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défendre les approches. Moreau, dont le vœu constant, au milieu de ses derniers triomphes, avait été pour la paix, pour une paix qui 'assurât l'état de la France, a généreusement consenti aux premières ouvertures. Il ne veut plus d'une gloire inutile aux intérêts de son pays; il dédaigne le puéril honneur d'une entrée triomphale dans la capitale ennemie.

Décembre 25-27. Bataille de Pozzolo (au-dessus de Borghetto), et passage du Mincio, par l'armée d'Italie.-Brune, général en chef; Oudinot, chef de l'état-major; Moncey, commandant l'aile gauche; Suchet, le centre; Dupont, la droite. Les Autrichiens, conduits par Bellegarde, sont enfoncés, et perdent environ 10,000 h., tués, blessés, prisonniers, avec 30 canons. Ce grand résultat est dû principalement à l'énergie, comme aux habiles dispositions des généraux Suchet et Dupont, à une attaque de cavalerie faite à propos par le général Davoust, ainsi qu'à l'effet de l'artillerie dirigée par le général Marmont.

1801.

Janvier 1r. Ouverture du congrès de Lunéville, relativement aux négociations de paix avec l'Autriche, qui consent à traiter sans l'Angleterre, malgré la convention du 20 juin 1800.

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Ir. Passage de l'Adige, près et au-dessus de Vérone. Brune, gé

néral en chef.

3. Occupation de Vérone. 8. Occupation de Vicence.

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11. Passage de la Brenta. 14. Systéme continental. Proclamation du roi d'Angleterre qui, par représailles (V. 16 décembre 1800), met un embargo sur tous les vaisseaux russes, suédois, danois, et qui ordonne de saisir tous les individus et toutes les propriétés trouvés à bord.

16. Armistice signé à Trévise, entre Brune et l'autrichien Bellegarde. Les conditions portent que, « les places de Peschiera, Sermione, les «< châteaux de Vérone et de Légnago, les villes et citadelles de Ferrare, « et d'Ancône, seront livrées aux Français; que Mantoue restera en « état de blocus, et que le Tagliamento formera la ligne de démar<< cation entre les deux armées ».

23. Louis XVIII quitte Mittau et le territoire russe. Le roi de Prusse lui donne asyle, d'abord à Kænigsberg, ensuite à Varsovie. Février 2. Le général nègre Toussaint Louverture prend possession,

au nom du gouvernement français, de la portion espagnole de SaintDomingue, cédée par le traité de Bâle (V. 22 juillet 1795).

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Février 5. Loi qui autorise le gouvernement à former des tribunaux criminels SPÉCIAUX, dans les départements où il les jugera convenables.

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9. TRAITÉ DE PAIX DE LUNEVILLE, entre la république française, d'une part, l'empereur et le corps germanique, d'autre part. Les cessions stipulées à Campo-Formio (V. 17 octobre 1797) sont confirmées. En outre, le Rhin, jusqu'au territoire hollandais, devient la limite de la France. La Toscane est cédée à l'infant de Parme. -L'indépendance des républiques batave, helvétique, ligurienne, cisalpine, est reconnue.

Mars 8. Le général Abercrombie effectue un débarquement sur la plage d'Aboukyr, en Égypte, avec 18,000 hommes de troupes anglaises. Ce littoral se trouve presque sans défense, depuis que Menou, général des plus inhabiles, commande en chef (V. 14 juin 1800).

13. Combat sous Alexandrie (Égypte ) entre les forces anglaises débarquées et la garnison de la place. L'ennemi offre une masse de 12,000 combattants. Les Français ne sont que 4000: ceux-ci sont refoulés dans la place.

16. Formation d'un nouveau ministère en Angleterre, à l'occasion de la retraite de Pitt qui, ayant favorisé le bouleversement de l'Europe, accru ses malheurs en même temps que la puissance de la France; sentant l'extrême difficulté de pourvoir aux moyens de continuer la guerre, se refuse à négocier avec le gouvernement consulaire. Pitt, Dundas (plus tard, lord Melville), lord Grenville, donnent leur démission; ne voulant pas être les instruments de démarches politiques que, dans leur systême (V. 26 décembre 1799), ils regardent comme honteuses et nuisibles à la nation. Le cabinet anglais vient mettre en panne, afin de réparer ses avaries et de se disposer à une nouvelle croisière.

17. Reddition du fort d'Aboukyr. Sidney Smith, officier anglais, se rend maître du lac Madieh qui baigne Alexandrie.

21. Bataille de Canope, en vue d'Alexandrie, (Égypte), entre l'armée anglaise forte de 15,000 hommes d'infanterie, conduits par Abercombie; et l'armée française de 9,000 hommes dont 2,000 de cavalerie, aux ordres d'Abdoullahy, Menou, général en chef de l'armée d'Orient. Les Français perdent près de 2,000 tués, blessés ou prisonniers; perte énorme dans une armée déja si faible et privée

L'investissement

des moyens de se renforcer. Ils se retirent, partie dans Alexandrie, partie vers le Kaire. L'ennemi éprouve aussi des pertes considérables; leur général en chef est blessé à mort. d'Alexandrie commence. Ce désastre est imputé à la mésintelligence des officiers - généraux; mais principalement aux fautes de Menou, le plus inhabile de tous les généraux français ou de toute autre armée chrétienne, qui aient commandé en chef pendant les vingt-deux années des deux guerres de la France.

Mars 21. Traité de Madrid, entre la France et l'Espagne, suivant lequel, les états de Parme sont cédés à la France qui se dessaisit de la Toscane, en faveur de l'infant, prince de Parme, revêtu du titre de roi d'Étrurie. (F. 2 août). — Ici commence ce long tissu d'importantes fourberies entreprises par Bonaparte au midi de l'Europe (V. 17 mars 1808).

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23, 24. Mort subite de Paul 1or, empereur de Russie. Il expire dans la nuit, d'un coup d'apoplexie, suivant la proclamation publiée 1 lendemain, par ordre d'Alexandre 1er, son fils aîné, pour annoncer à ses peuples son avènement au trône. Paul n'était âgé que de quarante-sept ans; son successeur entre dans sa vingt-quatrième année. Paul ayant, depuis peu de temps, tourné ses affections et sa politique vers la France, le parti qu'encourage et soutient le lord Witworth, ambassadeur de la cour de Londres à Pétersbourg, triomphe d'un évènement qui ne saurait étonner la nation russe aussi accoutumée à la mort inopinée de ses souverains qu'à leur avènement inattendu; et, par conséquent, à un soudain changement de systême politique (V. 17 juin).

25. Le capitan Pacha débarque à Aboukyr, avec un corps nombreux de Turcs.

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Avril 2 9. Systéme continental. -L'Angleterre, irritée des mesures prises par les puissances du nord (V. 16 décembre 1800), a dirigé des forces navales contre le Danemarck. Trente vaisseaux, aux ordres de Nelson, bombardent Copenhague. Les pertes sont très-grandes des deux côtés. On convient d'un armistice de trois

mois.

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21. L'empereur de Russie Alexandre, offre à Louis XVIII la continuation de sa pension de 200,000 roubles que ce prince a rejetée, en quittant la Russie (V. 23 janvier); alors que l'empereur Paul, changeant de systême politique, entrait en communication avec le gouvernement consulaire.

Mai 10. Combat de Rahmanich (delta d'Égypte).

- Le général

Joseph Lagrange, commandant une colonne de 3,600 hommes, soutient avec beaucoup de fermeté l'attaque du capitan Pacha réuni à une division anglaise. Forcé de céder à la grande supériorité du nombre, le général se replie sur le Kaire.

Mai 23. Le général Baird débarque à Kosséïr, port d'Égypte, sur la mer Rouge, amenant de l'Inde, 1,000 Anglais et 10,000 Cipayes. 27. Convention entre les cours de Pétersbourg et de Londres, dans la vue de prévenir amiablement les différends susceptibles de s'élever entre elles, relativement à la neutralité armée (V. 16 décembre 1800). Le Danemarck et la Suède accéderont. y

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27. Convention pour l'évacuation du Kaire. Le général Belliard obtient des conditions très-honorables. La garnison est renvoyée en France. Six mille et quelques cents Français qui la composent, militaires ou non militaires, valides ou malades, n'ayant presque plus de munitions ni de subsistances, privés de communications avec la France, et même avec le général en chef Menou, renfermé dans Alexandrie, ne pourraient suffire à contenir plus long-temps une population nombreuse et féroce, comme à soutenir les efforts d'une armée d'Européens, de deux armées ottomanes renforcées de Mameloucks et d'une multitude d'Asiatiques que l'espoir du pillage a poussés en Égypte. Cette convention-ci sera mieux observée par les Anglais, que ne le fut le traité d'El-Arisch (V. 24 janvier, 20 mars 1800), quoiqu'elle ne fasse que remettre les choses au point où Kléber et Smith les avaient mises en conduisant ce traité. Que d'efforts cependant, de la part des Anglais, durant cet intervalle! En attestant l'inefficacité des perfidies de Pitt, ils prouvent son extrême incapacité dans la direction des entreprises militaires.

Juillet 1er. Le noir Toussaint-Louverture, commandant à Saint-Domingue, au nom du gouvernement français, ayant rassemblé des députés de tous les districts de l'île, approuve la constitution qu'ils lui présentent. L'esclavage aboli. Chaque citoyen, de quelque couleur qu'il soit, éligible à toutes les places. — Réglements de police pour les travaux sur les habitations assimilées à des manufactures. Le régime de la colonie s'établit au moyen de lois proposées par le gouvernement, et approuvées dans une assemblée des habitants réunie chaque année. Toussaint-Louverture, nommé gouverneur à vie, investi du droit de choisir son successeur et de nommer à tous les emplois. Les propriétaires inscrits sur la liste des

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émigrés restent privés de leurs revenus.

En s'emparant de l'autorité, le chef des noirs a déclaré à ceux qui

tentaient de l'en dissuader : « Je suis le Bonaparte de Saint-Domingue, « et la colonie ne peut plus exister sans moi. »

Juillet 5.Combat naval d'Algésiras (baie de Gibraltar), entre l'escadre du contre-amiral Linois, forte de deux vaisseaux de 80, un de 74, une fégate de 40, et l'escadre anglaise aux ordres de John Saumarez de deux vaisseaux de 80, quatre de 74, une frégate de 36 et un lougre. Les Français sont appuyés par deux batteries de terre armées de douze pièces de grosse artillerie, et par sept chaloupes canonnières espagnoles. Ils s'emparent de l'Annibal, vaisseau

de 74.

13. Combat de mer.-Le Formidable, vaisseau de 80, commandé par le capitaine de frégate Troude, maltraité dans l'engagement du 5, n'ayant pour huniers que ses mâts de perroquet, est rencontré à la vue de Cadix, par trois vaisseaux anglais de 74, aux ordres de John Saumarez. Après une heure et demie de combat, il démâte un de ces vaisseaux et force les autres à l'abandonner.

15. Concordat ou convention sur les affaires du culte, entre le 1er consul et le pape Pie VII. Il est signé à Paris (V. 15 août 1801, 6321 371 6 avril 1812).

Août 2. Louis de Bourbon, prince de Parme, est proclamé roi d'Étrurie (V. 21 mars, 2o art.). Il doit sa chétive couronne à Bonaparte, qui semble l'en avoir décoré dans une saillie de vanité, et comme pour montrer le peu de cas qu'il fait d'un roi subalterne, dépourvu de talents militaires et plongé dans les superstitions ultramontaines (V. 10 décembre 1807).

4. Première attaque de la flottille de Boulogne.

Dès la conclusion du traité de Lunéville (V. 9 février), le 1er consul a repris le projet de descente en Angleterre, simulé par le directoire après le traité de Campo-Formio, pour décevoir la crédulité des Français (V. 9 décembre 1797). Bonaparte a choisi Boulogne comme point central de tous les armements. De petites embarcations se construisent dans tous les ports des côtes de la Manche; on affecte d'y déployer la plus extraordinaire activité. Des divisions de bâtiments légers sont organisées. Tout se prépare avec fracas, avec ostentation, pour une croisade au-delà du Pas-de-Calais. Ces apprêts exagérés par la renommée ont d'abord répandu l'alarme sur l'autre rive; et, afin de l'affaiblir, le ministère britannique se détermine à une vigoureuse offensive. Le partisan le plus audacieux de la marine, Nelson, a promis d'anéantir d'un seul effort, le matériel de la flottille française. Il arrive avec des brûlots, des bombardes,

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