa carrière politique.

Il n'y a pas deux ans que cet étranger était l'objet d'une idolâtrie exclusive (V. 24 août 1788). Son nom était à la tête de la révolution. Un mécontentement général punissait le roi de lui avoir retiré sa confiance ( V. 23 juin 1789). Les chefs des communes, liant adroitement leurs intérêts à sa popularité, l'accablaient de doléances dans sa disgrace. Éloigné le mois suivant (V. 11 juillet), son départ devient un jour de deuil, et faillit en être un de sang. Son buste, promené dans la capitale comme le palladium de la liberté, enivrait 600,000 spectateurs : les théâtres se fermièrent; et, dans cette calamité publique, l'assemblée nationale et le peuple rivalisèrent d'efforts à prescrire au roi le rappel de son ministre. Il revint (V. 15 juillet); il parut en triomphateur à cet Hôtel-de-Ville, où quelques jours auparavant, le monarque avait été amené captif. Il se flatta de sauver la France en gouvernant ses législateurs, et son illusion fut promptement détruite. Au premier essai de ses forces, il éprouva des résistances; il supplia, il voulut transiger; on l'intimida. Son effroi l'entraîna bientôt dans le cours du torrent s'abandonnant aux flots, au lieu de combattre leur violence, il vit échouer la monarchie, et résigna le gouvernail.

Sa démission est reçue avec froideur par l'assemblée nationale, avec insouciance par le public, avec une joie concentrée par les

factieux, Mirabeau, Barnave, etc. Cette tête, qui plia sous les couronnes civiques, est au moment d'être proscrite; Necker s'éloigne en fugitif (V. 9 avril 1804).

Septembre 6. Décret qui supprime les parlements, les cours souveraines, tous les anciens tribunaux, et qui restreint ceux qui vont être établis, aux fonctions judiciaires.

10. Finances publiques. Rapport à l'assemblée nationale sur Y'état de la dette au 1er janvier 1791. — 1° Dette constituée : rentes perpétuelles, 61 millions; viagères, 102 id.; 2o dette exigible, comprenant les dettes du clergé, le prix des offices et charges supprimés, les cautionnements, l'arriéré, les emprunts à terme fixe, etc., 1900 millions.

23. Décret. Les membres de l'assemblée nationale ne pourront être commissaires du roi dans les tribunaux que quatre ans après la fin de la législature.

29. Après un mois de discussions orageuses, l'assemblée nationale décrète, à la majorité de 502 voix contre 423, l'émission de 800 millions d'assignats forcés et sans intérêt, lesquels seront employés à l'acquit de la dette publique non constituée. Les assignats rentrés au trésor seront brûlés. Il n'en sera fait aucune nouvelle fabrication qu'en vertu d'un décret du corps législatif, et toujours sous la condition qu'ils ne puissent excéder la valeur des biens nationaux, ni se trouver au-dessus de 1200 millions en circulation.

Cette création d'assignats, en accélérant la vente des biens du clergé, confirme la direction donnée à la révolution.

Novembre 4. Insurrection à l'Ile-de-France. Le capitaine de vaisseau Macnemara est massacré.

20. Décret. Sur le rapport de Barrère, l'assemblée nationale met le château de Vincennes à la disposition de la commune de Paris pour y renfermer les détenus, les prisons de cette ville étant devenues insuffisantes.

Novembre 27. L'assemblée nationale termine la constitution civile du clergé (V12 juillet). — On enjoint aux ecclésiastiques en exercice, de prêter publiquement le serment de la maintenir de tout leur pouvoir. Les contrevenants seront censés renoncer à leurs offices et remplacés aussitôt; et, au cas qu'ils s'immiscent dans leurs anciennes fonctions, ils seront poursuivis comme perturbateurs de l'ordre public. — Les défenseurs des antiques prérogatives de la hiérarchie cléricale et leurs adversaires voient également dans l'établissement de ces mesures comminatoires et répressives, comme dans la

résistance qu'éprouvera leur mise en exécution, des facilités pour entretenir les divisions. Effectivement, la constitution civile du clergé, réprouvée par la philosophie comme par la discipline ecclésiastique et même par la religion, deviendra l'un des ferments les plus actifs des désordres qui ravageront la France, durant les années suivantes. En se faisant de la sorte, un clergé à part, l'assemblée nationale ajoute l'intolérance politique à l'intolérance religieuse; elle crée une secte; elle ressuscite des controverses aussi déplorables que celles qui désolèrent la France pendant la première moitié de ce siècle. Alors éclatait la guerre entre les jansénistes et les molinistes; aujourd'hui naissent les débats des non-assermentés et des constitutionnels. En butte à de nombreuses oppositions, cette imprudente assemblée devra recourir à la séduction, à l'intrigue, même à la violence, pour soutenir sa création. Trois évêques étant nécessaires pour sacrer un nombre suffisant d'évêques constitutionnels et leur conférer ainsi la faculté d'ordonner des prêtres; l'évêque d'Autun, M. de Talleyrand, se présente comme premier consécrateur. Il restera le patriarche de la nouvelle église, jusqu'au moment (et ce moment n'est pas éloigné) où des circonstances qu'il jugera déterminantes, le porteront à donner l'exemple de renoncer à sa profession et aux doctrines qu'il a volontairement suivies et prêchées jusqu'à l'âge de 38 ans. Le cardinal Wolsey était plus jeune quand il pensa qu'il était expédient d'abandonner, pour son propre compte, la com

munion de Rome.

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Décembre 14. Étienne Marchand, marin de Marseille, met à la voile de ce port, pour un voyage autour du monde. L'armement est fait par la maison de commerce Baux (V. 14 août 1792, 2o art.). C'est la première circumnavigation du globe effectuée par des Français, sans l'appui du gouvernement.

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22. Prise de la forteresse d'Ismaël (Bessarabie, sur le Danube).

Le général russe Suwarow ordonne de sang froid, le massacre des habitants et celui de la garnison qui s'était vaillamment défendue, en repoussant huit attaques consécutives. Les atrocités commises à Ismaël éterniseront l'incroyable barbarie du scythe Suwarow dont on ne fait ici mention, que parce que les Français auront un jour à le combattre. Mais ce féroce conducteur d'esclaves disciplinés épuisera vainement sa tactique contre Masséna (V. 26 septembre, 31 octobre 1799).

Le roi, cédant aux importunes et menaçantes sollicitations de la majorité de l'assemblée nationale, accepte le décret du 27 novem

bre, qui exige des ecclésiastiques le serment à la constitution civile du clergé.

Décembre. 30. Décret qui déclare, que toute découverte ou nouvelle invention est la propriété de son auteur, et qu'un titre conféré par l'autorité, lui en assure la jouissance.

1791.

Janvier 12. Les troupes autrichiennes occupent Liége et y rétablissent le prince-évêque, chassé par la révolution du 18 août 1789.

Le prince Ferdinand de Rohan, chef des révoltés, a pris la fuite. Cet usurpateur est le même personnage qu'on verra en 1805 et années suivantes, aumônier de l'empereur Napoléon.

28. Décret L'assemblée nationale est prévenue par le roi, que les émigrés fomentent les dispositions hostiles de quelques princes allemands voisins de la France, et que ces émigrés trouvent des facilités pour s'armer eux-mêmes. Elle ordonne que les différents corps de l'armée seront portés au complet, et qu'on s'assurera de 100,000 soldats auxiliaires destinés à être répartis dans les régiments. Février 1er. L'assemblée nationale invite le roi à envoyer à SaintDomingue des commissaires chargés de pouvoirs extraordinaires, afin d'y appaiser les troubles.

12. Décret établissant, dans toute l'étendue du royaume, la liberté de culture, de fabrication et de débit du tabac.

13. Décret qui supprime les corporations de métiers, les maîtrises, les jurandes, ainsi que tous les priviléges des professions mécaniques ou industrielles, et qui établit la contribution des patentes.

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18. Finances publiques. - Décret qui fixe les dépenses générales, pour l'année 1791, à 585 millions. Les articles principaux sont maison du roi, 25 id. ; des princes, 6 id. ; culte, 140 id.; dettes anciennes du clergé, etc.; remboursements de diverses natures, pensions de toutes espèces, etc., 202 id.

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22. Une foule considérable accourt au Luxembourg, agitée par les bruits qui circulent du prochain départ de Monsieur (Louis XVIII). Le prince se montre et la rassure, en protestant que loin d'avoir le projet de joindre les émigrés, qui se rassemblent sur le Rhin, il est résolu de ne point se séparer du roi.

28. Le nombre de mécontents qui sortent de France, en avouant le dessein d'y rentrer à main armée, pour rétablir l'ancien régime, devenant de jour en jour plus considérable, le parti de l'assemblée

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