Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

tous les objets quelconques, susceptibles de servir à ses ennemis, même les ustensiles les plus usuels; il attend en sûreté, les effets que doit produire sur eux une longue disette en toutes choses. En adoptant ce systême, Wellington a mieux saisi le caractère de Napoléon, que Napoléon n'a discerné le caractère de Wellington. Le grand objet du général anglais, dont la timide conduite ne cesse d'être décriée par les écrivains stipendiés de l'empereur, est de se soutenir en Portugal pendant cette campagne, et en même temps, d'occuper une partie considérable des forces françaises qui, sans cet obstacle, employées en Espagne, auraient probablement achevé la conquête de l'Andalousie. Inférieur en nombre de troupes exercées, ces Portugais, n'ayant pas eu le temps de s'aguerrir; une défensive opiniâtre était sans doute le parti le plus convenable. Le maréchal Masséna, ne pouvant donc ni l'entamer dans ses lignes, ni l'attirer au-dehors, commence sa retraite d'un pays où ses troupes éprouvent tous les besoins et rentre en Espagne, par la frontière de CiudadRodrigo.

Wellington, secondé par une foule de circonstances politiques, relevera enfin le drapeau britannique de ce long déshonneur dans lequel l'ont plongé des revers sans mélange, jusqu'à ce jour. Les soldats anglais n'ont cessé de fuir, à Dunkerque ( V. 9 septembre 1793), à Toulon (V. 19 décembre 1793), au Helder (V. 18 octobre 1799), à Flessingue ( V. 24 décembre 180g), et par-tout où les soldats français paraissent en rase campagne. La prise de l'Égypte, ni la convention de Cintra (V. 30 août 1818) ne sauraient faire exception, vu la grande faiblesse numérique de ceux-ci.

Ainsi échoue cette campagne entreprise pour chasser les auxiliaires de la maison de Bragance. Napoléon n'a cessé de prédire que cette maison a cessé de régner, et que les aigles impériales surmonteront les clochers de Lisbonne. Mais, à dater de sa défaite d'Esling (21 mai 1809), on voit distinctement qu'il veut suppléer au défaut de ses forces ou au vice de ses plans, par le prestige de ses précédentes victoires. Il annonce au monde le terme de ses opérations, avec une présomptueuse anticipation du succès. Chaque jour,, on remarque davantage le ton de jactance, la fausseté de ses écrits officiels, et cependant la multitude en est, en France, toujours abusée. Sa gloire éblouit, aveugle, tandis que par une persévérance des plus hasardeuses, le gouvernement anglais saisit chaque occasion de mortifier l'orgueil, d'arrêter la puissance de cet adversaire dont Fembarras se trahit par cela même qu'il fait un continuel usage de

[ocr errors]

l'imposture. La temporisation de Wellington, à défaut de talents d'un ordre plus élevé (car Fabius cunctator, malgré le beau résultat de sa prudence, n'a été placé qu'au-dessous d'Annibal), est trèsefficacement employée contre un général dont la renommée doit en imposer, mais, le génie semble avoir jeté sa dernière lueur. Ici donc le redoutable Masséna n'inspire plus de terreur, on dirait qu'il se survit; sa mollesse a laissé naître l'insubordination de ses lieutenants. - Le maréchal Marmont le remplace dans le commandement de cette armée appelée toujours, armée de Portugal.

Mars 5. Combat de Chiclana ( 1 1. de l'île de Léon ). Quinze ou seize mille hommes, tant Anglais qu'Espagnols, venant de la baie d'Algésiras, à travers les montagnes, attaquent les Français qui forment le blocus de Cadix. Ils percent leurs postes, et, après plusieurs actions opiniâtres, sont rejetés dans l'île de Léon par le maréchal

Victor.

10. Prise de Badajoz, capitale de l'Estramadure espagnole et très-forte place. Le maréchal Mortier s'en empare après un siége de 54 jours. Suivant les relations anglaises elles-même, 7,000 Espagnols sont prisonniers. On y saisit une très-grande quantité de munitions de guerre. Le général anglais Wellington, communiquant cet évènement à la régence du Portugal, dit : « La nation espagnole a perdu en deux mois, les forteresses de Tortose, d'Oli« venza, de Badajoz, sans cause suffisante. Pendant ce temps, le <«< maréchal Soult avec un corps de troupes qu'on n'a jamais supposé « au-dessus de 20,000 hommes, outre la prise de ces deux dernières places, a pris ou tué plus de 22,000 hommes de troupes espagnoles. » 20. Ce jour est marqué par un évènement qui doit, suivant les apparences, soutenir puissamment le trône de Napoléon. Le destin le sert encore en lui donnant un fils. Le titre pompeux de roi de Rome, titre enfermé dans le tombeau des Ostrogoths, est exhumé pour cet enfant, dont on salue le berceau par des adulations qui surpassent toutes celles que virent éclore les siècles les plus avilis dans la servitude politique. Les républicains et les royalistes d'autrefois, également dépravés, viennent se disputer le prix de la basse flatterie.

[ocr errors]

Sans doute la perspective de sa dynastie flatte délicieusement le maître de la France. Il est cependant nécessaire qu'il jouisse luimême d'un règne long et prospère, afin de transmettre paisiblement sa couronne au premier de ses descendants directs. Une prétention à la souveraineté héréditaire ne saurait prévaloir sur un titre antérieur

du même genre, excepté par la volonté prononcée d'une nation libre, ou par une suite non-interrompue de succès dans l'usurpation. Mais le tout-puissant empereur concevrait-il la possibilité de quelque grande altération dans l'état de l'Europe ou dans sa propre fortune, avant que cet enfant soit hors de l'enfance?

Mai 10. Évacuation d'Alméida, dernière place occupée en Portugal par les Français.

16. Combat d'Alboerra (41. de Badajoz). Les troupes angloespagnoles, commandées par le général Beresford, attaquées par le maréchal Soult, restent maîtresses du terrain, et reprennent l'investissement de Badajoz. La perte seule des Anglais est évaluée par eux-mêmes à 5,000 hommes; celle des Espagnols est immense. La perte des Français est aussi très-considérable.

Juin 2. Henri Christophe est couronné au Cap français, roi de Haïty. Cet ex-esclave appelé aux Antilles, le singe noir de Napoléon, est sacré avec de l'huile de cacao, par le capucin Corneille Brell, créé à cet effet, grand-aumônier, duc de Lance, etc. Ce capucin avait sacré, en 1804, l'empereur Dessalines.-La constitution de ce nouveau royaume a été calquée sur la constitution de la France impériale. La partie française de Saint-Domingue est donc divisée en deux états (V. 27 janvier 1807) qui, depuis la mort de Dessalines (V 16 octobre 1806), se sont fait une guerre cruelle.

11. Ouverture d'un concile à Paris. Il est convoqué pour régulariser l'ordre de l'institution canonique, attendu que le pape la refuse aux évêques nommés, depuis que Napoléon a peu d'égards pour sa souveraineté temporelle. Plus de 100 évêques de France, d'Italie et d'Allemagne se réunissent (V. 5 août, 20 septembre).

18. Le général anglais Wellington, apprenant que les maréchaux Soult et Marmont ont réuni leurs forces, lève précipitamment le siége de Badajoz (V. 16 mai), et se replie en Portugal. Cette place, quoique endommagée par un premier siége (V. 10 mars ), a été," pendant près de deux mois, vaillamment et habilement défendue par le général Philippon ( V. 7 avril 1812 ).

28. Prise de Tarragone.-Cette place très-importante est emportée d'assaut par le général Suchet, après un siége de deux mois et cinq assauts. Dix mille hommes, qui survivent d'une garnison très-nombreuse, restent prisonniers de guerre. Les vainqueurs acquièrent une immense quantité d'approvisionnements en tout genre. Cette conquête vaut au général Suchet le bâton de maréchal. Août 5. Décret du concile le Paris ( V. 11 juin ). ·

[ocr errors]

-« Le concile

<< national est compétent pour statuer sur l'institution des évêques, « en cas de nécessité. . . . . . Les siéges, d'après les canons,

« ne peuvent rester vacants plus d'un an, pendant lequel la nomi<< nation, l'institution et la consécration doivent avoir lieu.....

[ocr errors]

« Les nommés s'adresseront au pape pour obtenir l'institution canonique. - Six mois après la notification de la nomination, le pape « sera tenu de donner l'institution, d'après la forme du concordat. Les six mois écoulés, sans que le pape ait accordé l'institution, « le métropolitain y procédera, ou bien le plus ancien évêque de a la province... (V. 20 septembre).

«

[ocr errors]

Septembre 20. Bref du pape, daté de Savone, confirmatif des décrets du concile national ( V. 5 août). — Cependant ce bref restera sans exécution; la cour papale, rentrant presque aussitôt dans son systême, refusera constamment, par des vues de souveraineté terrestre, et des considérations d'intérêt profane, l'institution promise; de sorte que, jusqu'à la fin de 1819, l'église de France sera presque sans évêques. Que les catholiques enthousiastes jugent, d'après cela, si le Saint-Esprit inspire le sacré collége. Peuvent-ils oublier que le Saint-Esprit n'est qu'avec l'église entière, représentée par un concile écuménique?

Octobre 25. Bataille de Sagonte, autrement Murviedro, livrée au voisinage de cette place.- Les généraux espagnols Blake, O'Donnell, marchent au maréchal Suchet, dans l'espoir de faire lever le siége de cette place. Soutenus par le feu des vaisseaux anglais qui rangent la côte, ils attaquent avec fureur et disputent vivement le terrain jusqu'à la fin du jour. Défaits cependant, ils abandonnent 15 bouches à feu et plus de 4,000 prisonniers, dont deux généraux. Le maréchal Suchet est blessé. Les généraux Harispe et Montmarie se distinguent.

26. La victoire de la veille a décidé la reddition de Sagonte, assiégée depuis un mois. Ce rocher élevé sur la rive droite du Murviedro, joignant la mer, isolé de toutes hauteurs, escarpé à pic dans presque tout son pourtour, couronné d'épaisses constructions mauresques et d'ouvrages récents, domine une plaine que traversent les routes principales de Valence, de Saragoce et de Barcelone. L'occupation de ce poste formidable est nécessaire pour s'établir dans l'est de la péninsule. Le général de génie Rogniat a déja vaincu toutes les difficultés qu'opposent à son art les approches de cette place lorsqu'elle capitule. La garnison reste prisonnière.

Décembre 20. Sénatus-consulte qui met à la disposition du gou

vernement 120,000 conscrits de 1812 ( nés du 1er janvier au 31 décembre 1792).

Décembre 26. Passage du Guadalaviar. Le camp retranché de Quarte (3 1. S.-O. de Valence, sur la rive droite) est enlevé avec tous les canons. Les Espagnols fuient en désordre, et, se renfermant dans Valence, laissent au maréchal Suchet la faculté de compléter l'investissement de cette grande place (V. l'art. suiv.).

1812.

[ocr errors]

L'importance de cette

Janvier 9. Prise de Valence (Espagne). capitale s'est accrue par les circonstances de la guerre. Les insurgés des provinces de l'est y ont le dépôt général de leurs forces et de leurs approvisionnements. Une immense population s'y est renfermée, avec la résolution d'imiter la résistance de Saragoce (V. 21 février 1809). Mais le maréchal Suchet réduit la garnison. Vingt généraux, 900 officiers, 18,000 soldats, 400 bouches à feu, une grande quantité de munitions, sont le fruit de la capitulation. - Un décret impérial dotera l'armée d'Aragon, de biens situés dans la province de Valence, pour une valeur de 200 millions de francs. Le maréchal Suchet recevra le titre de duc d'Albuféra.

15. Systéme continental. Décret impérial qui affecte 100,000 hectares à la culture des betteraves, destinées à fournir du sucre indigène.

19. Prise de Ciudad-Rodrigo par l'anglais Wellington.

26. Occupation de Stralsund par le général Friant, qui prend possession de la Pomeranie suédoise, au nom de la France (. 24 mars ).

Février 2. Prise du fort de Péniscola (Catalogne ) par le maréchal Suchet.

18. Le prince-régent d'Angleterre entre dans la plénitude du pouvoir royal ( V. 8 janvier 1811).

24. Traité de Paris avec la Prusse. Frédéric Guillaume III, dont les états séparent la domination française de l'empire russe, effrayé des symptômes d'une rupture entre ces deux grandes puissances, se refugie dans l'alliance de celle qu'il croit la plus formidable. Berlin est environné de troupes françaises; le maréchal Oudinot est sur le point de s'en emparer, comme il s'empara d'Amsterdam ( V. 1er juillet 1810). Le roi s'empresse de signer trois conventions. Les mesures prohibitives contre le commerce anglais sont renouvelées (V. 2 septembre 1807). Dans le cas de guerre avec la Russie, la

« ZurückWeiter »