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n'a lieu qu'à de grandes intervalles. Ainsi, en 1763, la France se vit dégagée par le duc de Choiseul, le seul de tous les ministres de Louis XV, capable de lutter contre la nation anglaise excitée par le premier Pitt, et d'arrêter le torrent de nos désastres, au moyen du traité le moins défavorable qui pût se conclure. La mort de Pitt amène au ministère son célèbre rival Fox.

Janvier 28. Le sénat a décrété l'érection d'un monument à NAPOLEON LE GRAND. Le président, François dit de Neufcháleau, réunit dans sa harangue, tous les lieux communs de flatterie qu'entendirent les mauvais princes de la bouche des plus serviles courtisans. «< ... « Nous n'essaierons pas de peindre ce que nous éprouvons....

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..... Ah! que la France doit chérir la quatrième dynastie ! Que « de problêmes résolus au-dehors et au-dedans!..... Au-dedans, « V. M. toujours fidèle à ses principes, maintient invariablement « l'union de la liberté avec la monarchie. Toutes nos craintes sont passées, nos espérances sont accrues..... Et, quoique votre mo« destie ne parle que de prodiges, souffrez que nous exécutions le « décret du sénat, en donnant solennellement au souverain de la « France, le surnom de GRAND, ce nom juste, ce nom que la « voir du peuple, qui est ici la voix de Dieu, nous prescrit de vous décerner......

Février 6. Combat naval. L'amiral anglais Duckvorth, commandant une escadre de 7 vaisseaux, 2 frégates et 2 sloops, rencontre, dans la baie de Santo-Domingo, une escadre française de 5 vaisseaux, dont un à trois ponts, 2 frégates et une corvette, aux ordres du contre-amiral Leissègues. Il en résulte un engagement qui dure deux heures avec le plus grand acharnement. Trois vaisseaux français sont pris; les deux autres poussés à la côte, échouent et sont brûlés.

Ce combat est le dernier coup reçu par la marine française, dont on n'entendra plus parler durant les huit années de guerre qui vont suivre. Ses débris renfermés dans les ports, oseront à peine se montrer au-delà de la portée des batteries. Le commis que Napoléon a revêtu du titre de ministre, et qui l'a si bien secondé dans l'usage des moyens susceptibles d'opérer l'anéantissement de nos forces navales, est un vice-amiral, marin sans réputation, nommé Decrès.— Chez nos ennemis, le nombre de vaisseaux, actuellement commissionnés, s'élève à 720, dont 126 de ligne, 14 de 50 à 44 canons et 157 frégates.

8. Invasion du royaume de Naples, en représailles de la violation

du traité du 21 septembre 1805, par le roi Ferdinand. — Napoléon donne à son frère Joseph Bonaparte le commandement de cette expédition. Ce général en chef est entièrement inhabile au métier des armes; mais le maréchal Masséna est chargé de diriger les opérations, et ses lieutenants sont les généraux Gouvion-Saint-Cyr, Rey

nier.

Février 15. Entrée à Naples de Joseph Bonaparte (V. le 30 mars).

Mars 2. Ouverture des séances du corps législatif.— Napoléon dit : "....... Mes armées n'ont cessé de vaincre que lorsque je leur ai « ordonné de ne plus combattre. J'ai vengé les droits des états faia bles..... La maison de Naples a perdu sa couronne sans

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<< retour; la presqu'île de l'Italie, tout entière, fait partie du grand empire. J'ai garanti, comme chef suprême, les souverains et les «< constitutions qui en gouvernent les différentes parties........ Il « m'est doux de déclarer que mon peuple a rempli tous ses devoirs. « Au fond de la Moravie, je n'ai pas cessé un seul instant d'éproua ver les effets de son amour et de son enthousiasme. Jamais il ne « m'en a donné des marques qui aient pénétré mon cœur de plus a douces émotions. Français, je n'ai pas été trompé dans mon espé◄rance. Votre amour, plus que l'étendue et la richesse de notre tera ritoire, fait ma gloire... Rien ne vous sera pro

"

posé qui ne soit nécessaire pour garantir la gloire et la sûreté de mes « peuples. >>

8. Traité entre la France et la Prusse, ratifiant, avec quelques modifications, la convention provisoire de Vienne, du 15 dé

cembre 1805.

10. Mort de Tronchet, célèbre jurisconsulte. stituante avait eu recours à ses lumières.

L'assemblée con

- Il signala le plus noble caractère, en se chargeant de la défense de Louis XVI ( V. 12 décembre 1792).Il coopéra à la rédaction du code civil.

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13. Évènement de mer. Une forte escadre anglaise s'empare, dans l'Océan, d'un vaisseau de ligne et d'une frégate qui reviennent de l'Inde, avec le vice-amiral Linois.

15. Le maréchal Murat est déclaré grand-duc de Clèves et de Berg.

30. Joseph Bonaparte est déclaré roi des Deux-Siciles. Napoléon annonce que la dynastie qui occupe ce trône a cessé de regner, parce que son existence est incompatible avec l'honneur de la couronne impériale de France, et le repos de l'Europe.

Avril 1er. Proclamation du roi de Prusse, en s'emparant de l'électorat d'Hanovre ( V. 15 décembre 1805, 8 mars 1806).

20. Manifeste du roi d'Angleterre contre le roi de Prusse ( V. premier).

le

La

21. Combat de mer livré près du cap de Bonne-Espérance. frégate la Canonnière, commandant, capitaine de vaisseau Bourayne, se défend toute la journée contre un vaisseau anglais de 74, escortant 12 bâtiments armés, de la compagnie des Indes orientales. Quoique ayant éprouvé de fortes avaries dans sa mâture et son gréement, elle parvient à se faire abandonner.

Mai 9. Promulgation de l'ensemble du code de procédure civile. 14, 15. Le nègre Dessalines, maître d'une partie de l'île de SaintDomingue (V. 8 octobre 1804, 8 mai 1805), fait massacrer tous les blancs restés au Cap-Français (V. 28 avril 1804 ).

27. Prise de possession, par les Français, de la ville de Raguse. Juin 5. Louis Bonaparte, jeune homme d'un caractère doux, frère de l'empereur Napoléon, est proclamé roi de Hollande, conformément à un traité conclu le 24 mai, avec le gouvernement de la république batave ( V. 1er juillet 1810). Depuis l'exaltation de Napoléon, les intérêts généraux éprouvent, en Europe, des altérations sans exemple. Le renversement et la création des états, ne semblent plus que des jeux ordinaires de la fortune, dont les peuples restent spectateurs immobiles.

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5. Décret impérial. Napoléon, etc., voulant donner à notre « grand-chambellan et ministre des relations extérieures, Talleyrand, « un témoignage de notre bienveillance, pour les services qu'il a rendus à notre couronne.... nous lui transférons la principauté de Bénévent, pour la posséder comme fief immédiat de noIl prêtera, en nos mains, le serment de

« tre couronne.

...

« nous servir en bon et loyal sujet. Les esprits que flatteraient les rapprochements historiques, peuvent mettre à côté de ce certificat donné au grand-chambellan par le chef du grand empire, le certificat délivré par la convention au citoyen Talleyrand (V. 4 septembre 1795).

Juillet 12. Traité de la confédération des états du Rhin, entre l'empereur Napoléon et plusieurs princes du midi et de l'ouest de l'Allemagne. Ces princes se séparent, à perpétuité, du territoire de l'empire germanique, et s'unissent entre eux, et avec la France, par un lien particulier. - L'empereur des Français est protecteur de la confédération. Le contingent à fournir par chacun des alliés,

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est déterminé. Ce traité reconnaît et sanctionne un grand nombre de sécularisations et annexations de territoire en leur faveur (V. 1or août).

Juillet 18. Prise de Gaete.-Cette forte place capitule après un long siége très-meurtrier, conduit par le maréchal Masséna. Sa reddition complète la conquête du royaume de Naples, pour Joseph Bonaparte (V. 8, 15 février, 30 mars).

20. Traité de paix, entre la France et la Russie, signé à Paris (V. 25 août).

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Août 1er. Notification à la diète de Ratisbonne, du traité du 12 juillet. - Quatorze princes allemands déclarent leur séparation du corps germanique et leur nouvelle confédération sous le protectorat de l'empereur Napoléon. Les intérêts communs des états confédérés seront traités dans une diète qui siégera à Francfort-sur-le-Mein. Cette diete sera divisée en deux colléges. Dans le collége des rois, siégeront les représentants de l'électeur de Bavière, et du duc de Wirtemberg qui, l'un et l'autre, ont pris le titre de roi; des grands ducs de Bade, de Berg, de Darmstadt, et du prince primat. Dans le collége des princes, sont huit petits princes portant des titres inférieurs. - Les contingents sont fixés; savoir pour la France 200,000 hommes ; la Bavière 30,000 hommes; le Wurtemberg 12,000 hommes; Bade 8,000; en tout 263,000 hommes.

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Dans les six années suivantes, la confédération du Rhin s'augmentera de tous les souverains allemands, anciens ou nouveaux, à l'exception de l'empereur d'Autriche, du roi de Prusse, des ducs de Brunswick, d'Oldembourg, du roi de Suède en sa qualité de duc de Pomeranie, et du roi de Danemarck comme duc de Holstein.

Cet acte fédératif, d'où devraient résulter de grands avantages pour la France, ne sera jamais exécuté par Napoléon que sous le rapport des levées d'hommes et des cotisations. Il ne servira qu'à resserrer le joug imposé aux Allemands.

6. François II renonce expressément au titre et à la dignité d'empereur électif d'Allemagne; il se désigne comme empereur héréditaire d'Autriche, sous le nom de François Ier (V. 11 août 1804). — Ainsi finit l'empire germanique, appelé, dans le style diplomatique, le saint empire romain, 1,006 ans après que Charlemagne fut couronné par le pape Léon III.

25. Le cabinet de Pétersbourg refuse de ratifier le traité de paix conclu avec la France, le 20 juillet, d'après le motif que son envoyé s'est écarté des instructions. Plus tard, il deviendra manifeste à tout

le monde, que les négociations ont, de part et d'autre, été suivies avec une égale insincérité. Les desseins ambitieux de Napoléon, contre le nord de l'Europe, se sont assez évidemment montrés, pour que sa fausseté n'ait pas besoin d'être prouvée. La politique russe, tout aussi envahissante, tout aussi orgueilleuse, voulant se relever de l'humiliation d'Austerlitz, et rétablir sa prépondérance en occident, a recours aux ruses diplomatiques qui, de tout temps, lui furent familières. Pétersbourg dépêche un émissaire des plus déliés, lequel réussissant fort bien à se donner l'air d'être surpris, donne à la Russie le temps de disposer ses armements. Il serait d'ailleurs trop invraisemblable que le négociateur russe eût été joué par le négociateur français, le général Clarke, esprit des plus obtus et qui, n'exerçant auprès de Napoléon que les fonctions d'un commis, ne se sera signalé, jusqu'en 1814, que par une entière condescendance à ses ordres.

Septembre 13. Mort de Charles Fox, à l'âge de 58 ans, célèbre orateur de la chambre basse du parlement d'Angleterre, rival de Pitt; il envisageait la révolution française sous un autre jour, et condamnait en tout point la guerre qu'elle fit éclore. Convaincu, ainsi que Pitt et Burke, de la prodigieuse influence qu'exercerait ce phénomène, il pensait que pour en affaiblir les ravages, on devait laisser un passage à sa violence (V. 24 janvier 1793, 1er art. ). Un jour qu'on pérorait au parlement sur le mauvais état des finances du directoire, et qu'on établissait des calculs, en preuve de l'impossibilité où il se trouverait bientôt de soutenir la lutte contre les anciennes monarchies : «< Comptez-vous pour rien, s'écria Fox, la faculté « qu'a la France de faire banqueroute? - Fox, ministre, depuis la mort de Pitt, a ouvert, avec le gouvernement français, des négociations qui se termineront sans résultat ( V. 11 octobre ).

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18. Assemblée de députés israélites. Réunie à Paris, le 26 juillet, à l'effet d'indiquer au gouvernement les moyens de rendre leurs co-religionnaires susceptibles de participation aux droits civils et politiques, en modifiant celles de leurs habitudes et de leurs doctrines qui les retiennent isolés de leurs concitoyens; cette assemblée, dans la vue de donner aux opinions qu'elle adopte à cet égard, la plus grande autorité possible, est d'avis, qu'elles soient présentées dans un grand sanhédrin qui, les convertissant en décisions doctrinales, rendrait, à l'universalité des Juifs, l'important service de fixer leur croyance sur des matières dans lesquelles ils n'ont pu s'accorder avec les lois d'aucun état de la chrétienté. En consé

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