Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

espagnols tombent au pouvoir de l'ennemi, par l'effet de fausses manœuvres, pendant des brumes épaisses.

Août 9. Accession formelle de l'Autriche au traité de Pétersbourg, ut

du 1 avril.

Septembre 8. TROISIÈME COALITION CONTINENtale, Le général Klenau passe l'Inn, et envahit la Bavière, dont le souverain est allié, ou plutôt sujet de la France.

L'Autriche voyant ses états ouverts et réduits, sa puissance fédérative détruite en Allemagne, sa domination anéantie en Italie, s'irrite des progrès de Napoléon dans cette dernière contrée. Il a posé sur sa tête la couronne d'Italie ( 18 mars ); il a réuni Gêneş, donné Lucques (9, 23 juin), malgré les stipulations du traité de Lunéville ( 9 février 1801 ) qui garantissait l'indépendance des républiques cisalpine, ligurienne, et leur assurait la liberté de se choisir un gouvernement. Les mêmes réserves étaient spécifiées à l'égard des républiques helvétique et batave. Or, tous ces articles se trouvent enfreints, dès qu'on impose à tous ces états des constitutions qu'ils n'ont point délibérées, ou qu'on les a mis sous le joug plus ou moins déguisé d'un maitre étranger. L'Autriche pressée depuis les sources du Mein jusqu'aux bouches du Pô, est haletante de frayeur. Son orgueil dévore impatiemment les injures, qu'à l'occasion des revers de ses deux guerres, lui prodiguent les écrivains et les folliculaires de Napoléon. Comme, de tous les peuples, l'Autrichien est celui qui a le moins de beaux souvenirs; il en est plus humilié qu'on lui rappelle ses désastres. Au mois de mai, Napoléon avait affecté de se promener en triomphateur dans le champ de Marengo, à la tête de 40,000 hommes. L'insulte était directe; le danger semblait imminent.

L'Angleterre, vigie toujours attentive, aperçoit les dispositions du cabinet de Vienne. Si elle ne redoute pas le succès définitif et complet de l'invasion annoncée avec tant d'emphase, elle envisage, néanmoins, les graves inconvénients de la descente que la réunion de beaucoup de hasards pourrait favoriser jusqu'à un certain point. (V. 15, 16 août 1801, 2 octobre 1804 ). La présence d'une nombreuse armée sur les dunes de Boulogne, fatigue un peuple qui ne vit presque jamais menacer ses foyers. La Russie, déja unie à la Grande-Bretagne ( traité du 11 avril ), n'arriverait pas sur le Rhin, et n'opérerait qu'une faible diversion, tant que la Prusse ou l'Autriche n'accéderaient point à la coalition naissante. L'Autriche se détermine ( traité du 9 août ), fait volte-face, et entre aussitôt en cam

pagne. Son armée forte de 90,000 hommes, est commandée par l'archiduc Ferdinand, mis sous la direction du général Mack. En même temps, 30,000 hommes aux ordres de l'archiduc Jean, prennent position dans le Tyrol, appuyant la gauche de l'armée de Bavière, comme la droite de l'armée d'Italie qui, sous l'archiduc Charles, et comptant près de 100.000 hommes, s'avance sur l'Adige.

Septembre 9. Sénatus-consulte qui rétablit l'usage du calendrier grégorien, pour le premier janvier 1806.

21. Traité de Paris, entre la France et le roi de Naples Ferdidinand IV, qui s'engage à rester neutre pendant la guerre actuelle, et à ne confier aucun commandement à des officiers russes, autrichiens, ou appartenant à d'autres puissances belligérantes, ni à des émigrés français. Napoléon s'engage à retirer toutes ses troupes du royaume de Naples.

23, 24. L'empereur Napoléon se rend solennellement au sénat, expose la conduite hostile de l'Autriche, déclare qu'il va se mettre à la tête de l'armée et secourir ses alliés. « L'Autriche et << la Russie se sont réunies à l'Angleterre.... La méchanceté

[ocr errors]

a

« des ennemis du continent s'est dévoilée; ils craignaient encore la manifestation de mon profond amour pour la paix.... Mon

[ocr errors]
[ocr errors]

peuple m'a donné, dans toutes les circonstances, des preuves de << sa confiance et de son amour..... ... Dans cette circonstance si « importante, pour sa gloire et la mienne, il continuera de mériter « le nom de GRAND PEUPLE, dont je le saluai au milieu des champs de bataille. »

Le sénat s'empresse de suivre l'ordre du maître, en accordant la levée de 80,000 conscrits de l'année 1806. — Un autre sénatus-consulte met en activité les conscrits de 1801, 2, 3, 4, 5. — Un troisième sénatus-consulte ordonne la réorganisation des gardes nationales, pour le maintien de l'ordre dans l'intérieur, et la défense des frontières et des côtes ( V. 12 novembre 1806, 2o art. ). « C'est, dit « le préambule, dans l'institution de la garde nationale que réside la plus belle garantie de l'indépendance de la nation. >>

Les Français sont si profondément abusés, touchant la véritable source de cette guerre inopinée, que leur enthousiasme et leur dévouement vont au plus haut degré d'exaltation. On voit même les ministres des autels, le moins disposés jusque alors à l'obéissance, répandre des flots d'adulation sur l'oint du Seigneur, célébrer le moderne Cyrus envoyé de Dieu pour visiter la terre. L'évêque de Gand (Maurice Broglie) dit à ses diocésains : « On s'étonne, peut-être, de

[ocr errors]
[ocr errors]

.....

[ocr errors]

✩ la patiente magnanimité de Napoléon, de ce nouvel Alexandre qui inspire à la terre le silence de l'admiration. Oui, N. T.-C. F., la vérité est dans notre bouche; TOUTE IDÉE D'ADULATION NOUS est « ÉTRANGÈRE........ Disons donc à notre empereur : Prince..... « nous vous servons avec joie, et nous vous offrons nos bras contre << vos ennemis; nous demandons, pour vous, au Seigneur une lon« gue vie, un gouvernement stable, des armées courageuses, et la paix. « Que Dieu vous accorde la puissance, la santé, et vous rende triomphant de vos ennemis... Amen. »Depuis que le clergé a été introduit dans les institutions sociales, il a constamment embrassé la cause du despotisme triomphant. L'esprit de l'église grecque ou romaine, n'a pas changé, de Constantin à Napoléon. Septembre 26-30. Situation militaire. Les armements ont été préparés avec une si rare habileté, que la grande armée française arrive déja sur la rive droite du Rhin. Elle forme sept corps distincts, et une grande réserve de cavalerie; 1 er maréchal Bernadotte; 2o général Marmont ; 3° maréchal Davoust; 4° maréchal Soult; 5o maréchal Lannes ; 6 Maréchal Ney; 7o maréchal Augereau; cavalerie, maréchal Murat, ayant sous lui les généraux Nansouty, d'Hautpoult, Klein, Beaumont, Walther. Napoléon entre en Allemagne à la tête de 160,000 hommes, y compris sa garde. — Le maréchal Masséna prend le commandement de 60,000 hommes réunis dans l'Italie septentrionale et s'avance vers l'Adige. Renforcé des 20,000 Français qui, sous la conduite du général Gouvion-Saint-Cyr, évacuent le royaume de Naples (V. le 21 ), il se trouvera en mesure de lutter avec l'archiduc Charles. En outre, trois corps d'armée de réserve vont se réunir à Boulogne, Mayence, Strasbourg, et trois camps volants de grenadiers, sont désignés à Rennes, dans la Vendée, et à Marengo.

Octobre 1er. Entrevue d'Alexandre, empereur de Russie, avec le roi de Prusse Frédéric Guillaume 111. Traité de Potsdam. Les deux souverains se promettent, sur le tombeau de Frédéric II, d'unir leurs efforts pour réprimer l'ambition de Napoléon ( V. 3 novembre).

3. Traité d'alliance signé à Beckaskog, entre l'Angleterre et la Suède, dans lequel on étend les stipulations offensives et défensives déja convenues envers la France (V. 3 décembre 1804 ).

6. Position de la grande armée. Le maréchal Bernadotte et les Bavarois occupent Weissenburg (12 1. S. de Nuremberg; le général Marmont est près de Neuburg; le maréchal Davoust, à Oettingen (

1. N. de Donawerth); le maréchal Soult, à Donawerth; le maréchal Ney, à Kossingen (3 1. O. de Donawerth); le maréchal Lannes, à Neeresheim (2 1. N.-N.-E. de Donawerth); le maréchal Murat avec sa cavalerie, borde le Danube. En venant se placer ainsi, sur les derrières de l'armée ennemie, l'empereur évite d'avoir en flanc les débouchés du Tyrol; il est au cœur de la Franconie, ayant déconcerté, par la rapidité de sa marche, les plans des Autrichiens.

[ocr errors]

Octobre 8. Combat de Wertingen (4 1. S.-O. de Donawerth). Le maréchal Murat, appuyé du maréchal Lannes, enveloppe unc division ennemie dont partie est faite prisonnière dans la poursuite, par le général Oudinot, commandant une division de grenadiers.

-

9. Combat de Gunzburg (6 1. E. d'Ulm). Le maréchal Ney met en déroute l'archiduc Ferdinand, et lui fait essuyer une perte considérable.

9. Occupation d'Augsbourg par le maréchal Soult.

12. Occupation de Munich par le maréchal Bernadotte.

14. Prise par capitulation de Memmingen, place considérable sur l'Iller. Maréchal Soult. Quatre mille Autrichiens prisonniers. 14. Combat d'Elchingen (2 1. N.-E. d'Ulm. - Le maréchal Ney y signale la plus haute bravoure. - Trois mille Autrichiens pris. — Il devenait important de se rendre maître du pont et de la position d'Elchingen, afin d'isoler, sur la rive gauche du Danube, le gros de l'armée ennemie renfermé dans Ulm.

-

16. Combat de Langenau (3 1. N.-E. d'Ulm). Le maréchal Murat atteint la division Werneck, échappée d'Ulm, et lui enlève 3,000 prisonniers.

17

20. CAPITULATION D'ULM. L'empereur, par la direction donnée à son armée, après le passage du Rhin ( V. 6 octobre ), a placé Mack à-peu-près dans la même situation où s'était trouvé Mélas avant la bataille de Marengo (V. 14 juin 1800). L'un et l'autre sont coupés; Mélas essaie de se faire jour, et il réussit déja, quand un accident qui semblerait fort peu important, lui dérobe le prix de sa résolution; tandis que Mack resserré aux abords d'Ulm, n'ose prendre la détermination de percer avec toutes ses masses réunies, à travers les corps français, quoique des pluies continuelles favorisent ses tentatives. Il préfère risquer séparément l'évasion de ses divisions. L'archiduc Ferdinand, général en chef, mais placé sous la tutelle de Mack, est ainsi sorti d'Ulm avec un parti de cavalerie.

[ocr errors]

Mack, quartier-maître-général, y reste. C'est le même Mack qui,

dans sa campagne de Naples, ayant perdu sa réputation de tacticien, et ne déployant aucun talent d'exécution, se rendit prisonnier au genéral Championnet ( V. 23 janvier 1799). Mack capitule; il remet la place d'Ulm avec tous les magasins et toute l'artillerie. Des 30,000 combattants qui s'y trouvent, les officiers, dont 16 généraux, sont renvoyés sur parole; les sous-officiers et les soldats sont conduits en France. Soixante canons attelés, 3000 chevaux sont compris dans les objets livrés. — L'ennemi, en moins de quinze jours, a perdu au-delà de 50,000 prisonniers et se voit forcé de se cacher derrière l'Inn.

Octobre 19. Combat de Trochtelfingen (61. N.-E. de Donawerth). · Le maréchal Murat atteint de nouveau (V. le 16.) l'autrichien Werneck et l'oblige à capituler pour son propre compte et le reste de są division. Les officiers, dont huit généraux, sont renvoyés sur parole; les soldats sont conduits en France.

21. Bataille navale, à la hauteur du cap Trafalgar ( 10 1. S.-E. de Cadix); entre une flotte anglaise forte de 28 vaisseaux, dont 9 à 3 ponts, commandée par Nelson, et une flotte combinée de 18 vaisseaux français et de 15 vaisseaux espagnols, savoir: un vaisseau de 140, deux de 1r2, un de 100, trois de 84, trois de 80, un de 64, les 22 autres de 74. La perte des alliés consiste en 4 vaisseaux pris, 3 brûlés pendant l'action, 3 coulés bas, 10 échoués et naufragés sur la côte voisine ou à l'entrée du port de Cadix, 9 rentrés à Cadix; 4 seulement parviennent à s'échapper, ayant à peine été dans la mêlée ( V. 4 novembre, 3 art). L'amiral en chef Villeneuve, un des plus mauvais officiers de la marine française est fait prisonnier; c'est le même qui, commandant la division de gauche, à la bataille d'Aboukyr, resta immobile sur ses ancres (V. 1er août 1798). Le choix de cet amiral est dû à la faveur dont le couvre le ministre nommé Decrés, le plus inhabile ou le plus nuisible de tous les ministres qu'ait jamais reçus notre marine, et auquel, livrée pendant onze années, elle reprochera la longue suite de ses désastres et l'abandon des colonies. Le contre amiral Magon est tué. L'amiral espagnol Gravina est grièvement blessé, ainsi que le contre-amiral Alava; le contre-amiral Cisneros est pris. Seize vaisseaux anglais sont mis hors d'état de tenir la mer. Nelson est tué d'un coup de mousqueterie parti d'un vaisseau français, au moment où celui-ci essaie en vain l'abordage de l'amiral anglais. L'action a duré cinq heures seulement. Ce désastre plus humiliant encore que celui d'Aboukyr, doit s'attribuer principalement à Villeneuve, qui, ayant arrêté

[ocr errors]

-

[ocr errors]
« ZurückWeiter »