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Septembre 8. Reddition de Saint-Sébastien.

Les Anglais entrent dans cette place après un long siége, sans gloire. - A peine la garnison française a capitulé, que ces libérateurs de l'Espagne incendient la ville, livrent les maisons au pillage et commettent tous les excès que peut éprouver une place ennemie, prise d'assaut. Leur conduite n'admet pas l'excuse qui sembla justifier quelquefois les excès des Français, obligés à des représailles contre des habitants souvent cruels.

9. Triple alliance signée à Toeplitz, entre l'Autriche, la Russie, et la Prusse.

12. Combat de Villafranca de Panade ( 8 1. O. de Barcelone). Le maréchal Suchet, soutenu du général Decaen, attaque l'anglais Bentinck, débarqué avec des troupes amenées de Sicile, le défait et lui cause une perte immense.

Octobre 3. Traité préliminaire d'alliance à Toeplitz, entre l'Autriche et la Grande-Bretagne, « à l'effet de rétablir un juste équilibre entre les puissances.

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7. Passage de la Bidassoa, par Wellington, commandant une armée d'Anglais, d'Espagnols et de Portugais.

C'est sur la frontière même de France, que se termine l'entreprise de Napoléon sur l'Espagne. Cette nation, que le Jupiter-Corse devait anéantir d'un clin-d'œil, s'est hérissée de fer sur toute la surface de son territoire; et des attaques faibles, très-faibles, isolément, ont, par leur infinie multiplicité, déjoué les combinaisons militaires les plus savantes, dompté les hommes les plus braves, défié les plus experts entre les guerriers. Les Espagnols ont donné l'idée d'une guerre de peuple contre une guerre de tactique. Car ce serait une erreur de croire que les journées des Atropiles (22 juillet 1812) et de Vittoria ( 21 juin 1813), ont forcé les Français d'abandonner la péninsule, dont le salut était décidé sans elles, avant elles, et alors même que ceux-ci nageaient dans la splendeur de vingt triomphes. Ce sont les pertes journalières, les destructions d'homme par homme; ce sont les gouttes de sang français tombant une à une, qui ont en cinq années, opéré la consommation de 500,000 braves. Nos généraux victorieux des généraux les plus distingués de l'Europe, ont succombé sous de misérables chefs de Guerillas, et le plus bel exploit de Soult ou de Suchet laissait sur le sol de l'Espagne une trace aussi fugitive que le sillage du navire sur la surface de la mer. Quant aux Anglais, ils ne sont arrivés dans cette guerre que de la manière qu'ils arrivent dans toutes les crises du monde, pour

recueillir au milieu de la désolation générale, les fruits de leur politique, et consolider leurs plans de despotisme maritime, de commerce exclusif. L'issue de la guerre d'Espagne, de cette guerre abominable, l'œuvre de Napoléon, aura prouvé encore une fois, qu'il n'est rien de si téméraire que l'injustice, de si hasardeux que la perfidie.

Octobre 9. Senatus-consulte qui met en activité de service, 280,000 conscrits: 1° 120,000 sur les classes de 1814, et des années antérieures, pris dans les départements qui n'ont pas concouru dans la levée des 30,000, ordonnée le 24 août précédent; 2° 160,000 sur la conscription de 1815.

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15. Une forte armée bavaroise fait sa jonction à Braunau, avec un corps Autrichien, en conséquence d'une convention conclue le 8 à Ried. Si l'on considère la vieille inimitié des deux cabinets et des deux peuples, ainsi que les brillants et profitables avantages dont la politique ou la condescendance de Napoléon a fait jouir le souverain de Munich, dans les années précédentes ( V. 26 décembre 1805, 1er janvier, 12 juillet 1806; 9 avril, 14 octobre 1809), on appréciera la force du sentiment qui rapproche les Allemands et les excite à secouer le joug de l'étranger. Le bavarois

«

Wrede, commandant en chef, dit à ses troupes « Le roi, et les puissances alliées avec lui, guidés, non par l'esprit de conquête, << ni par aucune vue partielle, veulent que l'Allemagne soit l'Allemagne, et la France la France, et que la paix se répande sur l'Europe..

«

16, 17. Combats livrés près de Leipsick, aux villages de Wachau, Doelitz, Lieberwolkowitz, à la droite de la Pleiss. Les ennemis ont rapproché leurs principales masses, dans l'intention de porter un coup décisif. Napoléon, très - inférieur en nombre, ayant une cavalerie très-faible, parvient, en forçant l'emploi de sa formidable artillerie, à reculer son entière défaite. Mais ses pertes sont immenses, et toujours plus resserré, il ne peut se dissimuler que ses adversaires ne fassent de plus vigoureux efforts encore, afin de l'expulser de l'Allemagne.

18-19. BATAILLE DE LEIPSICK, livrée sous les murs de cette ville, aux mêmes lieux où se sont donnés les combats des deux jours précédents, et dans cette vaste campagne qui s'étend au-delà de Lutzen et de Weissenfels, villages célèbres par de grands faits d'armes.

Un demi-million d'hommes rassemblés sur une surface de trois

lieues quarrées, s'attaquent, se repoussent, se massacrent à coups mitraille, s'égorgent de près avec une fureur extrême.

de

Suivant les documents les plus dignes de foi, les armées confédérées comptent; savoir:

Armée de Bohême.

--

Schwartzemberg,.

140,000 h.

D° du Nord.... Prince de Suède (Bernadotte), 65,000

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1° Infanterie d'armée. 2 Corps, maréchal Victor; 3o, maréchal Ney; 4o, général Bertrand; 5o, général Lauriston; 6o, maréchal Marmont; 7o, général Reynier; 8o, prince Poniatowsky; 11o, maréchal Macdonald,..

2° Garde impériale,

3o Cavalerie,....

130,000 h.

30,000

15,000

er

Total... 175,000 h.

Les débris du 1' corps, commandé d'abord par le général Vandamme (V. 30 août), sont restés en arrière, pour la défense de Dresde, avec le 14° corps, maréchal Gouvion-Saint-Cyr. Le 9o ( bavarois) n'existe plus (V. le 15). Le 12°, maréchal Oudinot, est détruit (V. 23 août, 6 septembre). Le 10°, général Rapp, est renfermé à Dantzick (V. 1er janvier 1814, 2o art.). Le 13o, maréchal Davoust, est aggloméré sur la Stecknitz, occupant Lubeck, Lauenbourg, Hambourg, Haarbourg (V. 2 septembre).

Napoléon, inférieur par le nombre de ses troupes d'infanterie, comme par le nombre et le mauvais état de ses escadrons, a mis sa confiance dans sa terrible artillerie; mais, pressé de toutes parts, en vain épuise-t-il les munitions; l'artillerie de l'ennemi est aussi formidable, et mieux approvisionnée; les soldats français luttent avec le plus étonnant courage, lorsque trois batteries saxonnes de 26 pièces, avec sept bataillons et deux régiments de cavalerie saxonne, et plusieurs régiments wirtembergeois ( en tout 26 bataillons, 10 escadrons) passent à l'ennemi, et, se rangeant sous les drapeaux du prince de Suède, Bernadotte, attaquent, à l'instant même, leurs frères d'armes. Néanmoins l'empereur, faisant aussitôt avancer ses réserves, parvient à contenir les ennemis qui fondent sur Léipsick; mais l'armée ne peut conserver ses positions sans s'exposer

à une ruine totale. L'armée n'a été ni enfoncée ni mise en déroute: pourtant, après ses énormes pertes, il est trop évident que le défaut de temps a seul empêché les ennemis d'obtenir de plus grands succès. Napoléon le juge ainsi : au commencement de la nuit, il bat en retraite.

Le lendemain, Leipsick est enlevé. L'empereur de Russie, le roi de Prusse, le prince de Suède, Bernadotte, y ont pénétré par trois portes différentes. Là, ou aupres, sont pris, avec le roi de Saxe, la garnison et l'arrière-garde françaises, fortes de plus de 20,000 h., ainsi que 13,000 blessés ou malades abandonnés, tout le matériel des hôpitaux, et tous les magasins, 15 généraux, 250 pièces de canon, 900 caissons.

Cependant la retraite du gros de l'armée s'effectue sans de grands désordres, lorsqu'un évènement dont la cause n'est pas encore bien connue, l'explosion d'un pont qui traverse l'Elbe, sur le chemin où défilent les troupes, répand une de ces terreurs paniques dont l'expansion fut toujours si rapide et l'effet si désastreux dans les rangs français. Avec la même fureur qui, la veille, poussait nos soldats à l'ennemi, ils se précipitent dans les issues occidentales de la plaine, aux passages des divers bras dont est coupée la route qui s'ouvre vers la France: plusieurs mille sont faits prisonniers, plusieurs mille périssent dans les eaux. Le maréchal Macdonald passe à la nage. Le prince Poniatowsky, le héros, le soutien et l'espoir de la Pologne, est englouti. Les généraux Reynier, Lauriston, sont pris.

La perte des Français en rase campagne, dans ces deux journées, est immense; quoiqu'on ne puisse la déterminer d'une manière précise, on a recueilli assez de données pour présumer qu'elle s'élève à la moitié des combattants, sans compter la défection de leurs alliés. Outre les généraux Reynier et Lauriston, huit généraux de division restent prisonniers.- La perte réelle des ennemis, également inconnue, doit avoir été prodigieuse, vu leur lenteur à poursuivre, et le grand nombre de leurs généraux tués ou blessés. Les Autrichiens avouent 4 feld-maréchaux-lieutenants et 300 officiers blessés; les Russes déclarent 2 licutenauts-généraux, avec quatre généraux majors tués, et trois généraux majors blessés; les Prussiens fidèles à leur forfanterie, ne sont convenus que d'un seul général-major blessé.

On concevrait difficilement qu'un capitaine qui livra trente batailles rangées et les gagna toutes, qui s'est élevé au plus haut degré de gloire militaire, en se servant, avec une rare habileté, des

grands talents d'une foule de généraux français, ait concentré son armée dans une position aussi défavorable ; qu'il ait accepté un engagement décisif dans la partie orientale des plaines de Leipsick, ayant sur ses derrieres la ville, des marécages' et des eaux qui se divisent en canaux multipliés, sur lesquels se trouvent peu de ponts. Mais il ne dépendait déja plus de lui de choisir l'assiette de son armée; l'ennemi l'avait très - adroitement amené sur ce terrain. Si Napoléon s'était placé au-delà de la Partha, de l'Elster, de la Pleiss et de la Luppa, il se serait étendu dans un pays plat, où la cavalerie ennemie aurait inquiété, paralysé tous ses mouvements. On sait, d'ailleurs, que la roideur de caractère qu'il manifesta dans cette campagne, ne lui permettait pas de céder un pouce de terrain, sans y être contraint; il avait toujours dédaigné l'idée de prendre position derrière la Saale, en évacuant Leipsick et Dresde.

Les suites de la bataille de Leipsick sont extrêmement funestes. Napoléon, qui voulut toujours faire croire, et qui croit, sans doute, lui-même, dans ses dernières guerres, qu'il n'a point été donné aux hommes de triompher de son génie; qui, dans toute circonstance, en Syrie, à Esling, en Russie, expliqua ses revers par des causes hors de la portée humaine, rejeta ses fautes sur l'inévitable destin; Napoléon avoue dans un de ses bulletins, que sa perte peut aller à 12,000 hommes, à plusieurs centaines de voitures; il dit, dans un bulletin postérieur, que l'armée vICTORIEUSE arrive à Erfurth, comme

arriverait une armée battue.

Octobre 23, 24. Les débris de l'armée défaite sous Leipsick, le 18, parviennent à Erfurth.

26. Le général Wrede, commandant l'armée austro-bavaroise (V. le 15), s'empare de Wurtzbourg, et suit le cours du Mein.

26. Les troupes du Wirtemberg marchent pour se joindre aux troupes de la Bavière, contre les Français.

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30. Combat de Hanau. - Une armée austro-bavaroise, d'environ 60,000 hommes, est postée à Hanau, sur la ligne que suivent les Français depuis Erfurth ( V. les 23, 24). Elle se flatte de les arrêter; elle espère donner le temps à l'armée de Blucher d'arriver sur leurs derrières, à la grande armée de Bohême d'atteindre leur flanc gauche, tandis que l'armée aux ordres du prince de Suède (Bernadotte) prolonge leur aile droite. Placés dans la nécessité de percer cette masse de troupes fraîches, les Français fondent sur elles, et se font jour en les écrasant. Le général Curial, à la tête d'une partie de la vieille garde; le général Drouot, avec de l'artillerie, ont le

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